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LMD : Le gouvernement s'emmêle les pinceaux
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Publié dans El Watan le 17 - 12 - 2014

Dans plusieurs universités, les étudiants ont refusé de reprendre les cours, attendant de voir des actions concrètes pour régler définitivement la question de la validité de leurs diplômes LMD dans le monde du travail.
C'est leur sixième semaine de grève consécutive. Pour beaucoup d'enseignants, on ne peut plus parler sérieusement de rattraper l'année. Pourtant, le Premier ministre lui-même est intervenu mercredi pour trancher la question. «cet état de fait a créé une situation d'instabilité dans les universités et alimente des inquiétudes chez nos jeunes diplômés», a-t-il déclaré. Les mots de Abdelmalek Sellal étaient clairs. Le verdict aussi. Aucune distinction entre les diplômes du système LMD et ceux de l'ancien régime de l'enseignement supérieur «ne sera tolérée», a-t-il souligné dans une note adressée aux membres du gouvernement, au directeur général de la Fonction publique et aux walis.
Le pompier Sellal tente ainsi de «lever» les ambiguïtés et désamorcer la colère de centaines de milliers d'étudiants. Et, afin de remédier à la situation actuelle, il a instruit les membres du gouvernement «à l'effet d'inviter l'ensemble des structures sous leur tutelle, y compris celles relevant de la sphère économique, à adapter leur politique de recrutement avec la nomenclature des diplômes du régime LMD». Ce qui n'a pas été dit dans l'intervention du Premier ministre et ce que les étudiants ont compris aussi, c'est que la tâche n'est pas aussi simple. Car il s'agit de revoir de fond en comble le dispositif législatif et règlementaire qui a institué le système LMD et ses relations avec la sphère professionnelle.
Contradictions
Dans l'intention de réformer l'Université ayant atteint ses limites, l'Etat a institué ce nouveau système en 2005 par loi 99-05, modifiée et complétée en 2008, qui a consacré depuis dix (10) ans le système LMD comme le nouveau modèle d'enseignement supérieur en Algérie, et a procédé à sa généralisation depuis cinq (5) ans. Mais la confusion et les vieux réflexes ont fait de ce qui devait être une révolution universitaire un véritable Flop institutionnel. Petit aperçu  : la licence du LMD n'a aucune vocation professionnelle et ne remplace ni les licences B+4, ni les diplômes cycle court (B+3), ni ceux de techniciens supérieurs (B+2 ou B+3). C'est un diplôme de «culture générale», commente un enseignant de l'université Constantine III.
Les étudiants du master d'abord, puis les enseignants viendront grossir les rangs des insatisfaits du LMD, un système imposé et auquel plus personne ne croit, pas même ceux qui l'ont initié. Les réticences, d'abord perçues comme des résistances «normales» au changement, sont vite confirmées par la réalité des rejets massifs des candidatures par les organismes employeurs. Les premières promotions de Master l'ont vérifié douloureusement, et aucune filière n'est épargnée.
Face aux déclarations officielles assurant l'équivalence et nonobstant le décret présidentiel qui a établi l'équivalence entre les diplômés du régime LMD et ceux de l'ancien système pour l'accès aux différents emplois publics, l'équivoque est demeurée intacte pour les premiers. C'est là où se trompe M. Sellal quand il déclare que «ces équivalences sont consacrées par les statuts particuliers des fonctionnaires des différents départements ministériels pour le recrutement dans les grades et emplois publics».
Les preuves 
Des textes juridiques (lois, décrets, arrêtés) et des instructions promulguées après 2008 ignorent jusqu'à l'existence du LMD et ne reconnaissant que les anciens et désormais désuets diplômes. Le bal est inauguré par le MESRS, lequel, en mai 2008, «sort» le statut de l'enseignant chercheur (décret exécutif n°08-130), sans citer une seule fois le diplôme de doctorat LMD. Seuls sont cités les doctorats d'Etat et les doctorats en science. Comment un département ministériel qui élabore une loi en oublie-t-il l'essentiel ? Comment cette bévue a-t-elle échappé au secrétariat général du gouvernement (SGG) ? La cacophonie dirigée en premier lieu par le ministère de l'Enseignement supérieur et relayée par toutes les institutions de l'Etat et notamment la fonction publique.
La Fonction publique, service dépendant de la présidence, a emboîté le pas au MERS dans tous les textes portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques des administrations centrales et déconcentrées, ignore totalement le système LMD et ne fait référence qu'aux anciens diplômes ! Les aberrations post-2008 sont multiples. Prenons l'exemple de la loi relative à la profession d'avocat. Selon ce texte, l'accès au CAPA, et donc à la profession, est réservé aux seuls titulaires de «la licence en Droit», il en est de même de la loi de 2010 concernant les professions de comptable, commissaire aux comptes et expert-comptable. A quoi sert alors le Master en Droit ou le Master en sciences économiques ou en sciences financières ? C'est à croire que les services du SGG censés avoir examiné le projet de loi 2008 ne sont pas les mêmes qui ont examiné les textes des statuts proposés.
Enfin, et pour clore ce festival de «déni de la loi», une correspondance du ministre chargé de la réforme de l'administration datée du 15/12/2013 dans laquelle, et en se référant à un texte de 2007, donc antérieur à la loi 08-06, décide que la licence du système LMD est équivalente à la licence de l'ancien régime et que le Master est équivalent à l'ingéniorat pour les filières techniques ! Le péché est originel, c'est-à-dire qu'il réside dans la conception première du nouveau système. Et les gouvernements qui ont lancé le LMD et approuvé ensuite la loi 2008 sont comptables de leur volontarisme et les conséquences qui déstabilisent aujourd'hui l'Université.


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