L'Algérie maintenue dans la liste grise par le GAFI    Chaib préside une rencontre virtuelle avec des médecins algériens établis dans plusieurs pays européens    L'ONU réclame justice    Imposant rassemblement contre les livraisons d'armes vers l'entité sioniste    Opération coup de poing de la police à Mostaganem 70 suspects arrêtés    Visites d'inspection dans les moulins de production de café    Des chiens errants en quête de proie    Le MCA se qualifie et rejoint les trois autres clubs algériens    Tennis : Abdelhak Hameurlaine nommé au poste de DTN    Des déchets transformés en œuvres de mode engagée    Les sociétés intègres bannissent leurs dirigeants condamnés, la France dépravée les bénit    Sélection féminine algérienne : Les «Vertes» poursuivent leur préparation à Sidi Moussa    Ouverture de la manifestation culturelle «Panorama du film sahraoui»    Organisé par « Dancers Against Cancer » Le Gala des étoiles prime Janet Jackson    Mustapha Kateb, une vie dédiée aux planches    Le SG du RND souligne l'importance de la formation dans la promotion de l'action politique    Adoption des deux textes de loi portant création de médailles militaires au sein de l'ANP    Signature d'une convention de coopération entre le CRA et l'Association « Iqraa »    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Programme TV du 22 octobre 2025 : UEFA, Ligue 1 Algérie, Championnats Africains - Heures et chaînes    Début catastrophique pour la billetterie de la CAN 2025    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Parution. Algérires de Habib Amar
Un récit plaisant et des non-dits
Publié dans El Watan le 02 - 10 - 2006

On dit souvent qu'il y a toujours une part d'autobiographie dans le premier récit d'un écrivain, mais là, l'auteur, natif de la région de Mostaganem, se livre presque entièrement à sa manière. Sauf que, n'ayant apparemment aucune prétention de pondre un « roman d'une vie », il s'est laissé guider par le fil de sa mémoire restituant pêle-mêle, de préférence avec humour, des pans de récits, à la limite des petites histoires qu'on se raconte entre potes, autour d'un pot, pour rester dans le registre langagier du narrateur, vaguement à la manière de San Antonio, héros de feu Frédéric Dard.
Avoir 20 ans en 1970 est sans aucun doute ce qui a pu arriver de mieux à un Algérien. Entre le sacrifice des générations d'avant (et là on peut faire remonter l'axe des temps à une époque très lointaine) et la désillusion de celles qui sont venues juste après, il y a cet intermède des premières années de l'indépendance, nos glorieuses qui restent aujourd'hui dans la mémoire collective et chez beaucoup de gens comme un paradis perdu. « Un rêve à consommer une seule fois », avait dit le narrateur au sujet de son rêve, une intrusion inconsciente peut-être mais hautement symbolique. Justement, l'intérêt du récit est à chercher dans ce qu'il raconte implicitement et non pas dans le feu de l'action des péripéties (celle du narrateur ou des autres personnages) qui, hormis leur caractère plaisant, paraissent dénués d'un intérêt. Le narrateur note lui-même ses aventures au-dessous de la moyenne. Cet enfant du peuple, de l'Algérie profonde, même si son père est originaire du Rif marocain, passe avec une aisance déconcertante les étapes de la vie. L'école garantie, on rentre à l'université de manière très naturelle, la cité universitaire est mixte et ouverte à tous, on ne rencontre aucun problème pour intégrer le monde du travail, car le chômage est un mot inexistant. La cerise sur le gâteau, on voyage avec une relative aisance (le narrateur effectue un voyage de 24 h en France pour un concert de Bob Dylan) et, « pour dépanner », on fait de la colonie de vacances en Europe (même dans les pays de l'ex-Est, mais c'est toujours ça), etc. On se demanderait alors ce qu'on pourrait reprocher aux « années socialistes ». De qui se moque-t-on (il s'agit d'humour dans le récit) alors, car l'enfer est à vivre après, avec les compressions d'effectifs, la fermeture d'entreprises, la crise de logement amplifiée, la rareté du travail, la ségrégation à l'université, l'injustice, les grosses fortunes mal acquises et enfin la violence. Dès le début des années 1980, les jeunes de 20 ans ne connaissent en général de l'étranger que les brefs séjours pour ramener de gros sacs et alimenter le « trabendo ». Les années hippies (un contexte mondial particulier) paraissent un paradis d'insouciance avec les musiques d'époque (un accès à la culture) cités par le narrateur : the Doors, Yes (de la première époque avec close to the edge), Deep Purple, Pink Floyd, etc. C'est peut-être au niveau politique que les années Boumediène posent problème, mais cette question est complètement évacuée dans le récit. A peine a-t-on évoqué le coup d'Etat de juin 1965, le lendemain d'un match Algérie-Brésil auquel le narrateur a assisté. Celui-ci nous a restitué une fresque d'une vie paisible (plage, camping sauvage, voyages le long de la côte, etc.) Un calme qui précède la tempête, celle où l'Algérie est passée de l'exemple révolutionnaire à celui de l'horreur. Habib Amar aurait pu intituler son ouvrage Amarires. Il n'y aurait rien à redire, mais c'est justement parce que le titre porte l'emblème national et qu'il s'agit (de l'« amour du pays ») que le lecteur est en droit de s'interroger sur cette part de responsabilité d'une partie de cette génération instruite qui s'est laissée aller, qui n'a peut-être pas su (ou pas assez) faire avancer les fragiles acquis anticoloniaux vers la modernité, la démocratie et la justice sociale. Telle qu'elle est justement vécue par eux mais sous d'autres cieux avec ce qui peut s'apparenter à une fuite. Cela dit, le livre reste à lire. C'est d'autant plus qu'il porte dans sa préface la griffe de l'écrivain marocain Driss Chraïbi, quelque peu complaisante mais bon !
Algérires, Habib Amar Editions Lapeyronie (2005)


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.