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CONFÉRENCE-DÉBAT DU FFS
Le constat de M. A. Chérifi
Publié dans El Watan le 04 - 09 - 2004

La moitié de la population algérienne vit avec moins de 1 dollar par jour. Selon les critères des Nations unies, 12 millions d'Algériens vivent en dessous du seuil de la pauvreté. Les autres paramètres, comme la santé, l'habitat ou la consommation, ont régressé et ont plongé des couches très importantes de la population dans la pauvreté. »
Tel est le constat livré hier par Chérifi Mohand Amokrane, expert auprès de l'ONU, lors d'une conférence-débat organisée par le FFS à Alger. Brossant un tableau noir sur les conditions de vie des Algériens, M. Chérifi estime qu'« un Algérien sur trois en âge de travailler est au chômage ». Selon lui, la situation ne cesse de s'aggraver en dépit de l'embellie financière du pays. « En 2000, l'ONS avait recensé 2,5 millions d'Algériens, soit 30% de la population active qui approche les 8,5 millions, sans travail. Maintenant, c'est pire car la majorité de ceux qui travaillent sont dans le secteur informel. Donc ils n'ont aucune couverture sociale », a-t-il indiqué. La question qui se pose d'elle-même, dira-t-il, est la suivante : « Puisque l'Algérie est riche, pourquoi sommes-nous pauvres ? » Sans tarder, il découpe l'Algérie en deux couches qui se développent et qui s'éloignent l'une de l'autre : « L'Algérie du dedans, minoritaire, qui va faire sa rentrée sociale et scolaire non sans difficulté, et l'Algérie du dehors, majoritaire, exclue socialement faute d'emploi et de formation. » Selon lui, le classement par l'ONU de notre pays à la 108e position sur 177 pays, et ce, par rapport aux conditions de vie et de travail, veut tout dire. « Nous avançons à reculons tandis que les autres bâtissent leurs pays. Un enfant sur les deux qui naissent aujourd'hui n'a aucune chance de terminer sa scolarité ou de trouver un emploi plus tard », a-t-il souligné. Et d'enchaîner : « La pauvreté s'accroît en s'urbanisant. La libéralisation des prix et la stagnation relative des salaires ont réduit le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent. Quant aux chômeurs, l'aide sociale est quantitativement et qualitativement insuffisante. » « Mendicité, suicides (128 tentatives en deux mois à Oran), prostitution, alcoolisme, drogues, vols, agressions et autres actes criminels de droit commun, violence armée, demandes de visas pour l'étranger..., tout ça est né de cette situation en régression et en dégradation continue », a-t-il noté. Pour lui, les principales causes de cette régression sociale sont à la fois politiques et économiques. Primo, celles d'ordre politique sont « l'état d'urgence, la démocratie politique et économique en gestation, un Etat centralisé et bureaucratique, une justice dépendante et le monopole syndical ». Secundo, celles d'ordre économique constituent « la politique libérale inspirée par le FMI et la Banque mondiale, le mécanisme d'accaparement de la rente pétrolière, la corruption, l'évasion fiscale, la mauvaise gestion des ressources à tous les niveaux, la privatisation de l'Etat, l'instabilité et le risque algérien élevé qui est l'inhibiteur de l'investissement étranger et enfin l'absence de politique économique cohérente ». Sur sa lancée, l'orateur évoque « les disparités sociales qui se creusent ». « Le salaire moyen dans l'industrie au premier semestre 2000, par exemple, était inférieur de 13% au salaire le plus élevé de la branche sidérurgie/métallurgie et supérieur de 26% au salaire dans les textiles et les cuirs », dira-t-il à titre indicatif. Le conférencier ne s'arrête pas là. Il poursuit son constat « effrayant ». « Le pays s'enfonce dans une véritable catastrophe », a-t-il clamé. Il se demande comment Sidi-Saïd abordera, lors de la prochaine bipartite, la question de la permanisation des 300 000 fonctionnaires vacataires dans les administrations publiques, alors que l'Algérie est soumise aux directives du FMI, dont le dernier rapport sur la réforme de ce secteur exige le licenciement de 180 000 fonctionnaires ? « Pourquoi n'a-t-on jamais publié ce rapport que notre pays a signé ? », s'est-il interrogé. La litanie est encore plus longue, mais M. Chérifi estime que sans la décentralisation de la gestion et l'autonomie financière et de gestion des communes, l'Algérie ne connaîtra jamais de jours meilleurs. « Il faut accorder les pleins pouvoirs aux responsables des communes pour mieux gérer leurs affaires. C'est la seule manière d'éradiquer les poches de la pauvreté, de répondre aux besoins les plus urgents et élémentaires de la population et d'actionner la machine de la relance économique. Tant que nous vivons dans un Etat jacobin, la situation ne changera pas », a-t-il précisé, avant de conseiller les élus locaux de s'occuper de « l'Algérie de dehors ». Pour remédier à cette situation, M. Chérifi formule un certain nombre de propositions. Entre autres, il recommande aux hauts responsables de supprimer le SNMG et de le remplacer par « un revenu minimum garanti », dont bénéficiera le chômeur, qui sera pris comme barème pour établir la fourchette des salaires des travailleurs. Il propose également la création d'un « forum social indépendant » à même de prendre en charge les véritables problèmes sociaux de différentes strates sociales.

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