La polémique n'en finit pas d'enfler entre le Parti des travailleurs (PT) et le ministre de l'Industrie et des Mines. Les altercations entre la formation de Louisa Hanoune et Abdessalem Bouchouareb sont devenues coutumières, la première accusant le ministre de collusion avec l'oligarchie, le second exhortant ses détracteurs à cesser d'alimenter l'agitation. La dernière date de jeudi lorsque les députés PT ont appelé, en séance plénière, à la démission du ministre de l'Industrie, ce qui a fait vivement réagir le principal concerné. Petit rappel des faits : jeudi, une séance dédiée aux questions orales devait permettre au député PT de Guelma, Smaïn Kouadria, de poser la problématique de relance de l'unité de production de levures de Guelma et la préservation de la production nationale de la concurrence des levures importées. Cependant, l'absence du ministre, qui a délégué le ministre chargé des Relations avec le Parlement de lire la réponse à la question, a vite fait de provoquer l'ire du groupe parlementaire PT. Le député de Guelma a clairement accusé le ministre d'avoir «préféré participer à une réunion partisane du RND à ses fonctions au gouvernement lui imposant de répondre à une question orale adressée le 13 novembre dernier», assimilant l'attitude du ministre à un comportement d'«oligarque» méprisant le Parlement. Le député Ramdane Taazibt a, quant à lui, enfoncé le clou, en appelant le ministre de l'Industrie à partir «s'il n'arrive pas à allier ses fonctions avec ses missions au sein du RND». Tandis que Nadia Chouitem préfère de son côté dénoncer «les dérives politiques, le manque de respect envers une institution qu'on veut mettre sous la tutelle de l'oligarchie». Accusations auxquelles Abdessalem Bouchouareb a tenu à répondre, documents à l'appui, se disant «surpris par la réaction injustifiée des députés du Parti des travailleurs». Le ministre a ainsi précisé que ses services ont été instruits de prendre en charge la question du député du PT dès sa réception, suite à quoi la date du 2 avril 2015 a été fixée par le bureau de l'APN pour la séance des réponses, si ce n'est «le report demandé par le député Kouadria qui a invoqué des motifs d'ordre privé». Et à Bouchouareb de juger ce motif «indéfendable, car en réalité le député était plus affairé dans les préparatifs d'une activité partisane à Annaba». Le ministre justifie également son absence par «un calendrier politique chargé et préalablement engagé ainsi que la tenue d'un Conseil national de l'investissement». Bouchouareb qualifie ainsi l'attitude des députés PT d'«agitations stériles», estimant avoir préféré «faire l'économie d'une polémique inutile».
