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Chronique : La liberté de conscience
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Publié dans El Watan le 22 - 06 - 2015

Tout en souhaitant un jeûne bien agréé à l'ensemble des musulmans et musulmanes de par le monde et pour ne pas apparaître comme aigri et ne pas rester dans des approches négatives de tout le patrimoine islamique, il est juste de reconnaître les valeurs de bonté, d'accueil et d'hospitalité propres à la grande tradition de l'islam.
De toute façon, l'aigreur et l'amertume n'aident pas à voir clairement ni à percevoir avec discernement, tout comme la peur et la colère sont toujours de mauvaises conseillères. Parce que tout essentialisme est réducteur et toute généralisation est abusive. Et, il n'y a pas pire insulte à l'intelligence que de prendre le conjoncturel pour le structurel et confondre le circonstanciel avec l'atemporel.
La partie n'est jamais le tout. En outre, ce que je dis et exprime ne relève pas d'un quelconque dolorisme et encore moins d'une autoflagellation malsaine. Que Dieu nous préserve de la haine de soi. C'est tout simplement parce que nous avons à cœur de renouer avec les principes fondamentaux de la civilisation et l'idée du progrès émancipateur que le regard n'est pas amène sur l'actuelle situation. Il doit être même sévère et le bon diagnostic doit être effectué sans complaisance aucune afin de trouver la médication appropriée.
Il se trouve qu'un des points noirs de la pensée théologique islamique contemporaine avec toutes les scories drainées depuis quelques siècles, est la question fondamentale de la liberté et notamment la liberté de conscience. C'est le point aveugle de cette pensée. Et pour rester dans le registre médical, les ophtalmologistes auraient parlé de scotome, cette lésion du nerf optique qui induit une non-perception lumineuse. Ce serait aussi l'angle mort tant redouté par les conducteurs automobilistes et dont on veut pallier les méfaits par les avancées technologiques telles des mini-caméras et autres avertisseurs. Il en est de même pour cette pensée qui sur ces questions cruciales de liberté de conscience s'est encore crispée et radicalisée ces dernières décennies.
La dégradation est affligeante. J'en veux pour preuve la régression terrible qui nous caractérise à ce sujet : Figure-toi, ami lecteur, qu'il y a plus de 80 ans, le jeune mathématicien et écrivain égyptien Ismail Ahmad Adham publia, dans l'Egypte des années 1930, un manifeste intitulé : Pourquoi je suis athée, dans lequel il défendait son incroyance et vantait son état d'esprit d'homme soulagé à le proclamer…
Que penses-tu qu'on lui ait fait ? L'a-t-on occis ? L'a-t-on décapité ? L'a-t-on bastonné ? L'administration s'est-elle mêlée pour l'emprisonner ? Non, rien de tout cela. La réponse fut, entre autres, celle d'un autre écrivain théiste sous la forme d'un opuscule ayant pour titre Pourquoi je suis croyant. Aujourd'hui, une telle «affaire» ne se passera pas et il y aura assurément un Chems-Eddine ou un pseudo-imam quelconque qui appellera à tuer l'hérétique, à en finir avec l'apostat par le châtiment suprême.
Pis encore, ces procurateurs de Dieu et défenseurs autoproclamés de ses droits exclusifs, jettent l'anathème sur toute personne qui n'entre pas dans le moule de l'intolérance et du fanatisme qu'ils ne cessent de rendre de plus en plus étroit. L'accusation de mécréance est devenue l'arme fatale pour mettre fin à toute discussion. Non seulement, de nos jours, un Ismail Ahmad Adham n'oserait jamais écrire, en contexte islamique, le moindre manifeste militant pour l'athéisme ni imaginer composer un pamphlet irréligieux, mais, les réponses seraient jugées timorées et non satisfaisantes valant à leurs auteurs brimades et vexations à cause de leur tiédeur à défendre comme il faut la vraie foi…
Ô maison de la sagesse de Baghdad, où es-tu ? Tu fus le lieu des débats et des controverses entre juifs, chrétiens, musulmans et hérétiques – sans que l'on prît les références scripturaires coraniques comme bases de discussion. Elles n'étaient pas reconnues de tous. Ces fameuses munazarates, ont été reprises par les auteurs latins sous forme de disputationes pluriel de disputatio, l'ancêtre de la soutenance de thèse afin d'obtenir le grade de docteur de l'université. Voilà, le ton est donné, nous devons recouvrer notre patrimoine assaini de tous ses germes d'intolérance. L'entreprise est titanesque. Mais nous n'abdiquons pas.


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