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Prise en charge pour les rencontres scientifiques internationales : un nouvel outil de censure ?
Liberté académique : Censure déguisée :
Publié dans El Watan le 27 - 05 - 2015

Une lecture régulationniste de la crise du régime rentier d'accumulation en Algérie», l'intitulé de la communication de l'économiste et enseignant à l'université de Boumerdès, Samir Bellal, ne semble pas du goût des garants du «scientifiquement correct».
Accepté par le comité scientifique du colloque Recherche et Régulation, «La théorie de la régulation à l'épreuve des crises» qui se déroulera du 10 au 12 juin prochain à Paris, l'effort scientifique de l'économiste n'emballe ni sa hiérarchie ni sa tutelle.
Depuis des mois, la demande de prise en charge de sa participation à cette rencontre scientifique de haut niveau est, selon le premier concerné, restée lettre morte. «Aux dernières nouvelles, on m'a informé que ma requête a été transmise au secrétariat général du ministère de l'Enseignement supérieur», informe Samir Bellal avec étonnement.
S'agit-il d'une nouvelle trouvaille imaginée par les officiels pour imposer aux scientifiques un «scientifiquement correct» sans que cela ne soit clairement établi comme acte de censure ? La question mérite d'être posée. «Généralement, les demandes de prise en charge de participation à des activités scientifiques à l'étranger sont une simple formalité.
Surtout pour les colloques bidon dans les pays du Golfe. Mais dès qu'il s'agit de sujets sensibles, on nous met souvent des bâtons dans les roues et cela est insupportable», peste l'économiste qui tient à préciser que sa colère n'est pas motivée par des raisons individualistes. «Qu'ils m'accordent la prise en charge ou pas, moi je suis prêt à participer à ce colloque avec mes propres moyens.
Ce qui me gêne, c'est le procédé. Une censure qui ne dit pas son nom», affirme-t-il. Les doutes émis par l'économiste sont loin d'être de simples vues de l'esprit. Forts des précédents de censure provoqués par des recherches et études bousculant les idées imposées, des réactions épidermiques des «garants» du «politiquement correct», comme cela s'est passé pour le Pr Rabah Belaïd de l'université de Batna en 2000, des trois universitaires Madjid Merdaci, Barkahoum Ferhati et Dalila Khiat-Senhadj en 2010, ou plus récemment de Meriem Bouzid Sebabou, les «censeurs» de la science procèdent désormais par des moyens pernicieux. Légaux certes, difficilement contestables aussi, mais véritablement castrateurs.
Le 18 mai 2010, une note (n° 628) du secrétariat général du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS) portant «organisation des relations avec les partenaires étrangers» avait créé une vive polémique. D'un ton autoritaire, le texte est fort intransigeant.
«La liberté d'initiative ne saurait être tolérée lorsque les intérêts ou la politique étrangère du pays sont concernés», y est-il écrit car «l'attention (du ministre) a été à nouveau attirée à très haut niveau de l'Etat à propos de la participation de chercheurs algériens à des colloques tenus à l'étranger sur des thèmes ayant un caractère sensible pour la politique étrangère de notre pays et pour les intérêts nationaux», y est-il encore noté. L'attention ainsi attirée (de l'ancien ministre) par le «très haut niveau de l'Etat» a fait grincer les dents des enseignants dénonçant l'intention de censure.
Et la crainte est justifiée entre autres par l'énoncé de la condition de participation aux conférences et aux colloques organisés à l'étranger. «La participation à l'avenir à (ces événements scientifiques)…, pouvant représenter un caractère sensible pour la politique étrangère du pays ou pour les intérêts nationaux est subordonnée à l'accord préalable du ministère de l'Enseignement supérieur (…) qui se prononcera sur l'opportunité de la participation lorsque lesdits événements revêtent une sensibilité évidente».
Voilà, dans ce cas, un texte fourre-tout et qui peut motiver toute censure. Les notions «caractère sensible» ou «intérêts nationaux» pouvant être conjugués à tous les temps et à tous les goûts. Même si, suite à la vive réaction, le MESRS a tenté de rassurer l'opinion en affirmant qu'il s'agissait juste d'informer les universitaires et chercheurs sur l'existence de lobbies qui pourraient les manipuler et qu'ils verraient avec le temps que la mesure était loin d'être animée par une volonté de censure ou de pénalisation. Et le temps est passé. Cinq ans précisément.
Et, malheureusement, les cas de «pénalisation» sont là. Le «très haut niveau de l'Etat» peut-il autoriser un économiste à participer à un colloque parisien pour communiquer sur une thématique dont les mots-clés sont : régime rentier, mode de régulation, arrangement institutionnel et fordisme ? Un texte qui se propose «de fournir, en s'appuyant sur une approche empruntée à l'Ecole de la régulation, une spécification de la crise structurelle du régime rentier à l'œuvre en Algérie», comme le résume Samir Bellal ? La réponse sera évidente avant le 10 juin prochain, date du début du colloque.


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