La saison estivale a été officiellement ouverte par les autorités mercredi dernier à partir de la plage de Saket, relevant de la commune de Béjaïa. A l'instar de l'année dernière, sur les 44 plages que recèle le littoral béjdaoui, 11 d'entre elles ne seront pas ouvertes à la baignade, apprend-on auprès de Amel Kébir, chef de bureau de contrôle hôtelier, des activités touristiques et des sources thermales à la Direction du tourisme de Béjaïa. C'est le cas du Club hippique, une belle petite plage également de la côte de la commune de Béjaïa, dont le poste de permanence de la Protection civile a été emporté par les vagues. Parce que inaccessibles au vu de l'escarpement de leurs berges, polluées, non sécurisées ou dépourvues de toute commodité, ces plages sont officiellement infréquentables. Officiellement, parce que force est de constater que, chaque année, vu la force de leur attractivité, nombreux sont les baigneurs, surtout jeunes, qui bravent l'interdit et s'y aventurent au péril de leur vie. La plage Sidi Ali Lebhar, qui aurait pu être l'une des plus fréquentées de la wilaya en raison de sa proximité du chef-lieu, reste toujours fermée, car outrageusement polluée par les rejets industriels et domestiques. Pour le cas des plages du Lac de Béni K'Sila, Tiksebt et les Falaises de Melbou, Achrit d'Aokas, ou encore Tassift de Tichy, par absence de sécurisation ou d'aménagement, elles sont vouées à la déchéance. Les autorités n'ont fait preuve d'aucun effort pour les rouvrir afin d'élargir la carte touristique de la wilaya et de lui permettre ainsi d'accueillir plus de monde. C'est un peu aussi le cas des sources thermales, ces sites qui drainent des milliers de visiteurs, mais qui, hélas, végètent faute de valorisation. Pour revenir aux plages, pour l'instant, aucune concession n'a été faite pour les professionnels privés du secteur pour l'exploitation des plages, nous a déclaré Amel Kébir. Ainsi, l'accès restera gratuit à toutes les plages de la wilaya. Les prix de location de parasols et des parkings sont fixés respectivement à 30 et 50 DA et, cette fois, selon notre interlocutrice, des pancartes indiquant les tarifs seront affichées à l'intention des estivants. Pour la préparation et l'organisation globale de la présente saison estivale, des commissions mixtes composées d'équipes des directions du Tourisme, de l'Environnement, de l'Hydraulique, de la Protection civile, des APC…, ont effectué sur le terrain plusieurs sorties afin d'établir des croquis d'aménagement des plages. Lesdits croquis consistent à mettre en place des aires de parking, de location de parasols, de postes de contrôle de la Protection civile…. La dernière sortie a révélé que certaines plages sont telles qu'elles étaient à la première visite. «Des efforts d'aménagement ont été fournis au niveau de certaines communes mais pas dans d'autres. A Souk El Ténine ou au niveau des plages de la commune de Béjaïa, par exemple, il y a une nette avancée», regrette Amel Kébir. Des efforts doivent être fournis également pour faire face à la pollution. D'abord pour combattre l'incivisme et asseoir une vraie culture estivale et touristique. Malheureusement, à ce sujet aussi, il est consternant de voir que l'état exécrable de certaines plages avant, pendant et après la haute saison, laissent de marbre les autorités, pourtant inlassablement interpellées par la société civile. El Meghra, pour ne parler que de cette plage, destination des sportifs et des joggeurs pendant toute l'année avant d'ouvrir ses portes aux estivants en été, est devenue un grand dépotoir à ciel ouvert. On y jette de tout. L'impunité et l'incivisme sont tels que des camions viennent y déverser des gravats et toutes sortes de détritus, comme s'il s'agissait d'une décharge. A défaut de s'améliorer, l'état des plages se dégrade, et avec lui l'image de la wilaya de Béjaïa.