Des dizaines de personnes, représentant essentiellement l'Association des Amis du Vieux-Mila, ont protesté, hier matin, contre la dégradation et la fermeture de la fontaine antique, Ain Labled en l'occurrence, considérée comme un repère- phare dans la mémoire collective des riverains. En effet, ladite source, classée patrimoine universel depuis 2009, a été partiellement ensevelie, le 29 décembre dernier, sous les décombres d'un mur effondré, ce qui a poussé les autorités de la ville et les responsables de l'Office de gestion des biens culturels (OGEBC) à fermer le site devant le public, chose qui n'a pas été appréciée par les riverains en général, et encore moins par l'association des Amis du Vieux-Mila, dont la vocation est la défense des biens matériels et immatériels de la cité romaine. Déplorant l'immobilisme des pouvoirs publics par rapport à la série de dégradations qui a sapé, ces derniers mois, différents sites archéologiques, ceux-ci revendiquent l'enlèvement immédiat des gravats qui obstruent l'escalier en colimaçon, qui descend vers l'antique source, la consolidation de la bâtisse voisine, d'où sont issues les décombres, et la réouverture du site dans les meilleurs délais. «La décision de fermeture de Aïn Labled est irresponsable. Ce n'est pas en laissant la situation en l'état qu'on préserve le site. Il faut enlever les décombres, car elles risquent de faire tomber la rampe de l'escalier», nous dira le Dr Segueni, président de l'association. Reprochant aux autorités de la ville laxisme et laisser-aller, notre interlocuteur explique que son entité, dévouée à la protection de la vieille ville «a alerté les parties concernées depuis longtemps sur les risques de détérioration qui menacent la cité, et demandé la mise en place d'un programme de sauvegarde, mais en vain. Aucune opération de sauvegarde n'a été inscrite depuis des années, au profit des bâtisses de la vieille ville». Sondés par nos soins, les participants au rassemblement sont unanimes : «Personne ne se soucie plus de ce qui arrive aux monuments plusieurs fois séculaires de la cité byzantine». Pour sa part, le P-APC, Said Maâtouk, nous a confié que des travaux de nettoyage de l'antique escalier, ainsi que le confortement de l'habitation voisine, dont l'effondrement d'un pan de mur a causé l'obstruction du passage vers la source, seront lancés dès ce dimanche 18 janvier, en collaboration avec la direction de la culture et l'association des Amis du Vieux-Mila. Signalons enfin que Aïn Labled, âgée de 17 siècles, est fermée aux riverains, avec une clôture métallique, depuis le 29 décembre dernier, date à laquelle l'escalier descendant vers la source a été obstrué par un monceau de pierraille issu d'un mur effondré.
