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Conflit libyen : Le difficile passage à travers régions, tribus et idéologies
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Publié dans El Watan le 22 - 02 - 2016

La Libye ne parvient pas encore à se stabiliser, cinq années après la chute d'El Gueddafi. Partis politiques et groupes armés peinent à réussir une transition démocratique et installer les institutions permanentes du nouvel Etat. Quatre gouvernements sont passés par là sans succès.
Depuis 2011, la Libye a connu les élections du Congrès national général, le 7 juillet 2012 et du Parlement, le 25 juin 2014. Il y a eu également les élections de la Commission des 60 pour la rédaction de la Constitution, en mars 2014, et les municipales pendant le printemps 2014. Donc, les tentatives n'ont pas manqué pour aller de l'avant dans une transition démocratique. «Mais il y a des partis politiques qui n'acceptent pas les résultats du scrutin», dit l'académicien libyen Ramzi Remih.
En insistant auprès de lui pour identifier ces partis, il finit par citer la Jamaâ Islamiya Moukatila de Abdelhakim Belhaj et les Frères musulmans, dirigés par Béchir Kabti. «Ces groupes ne veulent pas comprendre que les Libyens sont musulmans mais refusent l'islam politique, comme l'indiquent les résultats des diverses élections passées et les prochaines sans aucun doute», poursuit-il. Cette même évaluation revient régulièrement dans les propos des leaders du Forum d'autonomie des femmes et des jeunes (FWYE) et du Centre libyen du développement et des droits de l'homme (LCDHR). Cela impacte, semble-t-il, sur le processus de formation d'un gouvernement d'union nationale, dirigé par l'ONU depuis près d'une année.
Transition difficile
Le gouvernement d'union nationale, présidé par Fayez Serraj, peine à obtenir la confiance du Parlement de Tobrouk, comme l'exige l'accord de Sekhirat paraphé fin décembre dernier. Pourtant, Serraj a essayé de faire représenter tous les courants politiques, régions et tribus dans un gouvernement de 13 ministres, 5 secrétaires d'Etat et dont le Conseil de présidence est composé de 9 membres. La communauté internationale fait pression pour une solution politique à la crise en raison de la menace djihadiste grandissante. Toutefois, pour que ce nouveau cabinet devienne opérationnel, il doit être approuvé par une majorité des deux tiers du Parlement de Tobrouk, ce qui n'est pas une mince affaire.
Déjà, un important clivage divise les parlementaires concernant l'identification pratique de cette majorité. «S'il s'agit d'obtenir plus de 120 voix parmi les 180 membres du Parlement, c'est vraiment impossible, car les réunions se tiennent à peine avec le quorum de 91 députés présents», avertit le député de Tripoli, l'universitaire Ali Tekbali, qui met également l'accent sur les divisions au sein même du Conseil de la présidence du gouvernement. «Le vice-président, Ali Katrani, représentant de Barqa, refuse de valider le gouvernement.
L'autre vice-président, Omar Lassoued, représentant de la tribu Zentane, accuse le gouvernement de corruption et d'être manipulé par les Frères musulmans. Donc, de quel consensus parle-t-on ?» s'interroge le député. Il ne pense pas que le gouvernement Serraj puisse avoir la confiance du Parlement dans la mesure où «des dizaines de députés, notamment de l'Ouest, n'ont pas fait le déplacement à Tobrouk de peur pour leur vie», révèle Tekbali.
Forces en place
Il est vrai que Serraj a essayé de trouver une formation équilibrée à son gouvernement en formant une équipe associant toutes les régions : 9 pour l'Ouest (Tripolitaine), 8 pour l'Est (Cyrénaïque) et 7 pour le Sud (Fezzan). Toutefois, des divergences ‘géographiques' continuent de susciter de multiples frictions, malgré la répartition des ministères régaliens entre les trois régions.
Le portefeuille de la Défense a été confié à Mahdi Barghathi (Est), celui de l'Intérieur à Aref Khouja (Ouest), la Justice à Abdel Salam Genedi (Sud) et les Affaires étrangères à Marwan Abousrewil (Ouest). Mais une telle répartition a, semble-t-il, engendré plus d'insatisfaits que prévu, le gouvernement Serraj risque donc de ne pas avoir l'aval du Parlement malgré les appels de l'envoyé de l'ONU, Martin Kobler, et de la communauté internationale.
Le Parlement libyen est formé de 200 membres. Mais les élections du 25 juin 2014 n'ont porté que sur 184 sièges. Il était impossible de tenir les élections dans des régions comme Derna, à l'Est, et Jemil, à l'Ouest. La défaite des islamistes a fait qu'ils ont refusé la passation des pouvoirs entre le Conseil national général (CNG) qu'ils dominent et le nouveau Parlement élu. Les islamistes ont réanimé le CNG, légalement dissous, boycotté le Parlement élu, chassé le gouvernement légal et installé un gouvernement à leur solde.
Cette acrobatie politique a fait qu'au début, seule une quarantaine de députés, entre islamistes et leurs alliés, ont boycotté les premières réunions du Parlement tenues à Tobrouk en septembre 2014. Mais avec la montée de la séparation Est/Ouest et l'installation de deux pouvoirs, ils ne sont plus qu'une centaine de députés qui assistent régulièrement aux réunions du Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale. Par ailleurs, le général Khalifa Haftar, commandant en chef des forces armées libyennes légales, est nommé par ce Parlement.
Haftar fait, toutefois, l'objet d'un grand rejet à l'Ouest, parce qu'il a empêché la mainmise des islamistes sur Benghazi et protégé le Parlement que les islamistes ne reconnaissent pas. Aujourd'hui, la Libye est carrément divisée, politiquement et militairement. Plusieurs députés de l'Ouest, même ceux qui soutiennent le gouvernement Serraj, ont peur de se rendre à Tobrouk. Ils ne veulent pas être kidnappés comme le député de Misrate, Mohamed Reyidh, qui a été retenu pendant trois jours par une famille qui a un enfant emprisonné à Misrate.
Le député Reyidh s'est rendu le 27 janvier dernier pour prêter serment. Hier, ils étaient à peine 115 députés ayant assisté à la réunion qui discute de la composition du gouvernement de transition. Parmi eux, près de 40 députés du bloc de l'action nationale, originaires notamment de l'Est et du Sud, refusent l'actuelle composition du gouvernement. Ils exigent, selon leur porte-parole, Khaled Torjeman, d'écarter certains ministres qui auraient des dossiers de corruption. Sur le terrain militaire, c'est le chaos. A l'Ouest, les forces armées légales sont sous l'autorité des milices, aussi bien du côté de Tripoli et Misrate que de celui de Zentane.
Les commandements des troupes du Bouclier de l'Ouest (Tripoli et Sabratha) et du Centre (Misrate) sont entre les mains de miliciens connus, comme Salah Badi (centre) ou Abdelwahab Mohamed Gaïed (Tripoli), le frère d'Abou Yahia Ellibi. Les observateurs s'interrogent sur l'identité des forces armées qui vont protéger le gouvernement Serraj qui veut s'installer à Tripoli, d'autant plus que les forces de Haftar sont contestées à l'Ouest.


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