L'album de bande dessinée du Hic intitulée Le 4e mandat expliqué à ma fille et accessoirement Facebook expliqué à ma mère paru aux éditions Dalimen, est un story-board s'articulant sur le «si le 4e mandat m'était conté et raconté». Où le Hic raille, pourfend et brocarde la «fossilisation gérontologique» du président Abdellaziz Bouteflika et, par conséquent, le 4e mandat pour ne pas dire la 4e «mandale ». Le coup de grâce ! Aussi, l'album s'ouvre sur une interrogation et un questionnement candide de sa fille : «Papa, c'est quoi le 4e mandat ?» Un questionnaire récurrent qu'il « esquive » en lui enjoignant d'aller jouer à la poupée et dormir. Mais tel est pris qui croyait prendre ! La fille du Hic, est un personnage. En fait, elle est sa « mère » spirituelle. Tant est-elle éveillée, claire et clairvoyante dans la dialectique entamée avec son père. Celui qui croque l'actualité au courant de son trait pictural et caricatural. Sa progéniture jure avec l'ancienne génération en conflit …ouvert avec la patente du temps. La petite explique mieux le Facebook à son père, ébahi, en se lançant dans un cours doctoral. Un ex cathedra. «Hic et nunc, papaoutai» Au fil des vignettes, la fille du Hic, est une «puce»… à l'oreille. Elles une petite philosophe en son genre. Elle enchaîne les questions qui fâchent, déroutent et déstabilisent. L'on rétorque à propos du 4e mandat de par travers une réponse de Normand : «C'est simple…C'est comme la… Une sorte… Il sera plutôt…» Ou bien dans un échange verbal, ce pléonasme à la vérité vraie : «Le 4e mandat, nous fait toucher le fond des profondeurs des abîmes abyssales.» Cette quête initiatique à la 4e dimension dont l'équation est connue : « 4X5ans. Soit 20 ans», est un vrai casse-tête aux ombres chinoises. Et ce, ballotée dans des chroniques martiennes. Car aux antipodes de l'entendement humain. Comme l'infernal embouteillage de la périphérie d'Alger, le cynisme d'un ambulancier sur l'autoroute et où l'urgence le dispute au «pourrissement». Une allégorie, une trajectoire d'une situation de statu quo. Avec de front, avec des clins d'œil à l'unique et l'inique télévision étatique prenant langue…de bois, le chanteur américain Frank Zappa, l'humoriste français Pierre Desproges, le réalisateur américain, Woody Allen, le grand compositeur algérien, Safy Boutella –ayant signé une très belle préface de cet album- ou encore le film The Kid avec Charlie Chaplin. Ses référents et ses références. Ainsi que le name dropping bédéiste subliminal : « Slim et Zid Ya Bouzid, Jean-Michel Jarre, Tarantino, Scorsese, Ennio Morricone, Kate Winslet, Leonardo Dicaprio, Ben Laden, Loch Ness, Moby Dick, Captaine Nemo ou encore Stromae… Mais contre toute attente, le Hic, sera «bluffé» par sa fille qui lui expliquera l'acception du 4e mandat. « Il fau remonter à 1962, alors que le peuple était occupé à «festoyer», Ben Bella fut désigné président en 1963… Le conseil le renverse en 1965… C'est le président Boumediène qui le supplante…Mort de Boumediène. Vide sidéral. Chadli est poussé sur scène. Ce n'est pas une blague…C'est HCE… Boudiaf ne sais pas ou va l'Algérie. Assassinat…Zeroual … On rappelle Bouteflika en urgence. Un revenant limitant les mandats présidentiels à une… vie… Les Algériens, dans ce théâtre, sont de moins en moins spectateurs. Les affaires marchent ou plutôt roulent…» Ayant tout compris, la fille de Hic ambitionne d'écrire un ouvrage portant sur l'explication du 4e mandat à son père et accessoirement Twitter à sa grand-mère. Tout un programme ad vitam aeternam. Hic, Le 4e mandat expliqué à ma fille et accessoirement Facebook expliqué à ma mère (Editions Dalimen)