En signe de contestation de cette décision prise par la direction générale, le 2 mai, les travailleurs sont allés jusqu'à empêcher le nouveau directeur, Djamel Nasr Eddine Bedoui, d'accéder à l'enceinte de l'unité, sise sur la route de Matemore. Lundi dernier, le climat à l'intérieur de l'unité était tendu et de nombreux ouvriers et cadres affichaient leur niet catégorique à l'installation du nouveau directeur dans son poste. Notre déplacement à l'unité a coïncidé avec la visite des membres d'une commission dépêchée par la direction générale pour faire baisser la tension et d'un agent des services de renseignement. «Par sa décision prise sans aucune consultation préalable et dans le mépris total des intérêts de l'entreprise, la tutelle veut déstabiliser notre unité certaine de sa santé et viabilité économique», nous dit un cadre de cette entreprise. Afin de pousser la direction générale de l'ONCV à revenir sur sa décision, les employés contestataires ont menacé par le biais d'un préavis de grève, daté du 4 mai, de recourir à un débrayage illimité à partir de dimanche prochain. Hadj Kaddour Cherif, contacté à ce sujet, n'a pas dissimulé sa frustration quant à cette décision. «Je considère cette décision comme une faute du 3e degré». Et d'ajouter au sujet du climat malsain qui règne : «Si mon départ peut résoudre ce problème, je suis prêt à prendre mes valises.» Notre interlocuteur a souligné que son remplaçant a déposé une plainte contre lui auprès du tribunal de Mascara pour «manipulation des ouvriers pour se prononcer contre son installation». Djamel Nasr Eddine Bedoui, qui assurait le poste de directeur de l'unité de l'ONCV à Oran, s'est dit outré de l'attitude des travailleurs de l'ONCV de Mascara à son égard. «Je suis en possession d'une décision datée du 2 mai m'intimant l'ordre de rejoindre l'unité de Mascara et je n'ai fait qu'exécuter les instructions de ma tutelle», a-t-il déclaré. Et d'affirmer : «Je n'ai pas déposé de plainte contre M. Hadj Kaddour. Le tribunal de Mascara a désigné un huissier de justice pour recenser les causes qui ont poussé l'ancien directeur à m'empêcher de pénétrer à l'intérieur de l'unité et les motifs de son refus de me passer les consignes».