Serait-il difficile d'être élu dans la wilaya de Skikda ? Apparemment tout laisse à croire que la vie d'un élu de l'exécutif n'est pas de tout repos, ni de dividendes aussi. Pour ce mandat qui s'achève, quatorze Assemblées populaires communales sur les 38 que compte la wilaya, sont désormais sous la loupe des enquêteurs de la gendarmerie et de la police pour des considérations diverses en relation avec la gestion des biens communaux. Quatorze APC c'est beaucoup, sans parler des deux maires qui ont fait l'objet d'une suspension conservatoire. Ces démêlés avec la justice ont cependant de tout temps caractérisé les différents mandats électoraux dans une wilaya où le développement local reste encore une éternelle chimère. Dans les différentes contrées de cette immense wilaya, les élus donnent l'impression de passer beaucoup plus de temps avec les enquêteurs qu'avec leurs administrés. D'ailleurs, ce sont ces derniers qui en payent les conséquences, comme d'habitude. Pour certains élus, ces enquêtes ne seraient qu'une routine. «Une enquête peut aussi nous réconforter et prouver qu'on travaillait dans le respect des lois», estime un élu de l'APC de Skikda. Ce qui n'est pas faux, en somme. Seulement, la vox-populi ne se fait jamais prier pour extrapoler en s'appuyant sur la réalité du terrain qui n'est pas en faveur des élus locaux. En plus de l'atmosphère juridique dans laquelle risquent de se retrouver plusieurs élus de la wilaya, il y a aussi cette désunion avec la population. Cela fait belle lurette que les habitants de cette wilaya ne s'attendent à rien de la part de leurs élus, reconvertis en simples exécutants d'ordres venus d'ailleurs. Une réalité dont ils doivent en assumer pleinement les conséquences, bonnes ou mauvaises. Ils savent que leurs partis politiques ne seront jamais là pour les appuyer, ni les soutenir.
