La création de coopératives par filière pour rassembler les artisans, les agriculteurs et les transformateurs industriels est préconisée. Les opérateurs économiques ont soulevé le manque de laboratoires de contrôle de la qualité. Les opérateurs économiques locaux plaident pour la création d'un groupement d'entreprises qui leur facilitera l'écoulement de leurs produits en Algérie et l'accès au marché international. L'association Espace pour la promotion de l'investissement, forte d'une centaine d'adhérents, œuvre pour la concrétisation de cet ambitieux projet qui vient de faire l'objet d'une journée d'étude à l'APW. «Notre wilaya compte 10100 artisans, des dizaines de PME performantes sur le marché national, des apiculteurs, des fromagers et autres producteurs, mais nous n'arrivons toujours pas à pénétrer le marché international. Même en Algérie, ces artisans peinent à écouler leur marchandise faute de circuit de vente», a indiqué à El Watan le président de l'EPI Rachid Guerbas. Dans un premier temps, il est question de créer des coopératives par filière pour rassembler les artisans, les agriculteurs et les transformateurs industriels. Objectif : travailler sur la qualité et la labellisation et la certification du produit local pour qu'il soit compétitif. Il s'agit aussi, ajoute M. Guerbas, de créer des laboratoires de contrôle de la qualité. «Il y a un seul centre à Baba Ali, cela reste insuffisant. L'Etat doit songer à ouvrir des laboratoires régionaux pour satisfaire la demande en la matière». Sur un autre volet, notre interlocuteur dénonce l'état d'abandon des 13 zones d'activités de la wilaya de Tizi Ouzou. «Beaucoup de détenteurs de capitaux veulent investir, mais ils n'ont pas accès au foncier industriel. Aucune des zones d'activités n'est en conformité pour accueillir des projets. Pis, certaines sont transformées en zones d'habitation, comme c'est le cas dans la zone des dépôts de la ville de Tizi Ouzou et Aboudid à Larbaâ Nath Irathen. Celle de Tala Athmane est empiétée par les marchés de voitures et de bestiaux. Des lots attribués sont fermés. Les occupants de locaux n'activent pas, alors que les industriels ne trouvent pas où travailler. La nouvelle zone d'activités de Souamaâ est bloquée par un problème d'opposition». La bureaucratie est l'autre tare pointée du doigt par le président de l'EPI. «Il existe dans la région beaucoup de gens animés de bonne volonté qui veulent développer l'économie de montagne, créer des unités d'élevage. Malheureusement, certains responsables au niveau local et national bloquent ces initiatives». L'investissement est en difficulté dans la wilaya, résume M. Guerbas. «De nombreuses PME ayant vu le jour dans le cadre du dispositif d'aAide à l'emploi des jeunes ont fermé. Près de 80% des chômeurs financés sont en difficulté. On leur octroie un milliard de centimes sans penser à leur assurer du travail, ni d'avenir. Avant, ces jeunes étaient chômeurs, maintenant ils sont chômeurs endettés». Créée en 2006, l'association EPI a comme principal objectif l'accompagnement et l'orientation des jeunes investisseurs de la région. Elle sert de trait d'union entre ceux-ci, les autorités et les banques, conclut son président.