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Symbole de la souveraineté nationale : La sécurité alimentaire fragilisée par la hausse des importations agricoles
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Publié dans El Watan le 23 - 02 - 2015

Dans un contexte marqué par l'instabilité des prix des matières premières agricoles sur le marché international, la vulnérabilité de l'économie nationale se fait de plus en plus ressentir. Idem pour son indépendance vis-à-vis des importations. Des importations sans cesse en hausse. Ce qui suscite des interrogations sur la capacité à prendre en charge les besoins des populations en produits agricoles, particulièrement en cette période de chute des prix du pétrole.
C'est en somme la question de la souveraineté nationale liée directement à la sécurité alimentaire qui se pose de nouveau aujourd'hui. Six ans après l'organisation de la conférence nationale sur l'agriculture consacrée au défi de la sécurité alimentaire, et quarante-quatre ans après le processus de nationalisation des hydrocarbures, le temps est aux inquiétudes et aux interrogations sur l'avenir agricole du pays. Les décideurs qui se sont succédé au gouvernement ont plutôt favorisé l'utilisation de la rente pour encourager les importations massives de produits alimentaires au lieu de soutenir la production locale, que ce soit dans l'agriculture ou dans l'agroalimentaire.
«Si à la fin des années 60' la production agricole pouvait assurer plus de 90% des besoins, dès le début des années 80' elle ne suffisait plus qu'à hauteur de 30%. La balance commerciale agricole connaissait un revirement spectaculaire dès 1974 : le déficit s'installe durablement, remettant en cause les objectifs aussi de l'autosuffisance alimentaire», nous expliquera dans ce cadre l'expert en agriculture et agroalimentaire, Mohamed Amokrane Nouad.
Et d'enchaîner : «A partir de l'année 2000, la reprise des cours du pétrole a redonné du tonus à l'économie, où beaucoup de programmes sont de nouveau relancés pour soutenir la croissance. La notion de sécurité alimentaire est mise en relief dans les objectifs du Plan national de développement agricole (PNDA) lancé en 2000». En effet, ce ne sont pas les engagements qui ont fait défaut au cours de ces quatre dernières décennies, particulièrement depuis 2000 pour développer davantage le secteur agricole au service de la sécurité nationale.
Ce ne sont pas également les dépenses qui ont manqué au cours de cette période, particulièrement durant l'embellie financière qu'a connue le pays depuis 1999. A titre illustratif, entre 1999 et 2009, 350 milliards DA ont été engagés dans le secteur (agriculture et développement rural). Il y a eu certes l'extension de la surface agricole utile, l'augmentation de surfaces irriguées
(1 million d'hectares) avec l'objectif de porter ce chiffre à 2 milliards d'hectares en 2019 et bien d'autres mesures.
Importations alimentaires multiplié par 3, 5 en 11 ans
Cependant, sur le terrain, les résultats restent faibles par rapport aux aspirations des différents programmes arrêtés. En témoignent les crises cycliques que connaissent certaines filières agricoles (viandes rouges, viandes blanches, pomme de terre, lait, céréales) et les fluctuations des prix du marché. Des filières qui sont en majorité dépendantes des importations pour leur survie. Que ce soit pour les équipements, les semences, les produits phytosanitaires, les aliments de bétail, tout est pratiquement importé.
Même les produits finis que l'Algérie produit pourtant en abondance. Exemple, cette année, l'Algérie a importé de l'oignon qui se vend à plus de 80 DA le kilogramme. «Actuellement, presque aucune filière de production agricole n'arrive à s'autonomiser par une organisation parfaite, des acteurs bien définis ou des segments de transformation et de commercialisation bien maîtrisés», regrettera M. Nouad.
Cela pour dire que les capacités productives de la terre qui restent otages d'un mode de gouvernance archaïque, comme l'avait reconnu le chef de l'Etat lors de son discours devant les agriculteurs en février 2009 à Biskra, sont loin de contribuer à la préservation de la souveraineté économique du pays. D'autres facteurs fragilisent cette souveraineté, à l'image de la faible régulation du marché et les pratiques spéculatives. Ce qui fait que la sécurité alimentaire du pays demeure excessivement dépendante de l'extérieur, avec une facture des importations alimentaires qui est passée de moins 3 milliards de dollars en 2003, à près de 8 milliards de dollars en 2008 pour atteindre 11 milliards de dollars l'année dernière.
C'est dans les filières stratégiques (lait et céréales) que la facture des achats n'a cessé de s'alourdir au fil des ans. Pour rappel, en 2008, lors de la crise alimentaire mondiale, l'Algérie avait dû mobiliser près de 190 milliards DA en subventions du Trésor public pour stabiliser les prix du lait, des semoules et des farines pour le pain. En cas d'une autre crise similaire, le pays aura-t-il les mêmes moyens pour y faire face ? Aura-t-il également les moyens de satisfaire la demande en blé dans les années à venir.
Sortir du couple traditionnel « Pain et lait »
Les prévisions avancent dans ce cadre, pour 2025, une demande de 8,16 millions de tonnes pour 46 millions d'habitants. Des questions qui s'imposent, d'autant plus que parmi les facteurs qui font que la sécurité alimentaire reste toujours un véritable enjeu pour le développement durable du pays figure, selon notre expert, «le diachronisme remarqué entre la dynamique positive des indices de production et de productivité et celui de la croissance démographique». Ce qui engendre, de son avis, «une augmentation continue du déficit de la balance commerciale agricole, contraire à la nouvelle dimension de la sécurité alimentaire : la souveraineté alimentaire». Autant d'indicateurs qui posent, selon M. Nouad, «la vraie problématique et la réponse à adopter».
Ce qui doit nous interpeller pour reformuler cette stratégie dans un nouveau système alimentaire plus cohérent et complet et sortir du couple traditionnel «pain et lait» qui, faut-il le rappeler, représente plus de 50% de nos importations alimentaires. En d'autres termes, il s'agit pour M. Nouad de revoir le mode productif et le système nutritif pour assurer une sécurité alimentaire. Comment ? «En choisissant un développement raisonné en fonction du potentiel écologique mobilisable par le système et en prenant en considération les contraintes liées à la préservation de l'équilibre agroécologique et des impératifs de durabilité». Faudrait-il pour cela mettre en place les conditions nécessaires, à commencer par le mode de gouvernance du secteur en particulier, et de l'économie de manière générale.


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