Cela fait 15 ans que les Algériens connaissent son nom. Un nom devenu familier depuis qu'il est associé aux débats sur l'observation ou non du croissant lunaire, pour décider du début du mois de Ramadhan ou de l'Aïd El Fitr. Il s'agit de l'association Sirius, qui fêtera prochainement ses 20 ans, et dont la notoriété a dépassé les frontières, surtout qu'elle demeure très présente dans diverses manifestations en Méditerranée, en Afrique et dans le monde arabe. «Association scientifique et culturelle de wilaya fondée en 1996, et basée à Constantine, Sirius a pour objectif de diffuser la culture scientifique au sein de la société, et en particulier l'astronomie qui est certainement la science la plus facile à vulgariser parmi toutes les autres sciences. Cette mission pour laquelle elle se sent investie l'amène à activer au niveau des structures culturelles et de jeunesse, en particulier les établissements scolaires, culturels et les universités», note son président Djamel Mimouni, professeur de physique théorique à l'université Mentouri de Constantine. «Le nom de l'association est lié à l'étoile Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel nocturne, celle adorée par les anciens Egyptiens et dont le lever héliaque signalait le début des crues du Nil, mais surtout la seule étoile mentionnée par son nom dans Le Coran (Al Chiraa). S'il nous est permis une envolée lyrique, elle aspire à briller comme Sirius dans le ciel d'Algérie et repousser comme elle peut les ténèbres», poursuit-il. Selon notre interlocuteur, le domaine d'activités de l'association couvre de nombreux répertoires, allant de la formation en astronomie pour le grand public, le théâtre scientifique, les conférences dans les écoles, lycées et universités. Il compte aussi une émission radiophonique «Nadi El Maaârifa» (le club de la science) animée depuis 12 ans à la radio régionale de Constantine. Sirius s'est distinguée surtout par son célèbre Festival d'astronomie populaire, qui se tient chaque automne depuis 14 ans et qui draine un public nombreux et animé par les amateurs nationaux d'astronomie, en plus de la participation d'éminents spécialistes étrangers. «Une autre activité phare est le concours annuel Cirta-Science à travers les 51 lycées de la wilaya de Constantine et dont les lauréats participent à des périples scientifiques de par le monde. Les lauréats de cette année visiteront en septembre le grand projet de réacteur de fission nucléaire ITER au sud de la France», poursuit Djamel Mimouni. L'association a aussi mis sur pied la «Constantine cosmos caravane» (CCC) dont la pièce maîtresse est un planétarium portable sophistiqué, don des services culturels de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, qui permet de sillonner villes et villages de Constantine et des wilayas environnantes pour partager avec le public l'amour du ciel nocturne. «Nous sommes en contact avec les associations les plus connues en Afrique et dans le monde arabe. Nous participons avec nos jeunes à leurs rencontres à travers le monde et nous recevons certains de leurs jeunes. Je suis moi-même le correspondant pour l'Algérie de la Société astronomique de France (SAF), le vice-président de l'Union arabe d'astronomie et des sciences de l'espace, et membre fondateur de l'African Astronomical Society», indique le président de Sirius. Cette association compte également un site web : siriusalgeria.net, qui est l'un des sites scientifiques les plus étoffés en Algérie et même au-delà.
