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Les experts partagés
Débat sur l'éxploitation du gaz de schiste en Algérie
Publié dans El Watan le 11 - 01 - 2015

La mise en service récente d'un premier puits d'exploration de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet, dans la région d'In Salah, s'est voulue, comme l'entrée, bien que symbolique, de l'Algérie dans l'ère de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels.
Si les pouvoirs publics ont lancé une opération séduction via un plan de communication devant vanter les mérites du projet, cela n'a pas eu l'effet escompté sur la population, particulièrement de la région. Le symbole voulu de prospérité, notamment pour les régions du sud du pays, a attisé la colère de la population locale et nourri la protesta.
Malgré la visite du ministre de l'Energie, elle n'en démord pas et réclame un moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste. La visite de jeudi n'aura au final induit qu'un «dialogue de sourds» entre un ministre ayant exposé les préoccupations quant à la sécurité énergétique du pays, qu'il faudra garantir pour l'avenir, et une population qui appréhende des risques de pollution qui pèsent sur les ressources hydriques fossiles. Peur justifiée ou confusion résultant de l'ambiguïté du discours officiel ?
A défaut d'un débat national, réclamé par les populations, ce sont pour l'heure les experts qui alimentent la contradiction. Bien qu'ils s'accordent sur la légitimité des préoccupations des populations du Sud et sur la nécessité de se pencher sérieusement sur les solutions à apporter afin de garantir la sécurité énergétique du pays, détracteurs et laudateurs y vont de leurs arguments.
C'est le cas de Nazim Zouiouèche, ex-PDG de Sonatrach, qui, en connaisseur du secteur énergétique algérien, milite aussi pour un débat national sur l'exploitation du gaz de schiste, estimant tout à fait légitime la revendication des populations d'In Salah quant à la nécessité d'un moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste pour se pencher sérieusement sur les risques liés à cette industrie et sur sa rentabilité. Celui-ci s'appuie d'ailleurs sur le manque d'éléments d'information quant au débit de ce puits pilote et à la méthode de fracturation utilisée.
Il s'interroge aussi sur la durée de vie d'un puits, sur la quantité d'eau utilisée, qui serait de 7000 m3/jour, tandis que celle-ci est à 20 000 m3/jour sur les puits en service dans d'autres pays, et sur la productivité de ce genre de forages. Bref, autant de questions qui suscitent, selon M. Zouiouèche, des doutes quant à la rentabilité et au coût d'exploitation du gaz de schiste. Industrie que l'ex-PDG de Sonatrach considère comme coûteuse et non rentable en Algérie. Il explique ainsi que si l'industrie des shale a réussi aux Etats-Unis, c'est parce que ce pays détient la technologie du schiste.
Ce qui n'est pas le cas de l'Algérie, qui devra importer et maîtriser les technologies et le process, ce qui risque d'être très coûteux, dans les conditions actuelles du marché et des prix du gaz non rentables. Bien qu'il concède le fait que l'Algérie devra être en veille et attentive aux évolutions dans le domaine des hydrocarbures non conventionnels, il refuse les fatalités et estime que le gaz de schiste ne devrait pas s'imposer comme la seule solution et seule garantie à la sécurité énergétique du pays.
M. Zouiouèche estime que nous n'avons toujours pas le choix. Il a, dans ce sens, réaffirmé ses positions quant à la nécessité d'améliorer les taux de récupération sur les gisements dits «matures» via une meilleure maîtrise des techniques de récupération tertiaire, d'aller vers de nouveaux gisements d'hydrocarbures conventionnels, à l'image de celui annoncé récemment par le ministre de l'Energie et qui renfermerait des réserves de 1,5 milliard de barils dans la région de Hassi Messaoud.
L'expert milite surtout pour l'intégration, et ce, dès à présent, du renouvelable, particulièrement du solaire, dans le mix énergétique, bien que coûteux, le serait bien moins que le gaz de schiste, qui représente d'ailleurs, contrairement aux énergies fossiles, un potentiel énergétique renouvelable à l'infini.
Dire la vérité aux Algériens
Un avis que ne semble pas complètement partager Abdelmadjid Attar, autre ex-PDG de Sonatrach et ex-ministre des Ressources en eau. S'il considère qu'il faut intensifier l'exploration en amont pour les hydrocarbures conventionnels, améliorer les taux de récupération des gisements «matures», intégrer le renouvelable dans le mix énergétique, qu'il faudrait améliorer l'efficacité énergétique, il est une vérité immuable : le non-conventionnel est une composante incontournable pour garantir à terme la sécurité énergétique du pays et passer le cap de 2030, car, dans l'état actuel des choses, l'Algérie risque de ne plus pouvoir couvrir les besoins de sa consommation interne.
Si l'expert consent à dire qu'une nouvelle économie est nécessaire pour permettre à l'Algérie de sortir de la dépendance aux hydrocarbures et de créer de nouvelles richesses, celle-ci ne réglera en rien les problèmes liés à la sécurité des approvisionnements énergétiques, dont les besoins ne feront que grandir au cours des années à venir.
A ce propos, M. Attar rappelle que si aujourd'hui la production de gaz commercialisable est à 85 milliards de mètres cubes par an, Sonelgaz a récemment annoncé que les besoins de distribution et de production d'électricité pourraient atteindre les 75 milliards de mètres cubes en 2030. Il a également précisé que pour ce qui est du renouvelable, celui-ci n'est pas susceptible de remplacer les hydrocarbures dans le monde, car selon les prévisions, le renouvelable ne couvrira à l'horizon 2040 que 35% de la consommation (l'Algérie table sur 37% en 2030).
L'ex-ministre considère ainsi que si les responsables du département de l'Energie ne tiennent pas à affoler la population, il faudra dire la vérité aux Algériens. Celle qui concerne nos réserves en hydrocarbures conventionnels et qui ne nous suffiront plus à l'avenir. Il met d'ailleurs ce qui se passe à In Salah sur le compte d'une erreur de communication de la part des responsables du secteur, qui ont prédit une exploitation du gaz de schiste dès 2022 et qu'ils ont présenté comme une nouvelle rente. Selon l'expert, l'année 2022 n'ouvrira la porte qu'au début de l'exploration, celle-ci ne pouvant intervenir avant 2025 ou 2030.
Celui-ci précise d'ailleurs que ces prévisions sont hypothétiques et tributaires des résultats des puits pilotes que Sonatrach compte lancer. A ce sujet, M. Attar, qui estime légitimes les préoccupations de la population d'In Salah, dit ne pas comprendre la revendication d'un moratoire et l'arrêt de l'exploitation des puits pilotes, vu que de ces derniers dépend l'accès à des informations essentielles, telles que les potentialités en place, celles exploitables et commercialisables et donc la rentabilité de tels projets.
Des données essentielles pour alimenter, selon lui, un débat sérieux auquel cas cela reviendrait encore une fois à disserter sur l'exemple américain, alors qu'il faudrait se pencher sur l'exemple algérien avec ses spécificités et ses particularités. Enfin, l'expert estime que la question du gaz de schiste ne suffit pas, à elle seule, à expliquer la colère des populations d'In Salah, et qu'il faudrait en chercher la cause également dans des facteurs socioéconomiques qu'il faut prendre en charge.


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