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«Islamisation de la radicalité et non radicalisation de l'islam»
Olivier Roy, Islamologue
Publié dans El Watan le 26 - 11 - 2015

La France en guerre !» Mais s'il peut sembler que le «problème» est Daech, selon Olivier Roy, il se situe dans la violence de ces Français radicalisés qui, «quoi qu'il arrive au Moyen-Orient, sont déjà entrés en dissidence et cherchent une cause, un label, un grand récit pour y apposer la signature sanglante de leur révolte personnelle».
Dans une longue tribune publiée mardi par le quotidien français Le Monde, le politologue et spécialiste de l'islam tente de s'écarter du foisonnement de discours et d'analyses qui dominent depuis quelques années et tout particulièrement depuis les attentats qu'a connus la France. «Deux lectures aujourd'hui dominent la scène et structurent les débats télévisés ou les pages opinions des journaux : en gros, l'explication culturaliste et l'explication tiers-mondiste», avance-t-il. «La première met en avant la récurrente et lancinante guerre des civilisations : la révolte de jeunes musulmans montre à quel point l'islam ne peut s'intégrer, du moins tant qu'une réforme théologique n'aura pas radié du Coran l'appel au djihad.
La seconde évoque avec constance la souffrance post-coloniale, l'identification des jeunes à la cause palestinienne, leur rejet des interventions occidentales au Moyen-Orient et leur exclusion d'une société française raciste et islamophobe», poursuit M. Roy. Toutefois, il objecte : «Les deux explications butent sur le même problème : si les causes de la radicalisation étaient structurelles, alors pourquoi ne touche-t-elle qu'une frange minime et très circonscrite de ceux qui peuvent se dire musulmans en France ?
Quelques milliers sur plusieurs millions.» D'ailleurs, selon le politologue, presque tous les djihadistes français appartiennent à deux catégories très précises : ils sont soit des «deuxième génération» nés ou venus enfants en France, soit des convertis qui n'ont jamais souffert de racisme et des humiliations subies par les musulmans, qui n'ont d'ailleurs qu'une existence virtuelle pour ces convertis. «Bref, ce n'est pas la ‘révolte de l'islam' ou celle des ‘musulmans', mais un problème précis concernant deux catégories de jeunes, originaires de l'immigration en majorité, mais aussi Français ‘de souche'. Il ne s'agit pas de la radicalisation de l'islam, mais de l'islamisation de la radicalité», estime-t-il dans son écrit.
«Qu'y a-t-il de commun entre les ‘deuxième génération' et les convertis ? Il s'agit d'abord d'une révolte générationnelle : les deux rompent avec leurs parents ou plus avec ce que leurs parents représentent en termes de culture et de religion», poursuit M. Roy. «Tous ont partagé la culture ‘jeune' de leur génération, ils ont bu de l'alcool, fumé du shit, dragué les filles en boîte de nuit. Une grande partie d'entre eux a fait un passage en prison. Et puis un beau matin, ils se sont (re)convertis en choisissant l'islam salafiste, c'est-à-dire un islam qui rejette le concept de culture, un islam de la norme qui leur permet de se reconstruire tout seuls.
Car ils ne veulent ni de la culture de leurs parents ni d'une culture ‘occidentale', devenues symboles de leur haine de soi.» «En rupture avec leur famille, les djihadistes sont aussi en marge des communautés musulmanes : ils n'ont presque jamais un passé de piété et de pratique religieuse, au contraire», rappelle l'auteur, en citant les articles concernant la vie antérieure de ces djihadistes qui rapportent moult témoignages de proches. «La violence à laquelle ils adhèrent est une violence moderne. Ils tuent comme les tueurs de masse le font en Amérique ou Breivik en Norvège, froidement et tranquillement.
Nihilisme et orgueil sont ici profondément liés», dit-il plus loin. «En Syrie, ils ne font que la guerre : aucun ne s'intègre ou ne s'intéresse à la société civile (…) Ils n'ont aucune intégration sociale dans les sociétés musulmanes qu'ils prétendent défendre. Ils sont plus nihilistes qu'utopistes», affirme-t-il encore. De même, aucun ne s'intéresse à la théologie ni même à la nature du djihad ou à celle de l'Etat islamique.
L'autre point commun relevé par Olivier Roy dans ces différents profils est «un schéma important que personne n'a étudié : la fraternité est souvent biologique, puisque l'on retrouve souvent une paire de frangins». «Pourquoi l'islam», s'interroge-t-il. Si pour la deuxième génération, la réponse semble évidente, pour les convertis, «ils choisissent l'islam parce qu'il n'y a que ça sur le marché de la révolte radicale. Rejoindre Daech, c'est la certitude de terroriser», conclut M. Roy.


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