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Les textes sur la protection des enfants ne sont que littérature
Ils sont sujets à de multiples violences
Publié dans El Watan le 24 - 11 - 2009

En dépit des améliorations notables qu'a connues l'enfance algérienne, tout particulièrement en termes d'accès à l'éducation ou aux soins, reste que la situation n'est pas des plus reluisantes.
Elle est même alarmante. Encore trop d'enfants sont exposés à divers maltraitances et abus, qu'ils soient sexuels, physiques, moraux ou autres. De même, ils sont couramment sujets à la déscolarisation, l'exploitation et la traite, et ce, par leurs propres familles pour la plupart. Contrairement à l'idée commune que ces « phénomènes » sont nouveaux, ces atteintes à l'intégrité de cette frange la plus vulnérable de la société ont de tout temps existé, même dans nos communautés, que certains pensent, à tort, exempte de toutes « déviations ». Seulement, l'innommable était tu, les victimes étant ignorantes de leurs droits, et les criminels à l'abri de toutes représailles ou poursuites judiciaires. Aujourd'hui, les dangers auxquels sont exposés les enfants ont de plus en plus de visibilité. Mais le sujet reste toujours tabou. Et même dans les plus hautes sphères décisionnelles, l'on demeure frileux quant à ces maux. Pourtant, les textes sont bien là. En décembre 1992, l'Algérie ratifie la Déclaration des droits de l'enfant, qui date de 1959. Elle entre, officiellement du moins, en vigueur en 1993. Puis c'est la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant africain qui est décrétée en 2003. Mais sur le terrain, comment la situation a-t-elle évolué ? Les résultats de ces textes sont-ils tangibles ? Les appréciations de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) sont mitigées. « Il est évident que de nombreux efforts ont été consentis dans ce sens », affirme Doria Merabtine, représentante de l'Unicef en Algérie. « Toutefois, le plus gros reste à faire. Car, si les pouvoirs publics affichent une réelle volonté de protéger l'enfant algérien, en légiférant toute une batterie de lois, l'application sur le terrain et le suivi font cruellement défaut », tempère-t-elle. Et ce constat est partagé par nombre d'intervenants à la journée d'étude sur la maltraitance, organisée hier par la Fondation Mahfoud Boucebci. « Il y a une régression palpable de la situation de l'enfance, et de la société de manière générale. Il y a de plus en plus de violences, corporelles ou autres, au sein de la famille, dans les rues et même dans les classes d'école », affirme l'un des instigateurs de cette rencontre, Téric Boucebci, psychologue et criminologue. A titre d'exemple, la Fondation accueille en consultation près de 1500 enfants par an. Et dans quasiment tous les cas de figure, les souffrances présentées par les patients, comme comportement à risques, échec scolaire, hyper-nervosité ou énurésie, sont majoritairement dues à une maltraitance. Ce qui engendre un cercle vicieux dans l'acquis et la reproduction de ces gestes. « L'on parle de violence à l'école, mais l'on oublie que les élèves ne font que répercuter ce qu'ils ont vécu ou vivent toujours », a estimé M. Boucebci. Dans quelle mesure les autorités peuvent-elles remédier à cet état de fait ? « Il y a une tendance des responsables à constater ces phénomènes. Mais établir des bilans ne suffit pas. Alerter l'opinion publique est, certes, important, mais cela ne sert à rien si des actions concrètes ne sont pas mises en place », a-t-il affirmé. Maître Nadia Aït Zaï, présidente du Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), déplore quant à elle le manque d'actualisation et d'adaptation des textes à la réalité du terrain et à l'évolution de la société. « Il est temps de dépoussiérer le code pénal et le code de la famille, afin de le mettre au diapason des différentes conventions auxquelles l'Algérie a adhérées », a-t-elle estimé. Ainsi, les mécanismes, à même de protéger les enfants et toutes les personnes en détresse, connaissent « un désordre et des dysfonctionnements ».
De même, la stratégie pour l'enfance, préparée il y a déjà trois années par le ministère chargé de la Famille et de la Condition féminine, n'a toujours pas été validée. Critiquée et rejetée, d'aucuns reprochent à ce projet de loi de ne traiter que du volet répressif, en focalisant sur les délinquants juvéniles. Me Aït Zaï pense que « la plupart des ministères concernés sont hors sujet ». Comme le responsable du ministère de l'Education nationale qui intervient dans le débat en présentant des chiffres sur la scolarisation et sur les aides sociales octroyées à la rentrée. Il aurait effectivement été plus judicieux, pour démontrer les avances des applications des lois, d'apporter des bilans quant aux parents condamnés pour la déscolarisation de leurs enfants, ou encore des enseignants punis pour châtiments corporels. Car il s'agit avant tout d'apporter protection et assistance aux enfants, de les préserver, et non pas de les considérer comme des objets, mais comme des sujets à part entière. Comme stipulé par les chartes des Nations unies. Abderahmane Arrar, président du réseau d'aide à l'enfance NADA, s'attriste que ces textes « sacrés » ne restent que littérature en Algérie. « Ces textes sont avant tout un changement de comportement des individus, une adaptation de la famille, de la société et du système aux caractéristiques si particulières et à la vulnérabilité des innocents, afin de créer un environnement à même de le protéger et de lui garantir la meilleure des vies », explique-t-il. Malheureusement, les droits fondamentaux des 13 millions d'enfants algériens sont régulièrement bafoués, et « nous visons actuellement un strict minimum de respect de cette charte », se désole-t-il. Le problème se situe à différents paliers. Ils sont, avance-t-il, d'ordre socioéconomique ou institutionnel. « Les mécanismes d'accompagnement de l'enfant sont quasi inexistants, et les garde-fous garants de ces mécanismes et de leur efficience font cruellement défaut », s'attriste M. Arar, qui poursuit : « A travers nos programmes et nos actions, nous travaillons justement à promouvoir cette culture du droit tant chez les enfants que chez les parents, chez les civils ou les institutions et les pouvoirs publics. » Il concède toutefois qu'un manque accru de coordination et de coopération entre l'ensemble des parties concernées et impliquées dans ces luttes quotidiennes freine leurs volontés individuelles.


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