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Le problème en Algérie, ce ne sont pas les textes mais leur application
25e anniversaire des droits de l'enfant
Publié dans El Watan le 21 - 11 - 2014

Une édition spéciale pour un événement exceptionnel. A l'occasion du 25e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, El Watan Week-end a confié ses pages à un rédacteur en chef tout particulier : l'Unicef Algérie.
L'enfant a des droits. Il y a 25 ans, le monde les inscrivait dans le texte d'une convention pour les défendre et les promouvoir. L'Algérie a ratifié, le 19 décembre 1992, cette Convention relative aux droits de l'enfant (CDE) adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 20 novembre 1989, considérant dorénavant l'enfant comme un sujet de droit. Cette Convention cerne les principaux droits de l'enfant qui s'articulent essentiellement sur la paix, la dignité, la tolérance, la liberté, l'égalité et la solidarité ainsi que sur la garantie du droit à l'opinion, à l'expression, à la participation et à la prise de décision. Aujourd'hui, une question légitime se pose : que fait réellement l'Algérie pour ses enfants ?
De l'avis de Nadia Aït Zaï, du Centre d'information sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), cette convention résume les «trois P». D'abord la prestation, c'est-à-dire les droits qu'un Etat offre à ses enfants ; le nom, la nationalité, la famille, des soins et l'éducation. L'Algérie a plus ou moins «une bonne note» selon les différents rapports des associations. «Elle ne déroge pas à la convention», selon l'avocate. Concrètement, l'enfant est affilié à son père ; quand il n'a pas de père, il peut porter celui de sa mère ; lorsqu'il est abandonné, il a deux prénoms selon le code de l'état civil et sera placé dans une famille en kafala reconnue par la Convention et portera le nom (sans filiation) de ses parents adoptifs. S'agissant des soins, nous savons, dit encore l'avocate, «ce que l'Algérie fait à ce propos ainsi que l'éducation».
Il n'y a pas de discrimination entre les filles et les garçons. «Il est vrai qu'il y a des déperditions scolaires, mais ce n'est pas en terme de droits qu'il faut aborder la question mais de prise en charge de ces enfants non scolarisés ou de mécanismes de réinsertion à mettre en place», relève encore Me Aït Zaï. Vient ensuite la protection : la loi algérienne protège contre tous les dangers qui menacent les enfants, tels que les abus, l'exploitation, la détention arbitraire ou le retrait injustifié de la garde de ses parents dont ils peuvent être victimes. Seulement, aujourd'hui, les associations s'inquiètent. «S'il semble que des abus persistent ou sont signalés, c'est que la loi est ignorée ou bien que les victimes et les ayant droits font face à des difficultés d'application, souvent par méconnaissance de la loi, par mauvaise lecture et interprétation ou incompétence des personnes qui sont en charge de les appliquer. On a bien vu un magistrat condamner un enfant de cinq ans», explique Nadia Aït Zaï.
Alerte enlèvement
En matière de protection, l'Algérie ne possède toujours pas de système d'«alerte enlèvement», comme le relève le réseau Nada. Les cas d'enlèvement et d'assassinat de six enfants en moins d'une année n'a pas encouragé les services de sécurité ni même le gouvernement à mettre en œuvre leur promesse de mettre en place un système d'alerte. A l'exception du réseau Nada qui a lancé un numéro vert, les parents ou les enfants victimes de violence sont confrontés à de longues démarches bureaucratiques avant d'obtenir réparation. Enfin vient la participation : les enfants sont reconnus par la Convention comme des citoyens à part entière.
Sur le papier, ils ont le droit de participer aux décisions concernant leur vie ainsi que leur communauté. En somme, ils ont le droit de contribuer à part entière à la société dans laquelle ils vivent. Selon la Convention, l'enfant est reconnu comme un individu, un sujet doté de la capacité de former des opinions et non comme un objet appartenant aux adultes. «C'est cette vision qui manque dans notre législation et c'est par ce biais qu'il faut aborder la compréhension de la Convention et des nouveaux droits du citoyen qui lui sont reconnus, souligne Nadia Aït Zaï. La Convention a été ratifiée en 1992 par l'Algérie en émettant des déclarations interprétatives sur les articles 14, 15, 16 et 17.
Des déclarations interprétatives faites au nom du code de la famille, qui permettent à l'Algérie de comprendre les droits énoncés dans la Convention selon sa vision et celle de sa législation, c'est-à-dire qu'elle accepte ce droit mais elle le comprend selon sa loi, particulièrement le code de la famille.»

Mounia Meslem Si Amer. Ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme : "Des enfants libres et égaux"
La Convention des droits de l'enfant rayonne sur le monde depuis 1989, lorsque la communauté internationale a pris la résolution de se mobiliser autour de l'intérêt supérieur de l'enfant, pour affaiblir toutes les sources de tension en mesure de gêner son évolution.
Sa suprématie, son universalité et son indivisibilité ont donné naissance à un triptyque référentiel qui a forcé le respect des droits et réaffirmé le principe des obligations, partout à travers le monde, pour que les enfants naissent libres et égaux. Ce même triptyque a inspiré les politiques, a éclairé les législateurs, a orienté les professionnels, a conforté les décideurs, a rassuré les familles et a accompagné les enfants dans leur quête de nouveaux droits, ceux en rapport avec le bien-être et l'épanouissement. Un quart de siècle, c'est autant d'acquis que de combats livrés par tous ceux qui se sont investis dans la création d'un environnement propice au développement de l'enfant et tous ceux qui se sont engagés à réunir les conditions d'une vie saine et décente.
Aujourd'hui, force est de reconnaître les retombées de l'éducation sur la situation de l'enfant, lui permettant, dans la majorité des cas, d'avoir au moins un parent ayant eu accès au savoir pour le suivre et soutenir sa scolarité, les Objectifs du Millénaire pour le développement ayant dicté l'impératif d'une éducation de base solide. Il faut également saluer les efforts déployés pour rendre accessibles les soins de santé, le propos — en présence de l'amélioration de l'espérance de vie à la naissance et l'élargissement graduel de la pyramide des âges — étant d'ouvrir les voies d'un vieillissement en bonne santé.
Le travail s'est en outre distingué dans divers domaines d'activités artistiques, culturelles, ludiques et d'éveil dont l'objectif est de forger précocement les dons et de découvrir les talents dont peut s'enorgueillir toute nation. Evidemment, ce maillage ne saurait être admirablement reproduit sans faire référence à l'arsenal juridique qui a, au fil des années et des impératifs de respect de la dignité, épousé les contours de la pertinence de l'instrument international et ceux de sa mise en conformité avec la réalité du pays. L'Algérie a souscrit à l'engagement de protéger les enfants tout en déroulant l'effectivité de droits inaliénables dont seule une jouissance peut inscrire dans le temps, en termes de durabilité, et dans l'espace, en termes de ciblage, la richesse de l'effort consenti.
Les acquis sont réels. Nous y travaillons pour les perpétuer, en les faisant passer avec délicatesse, avec conviction, avec amour, d'une génération à l'autre, pour que nul n'oublie le prix attaché à cet incommensurable héritage inscrit de manière intelligible dans l'indivision.
L'enfant qui pense et qui sait peut avancer vers le développement durable humain auquel il contribue et duquel il se nourrit dès lors que les conditions de relever les défis sont réunies aux plans matériel et immatériel. L'Algérie ne saurait avancer sans ses enfants !
Adib Boukrouma.15 ans, lycéen : "Même les «vendeurs à la sauvette» ne se sauvent plus"
Je voudrais dire aux lecteurs que j'ai constaté autour de moi, en Algérie, que les droits de l'enfant sont trop souvent négligés au quotidien. La violence, la maltraitance et l'injustice envers l'enfance algérienne font malheureusement partie de notre quotidien.
De nos jours, des enfants sont utilisés dans les rues pour mendier et d'autres privés du droit à la protection contre la consommation de tabac, car il est facile de s'en procurer chez n'importe quel buraliste qui ne respecte même pas la loi qui stipule que la vente de tabac aux mineurs est interdite.L'éducation est pour moi la cause la plus importante des faiblesses de notre beau et grand pays, constitué d'une population dont plus de 60% ont moins de 30 ans !
Parfois, la faute vient des parents illettrés et surtout irresponsables qui envoient leurs enfants vendre sur les marchés. Il existe plein d'enfants exploités par leurs parents dans le but de goûter à une vie meilleure. Il n'y a pas besoin de sortir de la capitale pour voir ce phénomène révoltant. Des fois, c'est vrai, cela est fait car la famille en a besoin. La plupart des marchés comptent plus de 30% d'«enfants vendeurs» âgés de moins de 15 ans, plus connus sous le nom de «vendeurs à la sauvette», mais ceci est faux ! Le nom est trompeur car ils ne se sauvent plus !... Au lieu d'aller à l'école pour apprendre le savoir et la connaissance.
Autre question que je me pose souvent : est-ce que l'enfant en Algérie a des droits de protection ? D'un côté, il existe encore des enfants mal nourris, mal logés, maltraités et mal assumés par leurs parents, mais je sais bien aussi que beaucoup d'enfants abandonnés sont accueillis par le ministère de la Solidarité, par exemple.
L'enfant a droit à un nom, à la vie et la survie, à la protection, mais plein d'enfants n'ont pas accès à tous les droits et surtout à la santé, car ils meurent dans les hôpitaux faute de soins (médicaments, aide médicale, chirurgie…).
Pour notre protection, nous les enfants, la justice algérienne doit instaurer des lois très strictes envers les établissements scolaires et les parents. Mais c'est vrai que l'Algérie a fait des progrès pour la défense des droits de l'enfant, pour un meilleur avenir et aussi avec l'aide de l'institution mondiale, l'Unicef, qui fait des choses pour protéger les enfants dans le monde.
Depuis son indépendance, l'Algérie a investi des ressources importantes afin de garantir à toute la population un accès à la scolarisation et aux soins. Je sais que le pouvoir fait des efforts, tous les ans, pour mettre en confiance l'enfant algérien, pour son bien-être et cela va continuer Inch'Allah.


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