L'association prend actuellement en charge une soixantaine d'enfants. Le travail accompli par l'association des enfants autistes de Skikda connaît une nette amélioration. «Depuis le mois de novembre dernier, l'association a changé de domiciliation. Aujourd'hui on loue, monnayant 50 000 DA/mois, un F5 à la rue Nafir (Passerieu). Ceci nous permet de disposer de plus d'espace et d'accueillir 60 enfants dans de meilleurs conditions» , déclare Mme Hajira Salmi, présidente de l'association Amen pour les enfants TED ( troubles envahissants du développement) de la wilaya de Skikda, plus connue sous l'appellation Amen pour les enfants autistes. Ce changement s'est d'ailleurs positivement répercuté sur le volume horaire réservé à chaque enfant comme l'explique Mme Salmi «Avant et vu l'exiguïté du local, un F3,on parvenait à peine assurer 3 séances hebdomadaires pour chaque enfant. Aujourd'hui, on est en mesure d'en garantir 5. Ceci est très important car nos psychologues travaillent sur plusieurs aspects comportementaux en vue d'apprendre aux gosses les rudiments de l'autonomie vestimentaire, culinaire…Ce sont des enfants auxquels on doit tout apprendre, il ne faut pas l'oublier» Le bienfaiteur d'El Harrouche Mais en dépit de ce satisfécit, il reste malheureusement à savoir que l'association Amen assure actuellement la prise en charge de 60 enfants seulement «nous avons une liste d'attente comportant plus de 300 enfants. Dans les conditions actuelles, on ne peut pas répondre convenablement à cette demande. Cela nous attriste car la prise en charge de cette pathologie doit se faire le plus précocement possible, mais que faire ?», s'interroge notre interlocutrice. Cette liste d'attente est composée dans sa globalité d'enfants autistes des autres communes de la wilaya. Chose qui prive les parents des autres 37 communes d'assurer un suivi à leur progéniture. «Nous allons bientôt ouvrir une annexe à El Harrouche et nous tenons à cette occasion à exprimer nos remerciements à un bienfaiteur de cette ville qui a bien voulu nous accorder, gracieusement, tout un étage de sa villa pour accueillir les enfants d'El Harrouche et des communes avoisinantes. L'association se chargera d'équiper cet espace et de fournir aussi le personnel psychopédagogique. Ceci allégera considérablement la charge sur le centre de Skikda et permettra à des dizaines d'enfants de bénéficier enfin d'une prise en charge indispensable», rajoute la présidente d'Amen. «Zéro» initiatives au massif de Collo Si à El Harrouche un citoyen a manifesté sa solidarité, ce n'est malheureusement pas le cas dans la région ouest de la wilaya d'où est issue la majorité des enfants encore portés sur la liste d'attente. Cette vaste région du massif de Collo qui comprend plusieurs communes, abrite pourtant des dizaines de milliardaires connus et qui peuvent, s'ils le voulaient, soulager toute une enfance. Malheureusement et à ce jour, ce n'est pas le cas pour ces enfants aux besoins spécifiques qui restent sans encadrement éducatif. «L'idéal, pour nous, serait de disposer de deux nouveaux centres, l'un à Collo et l'autre à Azzaba. Les enfants de ces régions méritent toute notre attention et nous restons disposés à assurer toutes les conditions humaines et matérielles», rajoute Mme Salmi. L'espoir à Ramdane Djamel En attendant d'éventuelles âmes charitables, et sensibles au travail accompli par l'association, les pouvoirs locaux viennent de manifester leur volonté à apporter leur aide. Ecoutons plutôt Mme Salmi en parler : «C'est le wali en personne qui est intervenu pour qu'on nous vienne en aide afin de bâtir un centre pour enfants autistes selon les normes requises. Suite à ses orientations, nous avons pris attache avec le directeur de l'action social (DAS) et du maire de Ramdane Djamel pour trouver un terrain sur l'espace de cette commune et y élever notre centre. Actuellement, nous sommes en contact avec le DAS et le P/APC pour finaliser les démarches. C'est là, un rêve qu'on a toujours nourri et qui une fois réalisé, permettra enfin aux enfants autistes de suivre une prise en charge permanente et suffisante» En attendant la concrétisation de ce projet, les membres d'Amen poursuivent leurs efforts en dépit de plusieurs manques. «Nous sommes la seconde wilaya au pays, après Oran, à avoir réussi à disposer de salles de cours pour enfants autistes dans des établissements scolaires. Nous avons deux salles où nos enfants suivent une scolarité adaptée et assurée par nos psychologues au milieu des autres enfants. Le but est beaucoup plus d'insérer les autistes dans le milieu social et c'est là toute une réussite déjà» conclut Mme Salmi. Cette dernière et à titre d'appel, a tenu à réitérer la demande aux bienfaiteurs particuliers ainsi qu'aux entreprises «nous ne voulons pas d'argent. Si on pouvait nous procurer du matériel didactique adapté, on fera de nos autistes des enfants heureux». Fin de citation et… restons à l'écoute.
