Ce grand bidonville, où pas moins de mille baraques sont implantées, s'étend à partir de la voie principale menant vers le chef-lieu de la commune jusqu'à l'oued situé des centaines de mètres en contrebas. Le bidonville Céleste, dans la commune de Beni Messous, l'un des plus grands de la capitale, n'est plus visible de la route principale après la réalisation d'un marché couvert, l'ayant caché aux regards des passants. «Mais il est toujours là, imposant, dangereux et sale», nous dira un jeune résidant rencontré sur place. On y accédant par une voie non bitumée sur le flanc droit du centre commercial, on est désagréablement accueillis par une anarchie indescriptible. En fait, les bidonvilles sont alimentés illégalement au réseau d'électricité. Les câbles installés par les occupants sur des dizaines de mètres sont à quelques centimètres seulement de la terre et à la portée des petits enfants. Ce qui constitue un véritable danger de mort, banalisé et ignoré de tous. A cela, il faut ajouter les coupures fréquentes du courant en raison des masses électriques récurrentes. «Cette semaine, on a été privés d'électricité pendant trois jours. Les services de Sonelgaz ne voulaient pas intervenir. Nous avons fait une quête et payé un bricoleur qui a rétabli le courant provisoirement», raconte notre interlocuteur. L'autre scène frappante, qui fait croire qu'on n'est pas à Alger, est l'état d'insalubrité de la cité. En fait, des amas d'ordures éparpillées et abandonnées ça et là font craindre que des maladies incurables frappent les habitants. «Les services de ramassage ne passent jamais. Les habitants font de leur mieux, mais ne peuvent pas tout nettoyer», explique un père de famille. «Les enfants jouent avec les ordures. Ce sont les principales victimes de cette situation», ajoute-t-il. Mais qu'en est-il de leur relogement ? «Ils nous disent que nous serons recasés très prochainement. Chaque semaine on se dit que cette fois sera la bonne. Hélas, c'est l'éternelle attente», s'indigne une mère de famille. D'ailleurs, cette année, apprend-on auprès des habitants, de nombreux résidants n'ont pas effectué les travaux de confortement de leur bidonville en prévision de l'hiver. Ils croient qu'ils seront relogés dans les meilleurs délais. «Les travaux de renforcement et de réhabilitation coûtent cher, nous préférons faire de petites économies», explique-t-on. Cependant, l'on apprend que ce grand bidonville, où pas moins de mille baraques sont implantées, s'étend à partir de la voie principale menant vers le chef-lieu de la commune jusqu'à l'oued situé des centaines de mètres en contrebas. Dans cette partie du Céleste, le risque est plus grand, certaines baraques risquent de s'effondrer en raison de l'affaissement du terrain et de l'effet de l'eau, notamment en hiver. Si les habitants se montrent compréhensifs quant au retard dans leur relogement, l'opération étant décidée par les services de la wilaya, ils se disent scandalisés par le refus de l'APC d'appliquer une couche de goudron ou de ciment sur la voie menant vers ce ghetto, pour la rendre un tant soit peu praticable. «En hiver, on patauge dans la boue, de nombreux enfants et personnes âgées ont fait de graves chutes», selon notre interlocuteur.Au bidonville Céleste, l'on se demande si cet hiver sera le dernier à passer dans ces gourbis ?