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Constantine etouffée par 60 ans d'Etat central
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Publié dans El Watan le 17 - 04 - 2015

Il est là, assis, la joue appuyée dans la main gauche, avec aux pieds des babouches disproportionnées. Petit, ridiculement petit. La nouvelle statue de Abdelhamid Ben Badis, place de la Brèche à Constantine, illustre la désinvolture avec laquelle est traitée la culture, pourtant à l'honneur toute l'année dans la capitale de l'Est.
Pour s'en convaincre, il suffit de se rendre rue Rab'in El Cherif, dans la vieille ville, qui n'arrête pas de s'effondrer par delà la falaise – «l'artère pensante», selon les termes du Constantinois Malek Benabi – où aujourd'hui, l'imprimerie Ben Badis est cachée par un échafaudage hideux, croulant sous le poids de l'abandon.
Cette rue étroite aux pavés gondolés par le temps, dont les bâtisses menacent de tomber en ruine, symbolise une Constantine méconnue, intense foyer d'expressions démocratiques. «Tous les courants politiques s'y sont pourtant exprimés à une époque. On y trouvait des mouvements associatifs dans tous les secteurs et de tous les courants : le culturel, le scoutisme, le syndicalisme, etc.
Mais aussi le café Ben Yamina, où Kateb Yacine croisa Tahar Ben Lounissi, l'excentrique érudit qu'on retrouve dans Nedjma sous les traits de Si Mokhtar ou dans la Poudre d'intelligence comme étant Nuage de Fumée ! Quand Ben Badis boucla son exégèse du Coran, une cérémonie religieuse fut organisée dans la Mosquée verte où il officiait. A ses côtés, il y avait le secrétaire régional du parti communiste algérien, Estroget», rappelle un historien pour souligner le foisonnement intellectuel qui prévalait à l'époque et confortait Constantine dans son statut de capitale. L'est-elle toujours ? Et à quoi se fier pour le dire ?
Matrice
Au nombre d'habitants ? Oui, Constantine est toujours la troisième ville et la troisième wilaya du pays. Le dernier chiffre officiel pour la wilaya – 936 000 habitants – remonte au recensement de 2008 mais de l'avis de l'ONS, il dépasse aujourd'hui le million. Et cela, malgré le découpage administratif de 1974 qui en l'éclatant, la fit passer de la plus grande (elle allait jusqu'à la mer) à la plus petite wilaya. «Le pouvoir central a toujours vu en elle une menace, souligne Abdelmadjid Merdaci, historien et enseignant à l'université de Mentouri.
Déjà avant 1962, où que l'on soit dans l'Est impliquait, à un moment donné, de passer par Constantine. Ce n'était pas seulement un rapport au politique, mais aussi à l'administratif.» Creuset du mouvement national, le Vieux Rocher a toujours été – historiquement – au centre des enjeux, matrice des grands noms de la Révolution, même ceux qui n'en sont pas natifs, comme Mohamed Belouizdad, responsable de la section jeunesse du PPA et porteur du projet de l'OS, qui a séjourné dans la clandestinité pendant trois ans à Constantine. Sur le groupe des «22», 16 étaient de la ville ou de sa région.
Ses grands lycées, les formations de scoutisme ou les associations culturelles donneront naissance à une génération de militants nationalistes très actifs, que l'on retrouve au plus haut de l'organigramme de l'ALN-FLN ensuite. Même après l'indépendance, sous le règne des clans militaro-civils du BTS (Batna-Tébéssa-Souk Ahras), Constantine est restée un point de rencontre des pontes et des apparatchiks, des vieux loups du FLN et des jeunes bureaucrates.
Elle a pu garder, eu égard à son label de foyer citadin et rayonnant et à la «fidélité» de ses illustres enfants, son importance stratégique : c'est la ville, natale ou d'adoption, des Sellal, Betchine, Hamrouche, Bitat, Messadia, Ziari, Benhamouda, Benflis, Guidoum… mais aussi celle de généraux comme l'actuel chef des forces terrestres, Ahcène Taffer, ou les ex-patrons de la Sécurité militaire, Lakehal Ayat et Mohamed Betchine, entre autres. Mais depuis plus d'une décennie et avec le rétrécissement des pôles de décision au profit du cercle présidentiel, l'activisme politique, clandestin autour de verres tardifs ou publics, a été presque réduit à néant. Le FLN, le DRS, les ministères, les faiseurs de postes importants et les intrigants se sont tous repliés sur Alger pour la proximité avec les centres de prise de décision.
Révolution industrielle
Notamment économique. «Sur ce plan, la situation n'est pas brillante, reconnaît Abderrezak Adel, enseignant en économie à l'université de Khenchela et consultant au Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement. La ville a toujours été un lieu de pouvoir plus qu'une métropole productrice.» Des complexes industriels des années 1970, désintégrés à la faveur du Plan d'ajustement structurel à partir de la moitié des années 1990, il ne reste que l'outil de production et de la matière grise. Le démantèlement et la compression des effectifs ont ramené le nombre d'employés de la zone industrielle de Aïn Smara de 7000 à 2000. «La population ouvrière s'est, quant à elle, retrouvée dans le commerce et l'informel, à la marge de l'économie, contrainte à de petits boulots pour s'en sortir», poursuit l'économiste.
A la faveur d'une nouvelle dynamique impulsée par le géant pharmaceutique public Saïdal et dans son sillon, de plusieurs investisseurs privés, Constantine pourrait (re)devenir un pôle du médicament. «Un pôle qui s'est formé naturellement, rappelle Hamid, un commercial du secteur. Car Constantine était déjà dans les années 70/80 un pôle pharmaceutique. Il existait un gisement de compétences et d'anciens responsables qui se sont reconvertis dans le privé.» Et même s'il est vrai que beaucoup font dans l'importation de médicaments, certains exportent comme le laboratoire AAHP (Algerian Animal Health Product). Par ailleurs, si le plan de relance industrielle promis par le gouvernement se concrétise, plusieurs projets pourraient redonner vie au bassin industriel de la région, en partie soutenu par l'armée.
A Aïn Smara et à Oued H'mimim, la direction des fabrications militaires, qui dépend du ministère de la Défense, a relancé les usines mécaniques moribondes de l'ère Boumediène, réhabilitées grâce à un apport de technologies allemandes. Les deux usines, une de montage de blindés Fuch 2 et l'autre de fabrication de moteurs, sont le fruit de deux joint-ventures algéro-allemandes et ont déjà permis la création de milliers d'emplois. La zone industrielle de Aïn Smara est également en train de vivre une véritable révolution industrielle. «De nombreux groupes industriels profitent de l'essor des travaux publics et de l'agriculture pour y implanter leurs usines.
Liebherr, qui est partenaire de l'Entreprise nationale des matériels de travaux publics (ENMTP), fabrique depuis deux ans des engins lourds, précise un responsable de la ville. Même chose pour le géant américain Massey Ferguson, qui a installé ses lignes de montage dans les ateliers de la mythique PMA, qui sort, enfin, de ses modèles de tracteurs verts et oranges.»Les conséquences des choix politiques faits pour Constantine ont aussi pesé sur la société. En particulier sur le peuplement de la ville nouvelle, Ali Medjeli. «On sait qu'elle avait été prévue pour recevoir le trop-plein de la ville-mère», écrit Marc Côte, géographe, ex-enseignant à l'université de Constantine et auteur de Constantine, cité antique et ville nouvelle.
«Mais les circonstances ont fait que ce glissement s'est opéré de façon très particulière.» Selon lui, depuis cinq décennies, la ville souffre de «La taudification de la vieille ville» suite au remplacement des anciens propriétaires par des locataires ruraux n'accordant pas le même souci de l'entretien aux constructions. «Et chaque fois qu'une bâtisse s'écroule et menace de faire écrouler la bâtisse voisine, il y a nécessité pour les pouvoirs publics de reloger les habitants.» Elle souffre aussi de «l'existence de bidonvilles» qui, à partir des années 2000, ont fait l'objet d'une programme d'éradication. «Prises par l'urgence –entre 2000 et 2004, les glissements de terrain se sont fait de plus en plus nombreux – les autorités n'ont vu d'autre solution que le transfert rapide et massif des sinistrés vers le site nouveau.» Mourad, 44 ans, se souvient : «L'arrivée de Abdelmalek Boudiaf comme wali en 2005 a accéléré les choses.
Le programme de logement social a été remplacé par un programme de résorption de l'habitat précaire. Ce sont les habitants des bidonvilles qui ont peuplé la nouvelle ville Ali Medjili. Les Constantinois de ma génération, qui ont la quarantaine aujourd'hui, sont partis à Alger. Surtout les femmes qui, si elles veulent vivre émancipées, ne peuvent pas rester ici. La classe moyenne, aussi, fait tout pour envoyer ses enfants à l'étranger.» La qualité de vie, un vrai problème pour les Constantinois. Kamel, commerçant du centre-ville se désole : «Au quotidien, on déteste cette ville. Tout y est compliqué. A Alger, Oran ou Annaba, il est possible d'avoir une ‘'petite qualité de vie''. Mais pas à Constantine.
La ville fait partie «du reste du pays».» Un cadre du secteur privé renchérit : «Depuis combien de temps il n'y a pas eu de distribution de logements sociaux à Constantine ? A la télé, on nous parle des milliers d'affectations de ces logements à Alger, et ici, rien. Les gens sont sur les nerfs, c'est une bombe à retardement.» Un constat bien sombre que l'historien Abdelmadjid Merdaci nuance toutefois : «Le mouvement de la société elle-même, dont on peut avoir l'impression qu'elle est contrainte par les pouvoirs publics, en profondeur, poursuit ses mutations.
En d'autres termes, la migration des élites citadines hors de la ville s'est accompagnée d'une migration vers Constantine qui, depuis toujours, garde son attractivité. Autrement dit, ce sont les acteurs sociaux qui ont aussi contribué à changer le visage de la ville.» Ce dont a beaucoup souffert la ville, à en croire un commerçant, c'est du manque de cohérence dans la gestion locale : «A chaque fois qu'un wali part, sur décision d'Alger, ses projets sont abandonnés. Mais Alger et les cadres qu'elles parachutent ici n'ont aucune idée des potentialités de la ville ou de ses vrais handicaps.» Pour la petite histoire, le nouveau Zénith sera géré par… l'ONCI à partir d'Alger.
Un journaliste relève : «C'est cette gestion par en haut, au mépris de la société civile constantinoise, de l'université et des élites locales, qui produit des politiques catastrophiques qui ont fait de Constantine une bourgade à l'urbanisme chaotique et à l'identité bafouée. De plus, le wali concentre tous les pouvoirs. On a une APC et une APW très faibles, dont les élus de la majorité FLN ont été pour la plupart parachutés à leur tour par leur appareil, qui n'ont ni ancrage populaire, ni connaissance de la ville, ni encore moins la volonté de peser dans les affaires publiques.» Hocine Ouadah (voire encadré), qui prend très à cœur l'organisation de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», dont dépend clairement sa carrière, en est un bon exemple.
Bien sûr – et ce point fait l'unanimité – toutes les nouvelles infrastructures réalisées pour l'occasion participeront à tirer la ville vers le haut. «Constantine n'a pas eu d'équipement culturel depuis 1962 !» rappelle un universitaire qui souligne malicieusement : «le problème, ce n'est pas le retard dans les travaux mais le retard que la société a pris sur ces équipements, qui du coup, ne sont pas consensuels. Et puis, on peut se demander qui va les faire vivre au bénéfice de la société ?
Est-ce qu'on laissera les acteurs culturels s'y investir ?» Il y a huit ans, les artistes avaient vu dans l'ouverture d'un théâtre de plein air sur la route de Zouaghi un espace de libre expression. A tort. Après quelques spectacles, il a rapidement été fermé, officiellement, pour des raisons administratives. Il faut dire que la culture officielle pèse très lourd sur la créativité. «Les apparatchiks de la culture ont non seulement fait prendre beaucoup de retard à tous les projets, mais ils ont aussi bloqué les initiatives, témoigne un spécialiste de la scène culturelle constantinoise.
La plupart des directeurs de la culture sont issus de l'Union des écrivains, ex-organisation de masse, regroupant des écrivains organiques, des courtisans du régime.» Ils peuvent s'en défendre mais les preuves sont là. Aucune salle de cinéma n'a été réhabilitée et alors que la plupart des cinémathèques ont rouvert dans le pays, celle de Constantine reste fermée. Ils ont aussi imposé un dogme, celui du malouf, contre lequel essaie de se débattre la jeune scène musicale. Pour l'anecdote, parmi les personnalités choisies pour accueillir hier Abdelmalek Sellal à l'aéroport, figurait…
Mohamed-Tahar Fergani. «J'ai dû faire une cinquantaine de scènes dans ma carrière, je n'ai pu fouler les planches que trois fois dans ma vie à Constantine. Et encore, ça c'est fini par une extinction prématurée de notre sono, commanditée par le directeur du centre culturel», nous raconte Redouan, vieux briscard du rap, qui n'en revient pas de ne pouvoir s'exprimer librement dans sa ville. «J'ai eu la chance d'avoir fait le premier concert rap à Laghouat en 2004, 2000 jeunes y ont assisté !
Il y a de la place pour tout le monde, tous les styles dans ce pays, pour peu qu'on laisse les jeunes créer, innover et accéder aux espaces culturels fermés ou à l'abandon», ajoute-t-il. Autre exemple de blocage culturel, le festival international de jazz, DimaJazz, né il y a douze ans d'une initiative privée d'acteurs à la marge de la culture institutionnelle. Bien qu'officialisée il y a plusieurs années, la manifestation peine à trouver les budgets et les espaces pour organiser ses concerts.
La précédente édition a eu lieu sous un chapiteau, à défaut du théâtre... fermé pour travaux. Mais dans la culture comme dans l'économie, le potentiel existe. Une constellation de jeunes artistes – musiciens, graphistes, danseurs – se bat depuis une quinzaine d'années pour exister en dehors de la culture officielle et organiser des concerts et des spectacles dans toute la wilaya. Elle est même parvenue à exporter des talents à l'étranger comme Nabil, le rappeur, qui fait fureur à Marseille.
Ahcène Nefla, architecte, pose le problème de manière plus globale. «On ne peut pas parler de société civile comme est en train de le faire le wali. La société civile, ce n'est pas celle que tu ramènes pour qu'elle te dise «oui». Elle doit fonctionner en dehors de l'Etat.» A l'échelle micro, on trouve des initiatives, mal ou non médiatisées. A l'exemple des promenades de sensibilisation à la nature organisées par le Club de randonnée Constantine ; du théâtre pour enfants lancé par les associations Belliri ou Masra Hellil ; Ou encore des rencontres scientifiques mijotées dans l'enceinte de l'université.
Djamel Mimouni, professeur de physique à l'université Mentouri et président de l'association Sirius, organise cette année… son 14e festival d'astronomie et bouclera le 25 avril le 7e concours Cirta avec les lycéens. Il ne se fait pas trop d'illusion sur l'élite en devenir à Constantine. «Ce qu'on a perdu en dix ans, on ne pourra pas le remplacer avec cette génération même si nous avons d'excellents éléments.
On a perdu la sève de l'université, les meilleurs enseignants et les meilleurs chercheurs et tous nos bons étudiants partent faire leur doctorat à l'étranger.» Mais entre deux cours et trois colloques, assis dans son bureau tapissé d'affiches colorées sur toutes les rencontres d'astronomie auxquelles il a participées, il réfléchit à son «rôle de médiateur de la culture scientifique». Et pour mieux servir cette culture, l'association avec les pouvoirs publics n'est pas honteuse. En mars dernier, le commissariat de Constantine capitale culturelle arabe a financé une opération autour de l'éclipse solaire partielle. «Des centaines de personnes sont venues sur la place de la Brèche pour l'observer.
Les conditions météo n'étaient pas bonnes mais via internet, nous l'avons retransmise sur un écran géant.» La morale de l'histoire ? Tant que cette société civile ne se positionne pas en contre-pouvoir, aussi minime soit-il, elle peut bénéficier de l'aide et de l'écoute des autorités. Mais le pouvoir voit dans la pluralité une menace, héritage non soldé des crispations du Mouvement national. Ce n'est pas une problématique propre à Constantine. Tamanrasset, Oran ou d'autres villes et wilayas sont à la même enseigne. A ceci près que Constantine, capitale millénaire et centre de rayonnement pendant des siècles, s'accommode mal de la gestion jacobine d'Alger.


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