L'année 2015 a été marquée par une hausse continue de la demande en énergie. Les chiffres du ministère de l'Energie font état, à ce titre, d'une hausse de 7,5% de la consommation nationale d'énergie durant les 9 premiers mois de l'année, laquelle a atteint 43 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) contre 40 millions tep une année auparavant. Le schéma est d'ailleurs le même avec une hausse soutenue du rythme de la consommation de l'électricité et du gaz. Même si le ministère de l'Energie considère que la consommation d'électricité a été globalement maîtrisée, celle-ci a enregistré une forte hausse à 13,6% durant la période cible. Idem concernant le gaz, dont le marché enregistre une hausse de 8%. La demande sur ce segment est tirée par les besoins des centrales électriques dont la consommation a bondi à elle seule de 13%. C'est d'ailleurs la même tendance qui a caractérisé le marché des produits pétroliers avec une demande qui a atteint 13 millions de tonnes. Les hausses les plus notables ont concerné la demande en essence (+7,5%) et en gasoil (+5,6%). Le fait le plus saillant étant que la tension sur le marché qui en résulte a, une nouvelle fois, conduit les pouvoirs publics à opter pour les produits pétroliers importés afin de satisfaire des besoins sans cesse grandissants. Selon les données publiées par le département de Salah Khebri, les importations de produits pétroliers ont bondi de 64% en volume, soit 3,4 millions de tonnes, pour une valeur de 1,8 milliard de dollars. A contrario, le bilan des réalisations du secteur durant les 9 premiers mois de l'année 2015 fait grise mine avec une baisse de la production d'énergie primaire de 1,9%. Des chiffres qui contrarient les projections de Sonatrach qui tablait, à défaut d'une reprise de la production, sur une stabilisation des outputs. La baisse a d'ailleurs touché tous les hydrocarbures, à l'exception de la production de GPL qui continue de croître. Les performances à l'export pâtissent de la situation du secteur. Prises en tenaille entre une consommation interne qui va crescendo et une baisse continue de la production, les exportations d'hydrocarbures baissent, et pas qu'en valeur en raison de la chute des cours du brut, mais aussi en volume. Les chiffres du ministère évoquent ainsi une baisse de 2,8% des volumes d'hydrocarbures exportés. Le document du ministère explique ainsi que les performances enregistrées dans les secteurs du pétrole brut, du condensat et du GPL, qui se sont traduites par une hausse des outputs, n'ont pas pu compenser la baisse de la production de produits pétroliers (-5,3%) et de gaz (-7,5%). Et c'est là que le bât blesse au regard du modèle de consommation du marché national en énergie, particulièrement gourmand pour ce qui est du gaz et des produits pétroliers.