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A La Havane, même la dégradation de la ville est belle
Halim Zenati. Artiste photographe
Publié dans El Watan le 25 - 12 - 2015

Les gens du métier le surnomment «L'arpenteur», celui pour qui les rues se dévoilent de jour comme de nuit. Halim Zenati est un photographe qui s'appuie sur un protocole rigoureux, élargissant ainsi les angles de lecture parfois résistants. Il est l'un des artistes participant à l'exposition «Tropique du Cancer» dont le vernissage se tiendra demain, à 16h, à la Villa Abdeltif.
- Vous participez à une expérience d'échange entre des artistes algériens et cubains qui a donné naissance à l'expo collective «Tropique du Cancer»...
Tout à fait. J'ai déjà participé à des expositions collectives, mais jamais à une expérience collective dans une démarche artistique. Nous avons naturellement fait chacun notre travail. Je crois que ce voyage est la deuxième grande claque de ma vie, la première a été mon voyage au Brésil. Je ne me suis toujours pas remis de la beauté de Cuba.
L'architecture est magnifique et même la dégradation de la ville est belle ! Pour un photographe, il est difficile d'éviter les clichés, c'est-à-dire photographier les grosses voitures, les cigares et autres figures connues de Cuba. Les quartiers populaires et populeux avaient plus de caractère. J'élargissais au fur et à mesure mon parcours.
Dans le cadre de l'exposition «Tropique du Cancer», je vais proposer un thème, «Le znaïki», traduction du surnom qui m'a été donné au Brésil : El Ruero. Quand je sors prendre des photos et que ce n'est pas une commande, je ne construis rien du tout, je suis un fonceur. Mais quand j'ai une commande précise, je m'applique à bien la réaliser.
Ceci dit, je fais toujours des photos en parallèle de mes travaux. A Cuba, j'avais une thématique précise : «Qu'en est-il des révolutions ?» ; sauf que découvrir des villes d'un pays mythique et photogénique et avoir huit jours pour le faire il y a de quoi avoir la pression. Plusieurs idées me venaient en tête, je devais accomplir ma mission et essayer de faire des photos différentes. Dès la levée du jour, j'arpentais les rues de La Havane pour capter la lumière du matin.
- Cuba est à ce point photogénique ?
Absolument. A chaque pas que je faisais, je prenais des photos. Chaque pâté de maisons il m'arrivait de faire 200 à 300 photos, c'est dire à quel point les courbes de la cité sont fascinantes. En Algérie, on ne peut pas prendre des photos facilement, alors qu'à Cuba on en fait sans que cela dérange les gens ; c'est simple, ils ne bougent pas, ils sourient et se laissent photographier.
Au Brésil, par exemple, les gens sont plus cabotins et s'amusent face à l'objectif. L'Algérie et Cuba ont des similitudes. Cependant, à Cuba il y a une certaine liberté que l'on ne trouve pas ici. Les seuils des maisons sont toujours animés, une chose que nous avons perdu, les portes sont ouvertes sur la vie, la musique et les gens. Ça rappelle Alger de mon enfance.
- Que recherchez-vous en photographiant ?
L'étonnement ! J'aime tout, les gens, les arbres, les ombres sur un mur… Je suis là aux aguets cherchant la beauté dans tout ce qui m'entoure. La deuxième partie du travail de recherche consiste dans le choix de la photo, j'aime chercher dans mes photos celle qui créera l'émotion.
- Pensez-vous que les nouvelles technologies ont révolutionné les pratiques du métier ?
Je suis de la vieille école, à mon époque pour regarder ce qui se faisait ailleurs il fallait se procurer des revues que l'on rapportait de l'étranger et assister à beaucoup d'expos pour pouvoir «lire» les photos. Aujourd'hui, ce qui est intéressant c'est qu'on peut rester chez soi et visiter des galeries virtuelles, des pages sur Facebook, etc.
J'aime beaucoup ce que fait la nouvelle génération, mais si j'avais un reproche à faire ce serait qu'ils ne regardent pas assez les photos des autres photographes, alors que le monde est à leurs pieds. Je suis très exigeant par rapport à une photo. C'est ce que contient la photo qui doit donner l'émotion. C'est dommage que des «like» valorisent une photo plus qu'un avis d'un professionnel.
- Que conseillez-vous ?
Après 36 ans de carrière, je crois que le meilleur conseil que je puisse donner est qu'il faudrait que l'œil se forme pour pouvoir prétendre que l'on est photographe. Quand on est loin de la rigueur, c'est un problème. L'apprentissage est en permanence, même quand on a 20 ans de carrière. J'ai très envie de réaliser des workshops afin de former et léguer à d'autres passionnés l'art de la photographie. Pour le moment, je cherche un lieu pour installer l'atelier de travail et sélectionner des personnes confirmées afin d'améliorer leur vision et poser des règles strictes que réclame cet art.
- Pourquoi n'avez-vous pas exposé en Algérie ?
J'ai commencé par photographier l'Algérie. J'ai quitté le pays en 1984, et je suis revenu en 1999. J'ai participé à trois expositions. Aussi, je participe à des expositions à l'étranger actuellement au Brésil pour le festival des arts nègres organisé par la Fondation Municipal de la Culture et dès le début de l'année à Marseille au restaurant Les Indécis. Je suis très content d'avoir fait des rencontres lors de mon séjour à Alger, dans le cadre de l'exposition «Tropique du Cancer», et d'avoir eu des propositions.
Cependant, je n'apprécie pas du tout le comportement de certains. Etre galeriste, c'est un métier et non pas un passe-temps. Pareil pour des professionnels qui prennent mes photos et les publient sur des catalogues et ne m'avisent pas de la chose, ou prennent à la légère l'utilisation de mes photos et mon nom ; dans le métier, c'est une faute professionnelle. Je veux montrer mon travail mais pas à n'importe quel prix.


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