Ici à Béchar, on pensait que la tension sur le lait en sachet, qui a affecté la commune au mois de Ramadhan dernier, était passagère et liée à la surconsommation durant cette période de jeûne. Mais non ! Les gens se sont finalement aperçus que la tension sur ce produit subventionné par l'Etat n'a pas disparu, mais au contraire, est devenue chronique car sévissant depuis presque deux mois. A travers notre enquête, nous avons essayé de localiser l'origine et les causes de la pénurie de cet aliment nutritif indispensable, et en même temps, de donner la parole aux responsables de la direction du commerce et des prix, aux commerçants et aux citoyens concernés. Depuis quelques jours, et devant l'aggravation de la pénurie de lait, on constate de longues et interminables chaînes constituées de femmes et d'hommes autour de l'unique dépôt, situé en plein centre-ville, Giplait, de la laiterie d'Igli (commune à 160 km au sud de Béchar) qui produit 50 000 litres/jour. Selon certains commerçants revendeurs qui ne reçoivent plus leur quota, le lait subventionné fait l'objet d'une large spéculation de la part de certains transporteurs privés incontrôlés, propriétaires eux-mêmes de fonds de commerce, qui ne se privent pas d'approvisionner d'abord leurs commerces en priorité. Mais, pour la direction du commerce et des prix, il est quasiment impossible de satisfaire une forte demande du marché à Béchar pour une population évaluée à presque 200 000 habitants avec une quantité de 30 000 litres/jour réceptionnée et portée récemment à 44 000 litres sur insistance de cette direction. Des citoyens chargés de famille nombreuses à revenu modeste, et réprouvant les chaînes, sont mis alors dans l'obligation de se rabattre sur le lait en boîte, plus cher (80 DA) dépassant leurs moyens financiers, nous-a-t-on confié. Pour recueillir son avis sur cette situation, le directeur de l'unité d'Igli demeure injoignable au téléphone. Mais l'origine réelle de la pénurie du lait en sachet, outre les facteurs cités, réside, selon des sources crédibles, dans la vétusté des équipements et autres installations devenus obsolètes de l'unique unité de production étatique en service depuis 35 ans. Un autre élément, et non des moindres, qui provoque cette tension est la rupture de la poudre de lait en provenance des villes du Nord. Mais selon des personnes avisées, la fin de la pénurie chronique qui frappe la commune de Béchar en matière de lait subventionné sera effective au mois de décembre prochain avec la mise en service d'une nouvelle laiterie privée si toutefois l'engagement pris par son propriétaire sera respecté. Notons que son ouverture a déjà été reportée à plusieurs reprises.