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Nos côtes, des décharges publiques : Quand la mousseuse fait voir rouge
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Publié dans El Watan le 04 - 08 - 2015

Le Ramadhan est terminé, c'est les vacances. Le mercure monte et c'est également la ruée vers les plages, de jour comme de nuit, qui commence joyeusement. Là s'apprécient une bouteille d'eau ou de jus glacé pour les uns ou une bière bien fraîche et mousseuse pour d'autres afin d'étancher leur soif.
Mais pas au détriment de la nature ou de la santé publique. Longues de quelque 1200 km, les côtes algériennes forment une véritable mosaïque naturelle : plages sablonneuses bordées de végétation, criques rocheuses, estuaires, fleuves côtiers, vallées, îlots…
Le paysage est toutefois beaucoup moins attrayant lorsqu'on prête attention aux masses d'ordures et déchets solides qui assaillent nos plages, forêts, oueds, rivières ou encore les abords des routes. Quels sont ces déchets qui «pourrissent» le cadre de vie du citoyen ? La liste en est longue.Un cocktail «explosif» de mégots, de tessons de bouteille, de sachets, de bouteilles en plastique ou en verre ou encore de canettes vides…
Laissés sur place, déposés ou enfouis dans la nature, tout au long de l'année, particulièrement en période estivale. Outre les incendies de forêt, la saturation des oueds et des cours d'eau ainsi que des canaux d'évacuation des eaux usées, cet incivisme se traduit par de graves atteintes à la santé humaine et à l'environnement dans son ensemble. Rien que pour la bière, un travail de recherche exhaustif, fruit d'enquêtes de terrain, a été menées à travers les grandes villes algériennes où sont enregistrés les plus forts taux de consommation.
Un groupe de scientifiques de l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution (ANPEP) fait état de chiffres effarants : au minimum, 25 à 30 millions de bouteilles de verre vides, l'équivalent de 72 000 tonnes/an, sont, chaque jour que Dieu fait, larguées en pleine nature par une bonne partie des plus de 5 millions amoureux de la bière, entre réguliers et occasionnels, en Algérie, avec une consommation moyenne oscillant entre 6 et 10 canettes ou bouteilles/jour, le double si ce n'est le triple en été, assure le propriétaire d'un célèbre établissement classé à Annaba. Dans cette wilaya qui se caractérise justement par l'un des plus forts taux de consommation après Alger et Oran, pas moins de 3000 caisses de 24 unités/j sont échangées sur le marché local.
Ainsi, 72 000 bouteilles vides, dont 12 000 au seul chef-lieu de wilaya, jonchent les abords des routes, sont enfouies dans les plages, déposées au pied des immeubles, des écoles, flottent en surface des eaux des oueds, du littoral, du port ou abandonnées dans la forêt, et ce, dans l'impunité la plus totale. Un crime écologique face auquel les pouvoirs publics, à quelques rares exceptions, se montrent étrangement placides.
Se sentant totalement impuissant, le citoyen n'a de cesse d'appeler à mettre un terme à cette situation qui n'a que trop duré : «Je suis sidérée par l'indifférence des autorités à l'égard de ce phénomène. Par leur révoltante irresponsabilité, les adultes exposent nos enfants à des dangers certains. Mon fils Nassim, âgé de 10 ans, qui jouait non loin de son école, dans le quartier, est rentré à la maison quelque peu distrait, c'est-à-dire dans un état pas normal. En m'approchant de lui, son haleine exhalait l'alcool. J'ai pensé au pire et me suis demandée si mon fils avait touché à l'alcool...
J'ai été quelque peu rassurée lorsqu'il m'avait appris que ses deux camarades et lui avaient aperçu un sac noir au pied d'un arbre, à quelques mètres de l'école. A l'intérieur, ils ont découvert des bouteilles de verre vert. Croyant qu'il s'agissait de boissons énergisantes dont on ne cesse de louer les vertus à la télévision, ils se sont partagés deux bouteilles qui étaient à moitié pleines. Vous voyez à quoi expose nos enfants l'incivisme des adultes et le laisser-aller des autorités», s'indigne W. Mansouri, une mère au foyer.
Le témoignage de M. Charchar, parent d'élève, est non moins frappant : «Nous étions un groupe de parents d'élèves qui accompagnions nos enfants. Quelle fut grande notre stupéfaction face à une scène pour le moins choquante : des bouteilles de bière vides éparpillées à même le sol non loin du portail de l'établissement, une école primaire. Nous n'avons pas tardé à saisir le directeur et l'association des parents d'élèves. Munis des photos prises via nos téléphones portables, nous avions également porté plainte contre X.
Comment peut-on jeter des bouteilles d'alcool devant une école primaire ?» Ces témoignages n'ont pas laissé indifférente l'écologiste Souheila Allaoua, directrice de la maison de l'environnement de Annaba. Même si elle reconnaît que les bouteilles et canettes de bière usagées qui agressent nos plages, nos routes et nos forêts constituent un phénomène réel et menaçant, son éradication et néanmoins complexe et difficile.
«En ce qui nous concerne, ce que nous pouvons faire se limite à mettre nos effectifs, bien qu'ils soient très peu nombreux, à la disposition de la commune et des associations de protection de l'environnement pour les besoins de campagnes de sensibilisation et de ramassage de ces déchets dangereux abandonnés par des consommateurs irresponsables. Ces campagnes sont organisées toute l'année et sont multipliées en période estivale.
Mais cette solution n'est que provisoire. Pour y remédier durablement, une réflexion sur l'instauration de mesures coercitives doit être engagée par les pouvoirs public», préconise Souheila Allaoua. Particulièrement concernés, au même titre que les services de la Protection civile, ses semblables de la conservation des forêts tirent la sonnette d'alarme eu égard aux dangers en découlant : «Chaque année, des vies humaines, mais aussi la faune et la flore sont menacées par les incendies de forêt, à plus de 80% d'origine humaine. Outre les mégots non éteints, les bouteilles d'alcool en verre laissées sur place sont en partie responsables des départs d'incendie.
Non biodégradables, ces bouteilles font un effet loupe surtout en été. C'est pourquoi nous appelons les populations à les ramasser lors de leurs balades et les consommateurs à faire preuve de plus de civisme et prendre conscience des risques auxquels ils exposent le citoyen et la nature. A cela s'ajoute un autre problème : les tessons de bouteilles sont souvent utilisés comme arme lors des rixes entre adultes et même entre adolescents. Les nombreux cas de blessures, souvent mortelles, enregistrés par les services des urgences du CHU Ibn Rochd peuvent en témoigner.»


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