Des dizaines d'employés de la commune d'Azazga n'ont pas perçu leur salaire en raison du grave conflit qui paralyse l'APC. L'APC d'Azazga, (30 km à l'est de Tizi Ouzou), est plongée depuis plusieurs mois dans une confusion généralisée. Après plus de 8 mois de blocage et 3 mois après la réinstallation du maire par les autorités, la situation n'a pas évolué d'un iota. Le conflit remonte à septembre 2014, quand une coordination de 5 comités de village a décidé de réclamer la dissolution de l'APC. Selon M. Selloum, délégué des travailleurs de l'APC, les travailleurs refusent toujours de rejoindre leur lieu de travail au sein de l'administration communale sans un minimum de sécurité. L'APC ne fonctionne qu'avec les agents recrutés dans le cadre des dispositifs sociaux. L'administration communale est quasiment à l'arrêt. En effet, hormis les travailleurs affectés aux écoles, les agents du filet social de l'état civil et les sept élus de l'assemblée, il n'y a rien d'autre : pas de chefs de service, pas de service de police générale, pas de chef du personnel, pas de ramassage des ordures (actuellement affecté aux camions privés) et pas de ramassage scolaire. De nombreux travailleurs auraient reçu des mises en demeure leur enjoignant de reprendre le travail sous peine de sanction. Mais les travailleurs continuent de maintenir leur mot d'ordre d'exigence de sécurité. C'est ainsi que depuis le mois de mars dernier, les salaires de plus de 200 travailleurs ont été bloqués. Une mesure difficile pour des dizaines de familles sans ressources, ceci alors que le mois de Ramadhan sera là dans deux semaines. Dimanche dernier, le wali de Tizi Ouzou a tenté d'établir une médiation avec les travailleurs. A défaut d'avoir comme interlocuteur le délégué des travailleurs de l'APC, ce dernier ayant décliné l'offre, les travailleurs ont délégué 11 représentants pour rencontrer le wali munis d'une plateforme de revendications en 15 points. La rencontre ne s'est finalement soldée que par des promesses verbales. Le lendemain, lundi, une commission de wilaya venue pour installer les travailleurs est finalement retournée bredouille puisque aucun travailleur ne s'est présenté à l'APC. Pendant ce temps, deux citoyens sont en grève de la faim depuis 17 jours, sous une tente devant l'APC. Avant-hier, l'un d'entre eux a été évacué aux urgences de l'EPH d'Azazga par la Protection civile et cela devant plusieurs centaines de personnes venues assister au meeting animé par la coordination des comités de cinq villages, entre autres Cheurfa N. Bahloul, Aït Bouadda, Flikki, Hendou et le village d'Iazouguene. La commission d'enquête diligentée par le ministère de l'Intérieur le mois dernier n'a toujours pas rendu publiques ses conclusions. La population locale reste dans l'expectative, au moment où intervient le vote, par l'APC, du budget supplémentaire pour relancer les opérations de développement local. Parmi les citoyens de la collectivité locale, ce sont les employés de la commune qui paient le prix fort puisqu'ils sont les seuls à être privés de leur salaire dans ce conflit.