La condition de la femme en Algérie évolue mais les objectifs sociaux tracés par les différentes politiques gouvernementales n'ont pas tous été atteints. A titre d'exemple, l'Algérie enregistre une légère baisse de la prévalence de la contraception et le taux de chômage est toujours de trois femmes sans emploi pour un homme. Ces données sont avancées par la représentante du Fonds des Nations unies pour la population (UNFP), Mme Mariam Khan, qui préconise une analyse des résultats des programmes mis en œuvre, ainsi qu'une adaptation des stratégies à exécuter. Rencontrée à l'occasion d'un premier séminaire sur la formation par les pairs, organisé depuis mardi, par l'association Santé Sidi Houari (SDH), Mme Khan a détaillé les grands axes du programme 2017-2020 tracé par l'agence onusienne pour l'amélioration de la condition de la femme et des jeunes et qui se concrétise à travers la collaboration avec le ministère algérien de la Solidarité et celui de la Santé. Mme Khan déclare : «Le premier volet de notre coopération est avec le ministère de la Santé. Il s'agit de la santé reproductive. Il faut voir les résultats du plan de réduction accéléré de la mortalité maternelle. Notre priorité, c'est la planification familiale, car nous avons constaté une baisse de la prévalence de la contraception durant la période 2012-2013. Il faut donc identifier les besoins et améliorer le système logistique, qu'il s'agisse de la disponibilité du matériel, des produits ou de leur qualité.» Le deuxième volet de ce plan, selon la représentante onusienne, est la prévention de la violence faite aux femmes. L'UNFP préconise l'engagement des hommes dans la lutte contre cette forme de violence, car les programmes sont orientés majoritairement vers la femme, alors que l'homme joue un rôle. Pour ce faire, le travail de l'agence de l'ONU consiste, dans un premier temps, à écouter les acteurs, dont la société civile, ensuite, analyser les résultats pour définir les grands axes de ce programme. «Nous travaillons sur le bien-être de la jeunesse et la santé. Notre mandat est que chaque grossesse soit désirée, chaque accouchement sans danger et que le potentiel de chaque jeune soit réalisé. Nous sommes dans ce séminaire pour discuter avec les représentants de plusieurs associations», a ajouté Mme Khan. Dans ce cadre, SDH a organisé un séminaire auquel prennent part des jeunes du mouvement associatif des quarante-huit wilayas du pays, pour une formation par les pairs, c'est-à-dire des jeunes éducateurs mis en réseau. Il s'agit, en effet, de «Y-Peer», un réseau mis en place par l'UNFP en 2005 et qui est présent en Algérie depuis 2006 grâce à la coordination de SDH.