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Fin stratège et homme de terrain reconnu
Portrait : Général Abdelkader Aït Ouarabi, dit Hassane
Publié dans El Watan le 04 - 10 - 2015

Il avait à peine 16 ans lorsque son père, un ancien officier de l'ALN, l'a enrôlé, en 1963, dans les rangs des forces navales alors fraîchement créées. Après une carrière de 52 années jalonnées d'innombrables succès et de nombreuses médailles de reconnaissance, de félicitations et d'encouragement pour la qualité du service rendu à la patrie, il sort brutalement de l'ombre pour être jeté à la prison militaire de Blida. Lui, c'est le général Hassan, de son vrai nom Abdelkader Aït Ouarabi. Depuis son arrestation, il y a plus d'un mois, ses avocats n'ont toujours pas accès à son dossier.
Ses amis, proches, compagnons et anciens subordonnés dressent de lui un portrait digne «d'un héros national». Natif d'Alger, d'une famille de révolutionnaires de Grande-Kabylie, le général Hassan passe sept années au sein de la Marine nationale avant de changer de corps pour rejoindre la Direction centrale de la sécurité de l'armée (DCSA), où il fait ses premiers pas dans le monde du renseignement militaire. C'était en 1970. Un monde qu'il aimait beaucoup, dit-on.
Une année plus tard, il est nommé directeur régional au niveau de la 3e Région militaire. Il passe par de nombreuses formations à l'étranger, liées au monde du renseignement. Durant la restructuration des Services opérée au début des années 1980, la Direction de la sécurité de l'armée devient Centre de sécurité de l'armée et l'officier est nommé chef de ce centre à la base militaire de Mers El Kebir, à Oran. Lors des événements d'Octobre 1988, il est affecté au siège de la 1re Région militaire, à Blida, pour diriger la sécurité de l'armée, puis à la 4e RM.
Au début des années 1990, en plein terrorisme, il échappe à la mort. Pris dans un faux barrage, il est blessé. «C'est la valise diplomatique qu'il portait qui l'a sauvé», témoigne un ancien officier de l'armée qui a eu à travailler avec lui. En 1995, alors commandant, il est choisi pour une mission d'observation militaire internationale de l'ONU en Angola, où il fait honneur à l'Algérie en décrochant une médaille de reconnaissance octroyée par le secrétaire général des Nations unies et des félicitations écrites. Sa mission n'a pas été sans conséquence sur sa santé. Car, il a eu une grave blessure dont il garde toujours la cicatrice. Cependant, il poursuit sa mission en Afrique.
La qualité de son travail fait qu'il est désigné juste après pour d'autres missions, dans la région du Sahel et en Afrique de l'Ouest qu'il connaît assez bien. Vers la fin de l'année 1998, il est rappelé en Algérie et nommé sous-directeur de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), un poste qu'il occupa pendant trois ans. En 2001, il est nommé directeur du Centre principal d'investigation militaire, qu'il modernise en accomplissant un travail remarquable en matière de «judiciarisation» du service.
La modernisation à tout point de vue du centre lui a valu des félicitations et a permis également l'établissement de liens de coopération avec de nombreuses agences de renseignement de grands pays qui tournaient le dos à l'Algérie durant les années 1990, marquées par de féroces campagnes contre l'armée algérienne.
«Ses succès dans la lutte antiterroriste et la neutralisation d'éléments infiltrés par les Services étrangers ne se comptent plus. Il est l'un des officiers du renseignement les plus efficaces. Il a renforcé la coopération avec les pays qui ont des accords sécuritaires avec l'Algérie et aidé nombre d'entre eux à neutraliser des cellules terroristes activant sur leur territoire et qui avaient des liens avec celles qui étaient en Algérie», révèlent nos sources.
Il reçoit une citation à «l'ordre des services de renseignement et de sécurité», une importante consécration dans ce domaine pour le travail d'élimination d'une grande partie des GIA, dont la dernière cellule est tombée en 2003 alors qu'il avait le grade de colonel. Ses responsables lui confient le Centre de recherche sur le terrorisme fraîchement créé et « ses missions sur le terrain ne s'arrêtent pas».
Opérations chirurgicales
De nombreuses opérations antiterroristes sont menées entre 2001 et 2004. Chirurgicalement, sans la moindre bavure. Des victoires pour lesquelles il reçoit en 2003 des félicitations écrites de son chef, le général Smaïn Lamari, et du chef d'état-major, alors Ahmed Gaïd Salah, en 2005. Ses succès retentissent à l'international. Il est à l'origine de la création par décret présidentiel, en 2006, du Service de la coopération opérationnelle et du renseignement antiterroriste (Scorat) au sein du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) qu'il dirige sur la base d'un décret présidentiel avec une équipe de jeunes officiers qui ont fait leurs preuves sur le terrain. Il perfectionne la qualité des opérations, au point que ses équipes excellent dans la capture de terroristes.
D'ailleurs, ces dernières années, de nombreux terroristes ont été jugés dans différents tribunaux du pays. Toujours dans l'ombre, il enchaîne les succès et finit par être surnommé «Monsieur antiterrorisme». «Il s'est illustré dans l'affaire des otages étrangers au sud du pays et également dans le démantèlement de nombreux groupes de kamikazes arrêtés alors qu'ils devaient passer à l'action pour commettre des attentats-suicide en fonçant sur des bâtiments publics très fréquentés par les citoyens», affirment nos interlocuteurs.
Ainsi, il réussit en peu de temps à éliminer de nombreux chefs terroristes et à démanteler des groupes terroristes ainsi que leurs réseaux de soutien. «En 2008, il est promu au grade de général. Les victoires se succèdent aussi bien au Nord qu'au Sud et à la frontière avec le Mali, où il a réussi à neutraliser de nombreux terroristes qui acheminaient de l'armement vers l'Algérie», nous dit-on. Dans cette région frontalière devenue une poudrière, le général Hassan se livre à une guerre sans merci contre les infiltrations de groupes armés sur le territoire national et réussit même à neutraliser des réseaux qui infestent la région du Sahel.
Des opérations d'acheminement d'armes sont quotidiennement mises en échec et de nombreux terroristes étrangers sont arrêtés. Au fil du temps, son service devient une référence internationale. Grâce à la qualité de son travail, le général Hassan devient ainsi l'interface des services de renseignement du monde et certains d'entre eux, comme les américains, n'hésitent jamais à le consulter sur des réseaux de terroristes activant à l'étranger et surtout sur la situation en Libye et au Mali.
L'officier le plus décoré de l'armée
En 2011, le général Hassan reçoit la citation de l'Ordre de l'armée, signée par le chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Gaïd Salah. Il s'agit de la plus haute distinction militaire accordée pour une action d'éclat ou un acte de bravoure que le général obtient à la suite de l'avortement de plusieurs attentats kamikazes et l'arrestation de nombreux terroristes. Ses anciens compagnons disent de lui qu'il a anticipé sur les événements en Libye et au Mali et que ses analyses sont prises très au sérieux.
Il reste l'officier le plus décoré de l'ANP. Il y a deux ans, lorsque le service de la police judiciaire a été dissous, il a fait valoir son droit au départ à la retraite, mais sa demande est restée sans réponse. Lorsque des éléments opérationnels de son service ont été arrêtés dans un barrage fixe de l'armée, alors qu'ils ramenaient des armes récupérées sur des terroristes à la frontière avec le Mali, il avait fait des pieds et des mains pour les faire libérer après quelques jours de détention.
Mais le général Hassan avait compris que le temps de la paix a laissé place à celui de la guerre des tranchées pour le pouvoir. Pour la seconde fois, il demande à partir à la retraite, pour se soigner des maladies liées à son travail et qu'il traîne depuis des années, mais sa hiérarchie ne veut pas de son départ.
En 2014, à l'état-major, l'affaire des armes remonte à la surface pour être utilisée contre lui et, par ricochet contre son chef, le général Toufik. Il finit par être admis à la retraite. Son incarcération, il y a plus d'un mois, «a été un choc» pour tous ceux qui le connaissent ou ont entendu parler de lui, mais surtout pour les éléments qu'il dirigeait. Pour eux et pour de nombreux autres officiers au sein de l'armée, de la gendarmerie et de la police qui ont eu à travailler ou à coopérer avec lui ces dix dernières années dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, le général Hassan «est un fin stratège, un héros national dont la place n'est pas dans une prison».


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