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Le cadeau empoisonné des Etats-Unis à l'Algérie !
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Publié dans El Watan le 08 - 05 - 2016

Dans une récente communication intitulée «Ils ont osé !» que j'avais publiée au lendemain du retour de Chakib Khelil en Algérie, je disais à propos de ce retour : «Le second scénario possible est que Chakib Khelil est chargé d'une mission encore plus importante dans le cadre des changements à venir au sein du pouvoir lors de la succession qui se prépare.
Est-il destiné à occuper une très haute fonction au sein de la nouvelle sphère dirigeante ? Est-il le futur Premier ministre, voire le prochain Président ?» Je soulignais plus loin que ce sont les Etats-Unis qui l'avaient dépêché en Algérie pour y occuper de telles fonctions, tout comme ils l'ont fait dans de nombreux autres pays au lendemain de guerres ou de «révolutions» qu'ils ont provoquées et pilotées.
Ce scénario qui semblait alors irréaliste est en train de se mettre en place. Nous assistons actuellement à un show hollywoodien auquel aucun responsable politique algérien ne s'était livré jusqu'à ce jour. Chakib Khelil a entamé une tournée des zaouïas qui va le mener, dit-on, à travers les 48 wilayas du pays. S'agit-il d'un acte de rédemption ? Oh, que non ! Tout comme l'habit ne fait pas le moine, le fait de se draper dans le burnous blanc de telle ou telle confrérie ne signifie pas que l'on a renoncé au whisky ou au champagne. L'intéressé et la nébuleuse qui gouverne et agit au nom d'Abdelaziz Bouteflika cherchent-ils à prouver aux Algériens, de manière théâtrale, qu'il est innocent et que toutes les accusations portées contre lui ne sont que calomnies ? Peut-être, mais pas que
. Car tout le monde sait qu'aucune onction d'un cheikh de zaouïa n'exempte un voleur de ses actes. Pour ce faire, le pouvoir dispose d'un moyen plus sûr et plus radical. Il lui suffirait de mettre en branle «la justice de la nuit», qui sait laver plus blanc que blanc, comme cela a été démontré en maintes occasions par le passé. Le but de Chakib Khelil — tout comme celui de ceux qui ont imaginé cette mise en scène — est par conséquent de rechercher autre chose qu'une simple absolution. Il n'est pas nécessaire d'être devin pour comprendre que ces visites annoncées et couvertes à grand bruit par les médias audiovisuels à la solde du pouvoir font partie d'un plan concocté de concert entre Alger et Washington. L'objectif recherché est de frapper l'imagination populaire, de montrer que toutes les zaouïas du pays ont fait allégeance à cet individu. Et à qui fait-on allégeance dans un système clanique ou au sein de la mafia ? Au puissant du moment, au chef. CQFD.
Tout comme elles l'ont fait pour Bouteflika lors de chaque élection présidentielle, les zaouïas ont donc choisi parmi les 40 millions d'Algériens celui qu'elles considèrent être le chef, le leader qui guidera le pays en conformité avec les vertus découlant de la mission religieuse dont elles sont investies et qu'elles sont censées incarner aux yeux du peuple. Nous savons qu'il n'est, en tout état de cause, pas de leur ressort de se mêler de politique et encore moins de gracier un individu accusé d'avoir trempé dans de grosses affaires de détournement d'argent public. Mais qu'à cela ne tienne. Un tel interdit n'empêchera pas le pouvoir de faire ce qu'il fait chaque fois qu'on lui résiste : manipuler, menacer, dégommer, récompenser, cloner ou soudoyer. Exercer des représailles à l'encontre d'un chef de zaouïa ne le dérange par conséquent pas. Il se sent d'autant plus à l'aise de le faire que dans ce cas particulier il bénéficie du soutien de Washington. Aussi faut-il rendre hommage à ces quelques cheikhs courageux qui ont refusé de recevoir Khelil malgré les menaces et pressions auxquelles ils sont soumis. Bien sûr, Chakib Khelil ne remplit pas les conditions prévues par la Constitution pour occuper le poste de chef de l'Etat.
Mais pour le pouvoir, qui connaît parfaitement l'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika, il y a le feu à la maison ; il lui faut donc agir vite, sans trop se préoccuper d'arguties juridiques. Il n'attendra certainement pas 2019 pour mettre en place la relève, puis, la fin justifiant les moyens, il finira par trouver l'entourloupe qui lui permettra de rendre la candidature de Khelil possible ; à défaut, il lui confiera des leviers importants du pouvoir. Quand on a vu le fameux tweet de Manuel Valls, on comprend pourquoi la cupola considère qu'il y a le feu à la maison.
A propos de ce tweet, je dirais que ce qui a dérangé la caste qui nous gouverne, ce n'est pas tant la fourberie du geste du Premier ministre français, que le fait que ces images sont venues démentir toutes les affirmations mensongères du régime et ont convaincu, même les plus sceptiques, qu'Abdelaziz Bouteflika avait définitivement perdu toutes les capacités physiques et intellectuelles nécessaires pour exercer la fonction de président de la République. C'est un homme visiblement ravagé par la maladie qui nous a été présenté, un homme qui n'est apparemment même plus en mesure de constater à quel point son état de santé s'est dégradé, ni même de se rendre compte que par soif de pouvoir, son propre clan, sa propre famille et son propre frère n'hésitent pas à donner au monde une image avilissante de lui. Plus que Manuel Valls, ceux qui sont à blâmer dans cette affaire ce sont ceux qui ont accepté qu'il soit ainsi exposé et qui ont surtout permis qu'il brigue un quatrième mandat.
On ne peut donc que dire honte à vous à Saïd Bouteflika, Haddad, Saadani, Gaïd Salah et consorts. Honte à vous, car si nous, le peuple, vous avez pu nous «raconter des histoires» quant à la santé de cet homme, vous, par contre, saviez exactement dans quel état il était. Etes-vous conscients que par un tel comportement ignoble vous ne faites qu'exacerber le sentiment de rejet du peuple à votre égard ? Savez-vous qu'en vous voyant agir de la sorte, les grands de ce monde, c'est-à-dire ceux devant lesquels vous vous aplatissez, vous mépriseront encore plus ? Car ils ont compris — et par la manière dont vous traitez votre propre chef de clan, vous leur fournissez une preuve supplémentaire que pour sauver votre peau, vous êtes prêts à accomplir les pires vilénies, à accéder à toutes leurs demandes et à leur concéder encore plus que les ressources naturelles du pays.
Soyez certains qu'ils vous demanderont toujours plus de forfaitures, y compris de vous dessaisir de la souveraineté nationale pour laquelle un million et demi d'hommes sont morts. Et vous le ferez. Sachez que les Américains, sur lesquels vous comptez tout particulièrement pour se porter à votre secours le jour venu, n'ont pas d'états d'âme. Contrairement à vous, eux ont leurs intérêts nationaux en tête. Preuve en est, sur qui comptent-ils s'appuyer pour vassaliser l'Algérie ? Sur un homme qui a montré durant dix longues années qu'il était un parfait servant de leurs intérêts, un homme qui a longtemps ferraillé pour transférer à leurs entreprises les réserves en hydrocarbures du pays, un homme qui a permis à Halliburton de s'enrichir encore plus en surfacturant jusqu'à concurrence de 700% ses services à travers sa filiale algérienne, Brown and Root-Condor (BRC). Les dégâts causés par Chakib Khelil au secteur pétrolier et à l'Algérie d'une manière générale ont été maintes fois dénoncés. Rappelons cependant qu'il a fait en sorte que BRC — qui a vu son chiffre d'affaires multiplié par 20 en 12 années d'existence — devienne la pompe à finances de Halliburton en Algérie, mais aussi celle des mafieux des deux bords, américain et algérien, qui étaient là pour percevoir des commissions sur chacun des projets qui lui ont été confiés.
Chakib Khelil a également contribué à faire de cette entreprise une précieuse source de renseignements de Halliburton sur les programmes de développement de l'industrie pétrolière algérienne et de la CIA sur des questions de défense nationale. Nous évoquerons aussi et encore une fois les dégâts considérables causés aux gisements par la politique de surexploitation qu'il a imposée afin de satisfaire les besoins des Etats-Unis, au point que des millions de tonnes de pétrole et des milliards de mÑ de gaz sont aujourd'hui perdus à jamais. Comment pouvait-il d'ailleurs en être autrement sachant que cet individu ne faisait après tout que défendre les intérêts de sa patrie, la vraie, les Etats-Unis d'Amérique, et non pas ceux de l'Algérie, un pays dont il a été le ministre de l'Energie, dans lequel il n'a été que de passage durant quelques années et qu'il n'a découvert qu'à l'âge de 34 ans ? Car, contrairement à ce qu'il clame, il est bel et bien citoyen américain. Son passeport américain en cours de validité en témoigne. Voilà donc le cadeau empoisonné que les Américains veulent nous faire, avec la bénédiction de ceux qui sont censés veiller aux intérêts du pays mais qui, en réalité, voient en Chakib Khelil une 2 formidable couverture pour les ravages causés par 17 années de règne d'Abdelaziz Bouteflika.
Car les Américains savent parfaitement que, s'il venait à accéder au pouvoir suprême, cet individu leur rendrait de plus grands services que par le passé. Ils savent qu'il obéirait au doigt et à l'œil à leurs directives, qu'il ferait jouer avec ferveur à l'Algérie le rôle que les Etats-Unis lui assigneraient dans le Monde arabe et en Afrique et qu'il serait leur fidèle allié dans la région ; en plus, bien entendu, des avantages et privilèges qu'il accorderait aux entreprises américaines dans le secteur pétrolier notamment.
Car, indépendamment de tout autre considération, dont celle de la nationalité, la justice américaine détient des preuves accablantes contre lui dans les affaires scabreuses dont il a été partie prenante par le passé et sur les réseaux de corruption qu'il a couverts ou dont il a fait partie. Voilà très brièvement brossé un tableau de ce que deviendrait l'Algérie dans le cas où serait confiée à Chakib Khelil une très haute responsabilité au sein du régime. Je rappellerai en conclusion qu'il ne faut surtout pas oublier que l'interventionnisme américain a toujours eu pour conséquences l'instauration d'un climat de violence dans le pays concerné, voire sa destruction pure et simple. Des exemples ? Le Vietnam et l'Afghanistan en Asie, l'Irak, la Libye et la Syrie dans le Monde arabe, le Chili, la Colombie et le Venezuela en Amérique latine, l'Ukraine et la Serbie en Europe, pour n'en citer que quelques-uns.

Par : Hocine Malti
Ancien haut responsable
de Sonatrach


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