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Gestion des déchets en Algérie : L'histoire d'un échec
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Publié dans El Watan le 22 - 11 - 2015

L'Algérie est-elle capable de gérer les tonnes de déchets produits par ses 45 millions d'habitants ? Toutes les expériences avortées ou qui se sont soldées par un échec donnent une réponse négative à cette question.
Les décharges sauvages, les centres d'enfouissement technique, les tonnes de déchets entassés dans le moindre recoin du milieu urbain, l'incivisme des citoyens, l'irresponsabilité et la passivité des autorités locales sont autant d'éléments qui ont fait de l'Algérie un des pays les plus sales au monde.
La faute au citoyen
L'Algérien manque de civisme. Il est très sale. Il nettoie sa maison, mais jamais son environnement. Il ne respecte pas les horaires de ramassage des ordures. Voilà un échantillon des accusations que les responsables locaux lancent lorsqu'ils veulent se laver les mains de la situation d'insalubrité catastrophique en milieux urbain et rural.
Il est vrai que ces accusations ne sont pas sans fondement, mais elles demeurent tout de même exagérées dans le sens où ces mêmes autorités se caressent dans le sens du poil et omettent leur part de responsabilité.
En l'absence de rigueur et avec la dominance du laisser-aller, le citoyen oublie toute notion du civisme. La preuve : sous d'autres cieux, l'Algérien devient un exemple, un citoyen modèle ; de retour au bled, il renoue avec ses anciennes habitudes. Il jette ses ordures par les fenêtres et les balcons, ou dans la nature même s'il est à quelques pas d'une benne à ordures, crache dans la rue...
«Le cadre de vie général en Algérie et l'absence de sanctions font que les émigrés, ou ceux qui se plient aux règles de vie en Europe ou dans d'autres pays, se laissent aller», justifie Omar, ingénieur en informatique résidant au Canada depuis 15 ans. Il ajoute : «Personnellement lorsque je suis en vacances ici, en Algérie, je me retiens difficilement de faire comme les autres.
Malheureusement, la saleté est devenue un esprit général dans une impunité totale.» Pis encore, l'Algérien, soucieux d'avoir une belle maison et de suivre les nouvelles tendances de la décoration, ne se lasse pas des travaux de réfection.
Cette idée aurait été appréciable si ce même citoyen ne jetait pas ses gravats à l'entrée de l'immeuble, dans la rue ou carrément dans la nature. «Je ne sais pas où jeter mes gravats. Il n'existe aucune décharge pour les gravats et les éléments de l'APC ne les ramassent pas», explique Abdelkader, résidant à la cité 1024 Logements à Blida, surpris en train de vider sa camionnette remplie de gravats au bord de l'oued.
Sacré sac en plastique
Digne d'une véritable décharge à ciel ouvert, le facteur vent aidant, le déchet le plus rencontré en Algérie est le sachet en plastique. Au moindre souffle, il s'envole, parcourt des kilomètres et atterrit là où le hasard le désire. Le sac en plastique est ancré dans la culture locale ; un Algérien en utiliserait quelque 200 par an. La consommation globale de l'Algérie est estimée à 7,7 milliards d'unités par an. Un attachement persistant malgré les sonnettes d'alarme tirées partout dans le monde quant à la dangerosité de ce type d'emballage sur la santé publique et surtout sur l'environnement.
Pour le citoyen, la raison de cet attachement au sachet en plastique est sa gratuité et sa discrétion. Pour l'Etat, c'est une autre affaire. Toutes les tentatives de l'éradiquer du marché se sont avérées vaines. Le sac en plastique tient bon.
A l'époque où Cherif Rahmani était ministre de l'Environnement, seul le sachet noir était interdit laissant libre court à l'utilisation d'une palette d'autres couleurs dont la nocivité est identique.
Malgré la détermination des différents responsables du secteur de l'environnement à déclarer la guerre au sachet en plastique, aucun résultat sur le terrain. Même celui de couleur noire est revenu en force dans les commerces.
Quelle est la solution ? Les défenseurs de la cause environnementale préconisent l'introduction progressive du sac en papier ou du carton, à défaut d'avoir des sachets en plastique biodégradable, et aussi d'investir dans la sensibilisation. Pour le premier volet, tous les responsables qui se sont succédé au ministère de l'Environnement ont baissé les bras avant de commencer.
Pour eux, cette solution nécessiterait beaucoup d'efforts et surtout d'argent et d'entreprises chargées de la confection de ces nouveaux emballages. Pour le deuxième volet, ces militants, à leur tête Kamal Chahrit, ont lancé en 2013, à l'occasion de la tenue du Salon international du livre, une pétition intitulée «Stop au sachet en plastique» dans l'espoir de sensibiliser l'opinion publique et surtout les autorités. Bien que signée par un nombre important de visiteurs et de personnes qui influent sur l'opinion publique, cette pétition a été mise aux oubliettes et n'a pas eu l'écho escompté.
Au secours... la Corée du Sud
Parmi les excuses que donnent les responsables locaux en matière de gestion des déchets, l'insuffisance de moyens par rapport aux quantités importantes de détritus et aux horaires anarchiques de sortie des poubelles. Ils disent souvent avoir hérité d'une situation calamiteuse et dégagent toute responsabilité quant aux mandats précédents.
Dans une initiative pour remédier à ce problème, le wali d'Alger avait lancé une vaste opération d'acquisition d'un nouveau matériel sophistiqué et moderne pour le nettoiement et le ramassage des ordures. Quelques mois après, il en a annoncé officiellement l'échec. Devant un tel état de fait et reconnaissant son incapacité, l'Etat fait appel à la compétence sud-coréenne.
Ce pays qui a réussi à trouver une solution à ses déchets il y a près d'un demi-siècle et qui a déjà mis son savoir-faire à la disposition des autorités algériennes, notamment dans l'aménagement de l'oued El Harrach, a répondu positivement au SOS algérien.
Comme un «bon recruteur», l'Etat a choisi deux villes-pilotes pour mettre les capacités des Sud-Coréens à l'épreuve. Il s'agit de Blida et Bordj Bou Arréridj. Pour ces deux villes, un master plan a été élaboré ainsi que deux schémas directeurs. Le directeur général de l'Agence nationale des déchets (AND), Mohamed Ouamane, a reconnu que beaucoup reste à faire dans ce domaine et que cette opération nécessite un travail de longue haleine.
Entre-temps, l'AND s'est lancée dans une campagne pour encourager le recyclage des déchets. Une bourse des déchets a été mise en ligne à cet effet.
Il s'agit d'une plateforme internet destinée à faciliter la mise en relation entre les détenteurs de déchets et les valorisateurs. A travers cette plateforme, il est possible de passer des annonces d'offres et de demandes de déchets à valoriser. Le tout supervisé par l'AND. La deuxième campagne vise à impliquer l'administration dans le tri et la récupération des déchets, notamment le papier.
Le citoyen prend le balai
En attendant que tout cela aboutisse et donne des résultats positifs, le citoyen, accusé d'incivisme, a décidé de prendre les choses en main. A l'appel d'un groupe de citoyens qui n'appartiennent à aucun mouvement associatif, lancé sur facebook, une mégacampagne de nettoyage a été organisée à travers plusieurs wilayas du pays. Avec des moyens basiques — des sacs poubelles, des balais, des seaux, du liquide moussant et de l'eau — plusieurs quartiers ont respiré la propreté.
Sous le slogan «Ramène tes voisins et nettoie ton quartier», ces citoyens refusent de designer un porte-parole. Contactés, ils disent n'être que des citoyens algériens de tous les âges qui se sont regroupés ; leur but est de contribuer réellement et efficacement à l'amélioration de leur cadre de vie. Ils disent avoir été surpris de l'écho positif qu'a eu leur campagne, au point où même des vieilles dames ont répondu présent à cet appel.
«La fièvre de la propreté lancée via notre campagne s'est propagée même dans les pays voisins, entre autres la Tunisie. Des Tunisiennes nous ont envoyé des photos prises avant et après nettoyage de leur quartier», disent-ils fièrement. Aujourd'hui, ce groupe de citoyens veut s'attaquer aux anciennes portes d'immeubles et leur redonner leur lustre d'antan.
Cette initiative citoyenne, visant à faire une révolution contre les ordures, n'est pas une première. Elle a été précédée, il y a quelques années, par une campagne similaire qui visait à nettoyer les plages. Depuis, l'opération «Les éboueurs de la mer» fait le buzz à chaque début de saison estivale. En attendant que les autorités prennent le relais, le citoyen a pris le balai.


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