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Du terroir à l'universel
Publié dans El Watan le 02 - 11 - 2006

A 54 ans, il a écrit une dizaine de romans dont six ont été traduits en français, les trois premiers par Münevr Andac, l'épouse du grand poète turc Nazim Hikmet. Orhan Pamuk a reçu, le 12 octobre dernier, le prix Nobel de littérature 2006, doté d'une récompense de 1,1 million d'euros.
Parmi d'autres, la romancière algérienne Assia Djebar avait été pressentie pour ce prestigieux prix, mais c'est l'écrivain turc qui a finalement été sélectionné par l'Académie de Suède. Et nombreux sont ceux qui pensent que la réponse est à trouver dans l'engagement politique du romancier, comme sa dénonciation de la fatwa contre Salman Rushdie. Vivant en Turquie, il a été l'un des premiers écrivains d'un pays musulman à s'élever contre une telle condamnation. En Algérie, Rachid Boudjedra avait également dénoncé cette fatwa. Un autre engagement lui a valu la foudre du gouvernement turc à propos des Arméniens. Ces prises de position lui ont attiré la foudre au point où il a été traduit en justice pour « dénigrement de l'identité nationale turque ». Donc, n'y a-t-il pas de la politique derrière cette sélection au prix Nobel de littérature 2006 ? Cette question s'est vite dissipée quand j'ai lu cette semaine son dernier roman Neige, qui a reçu en France le prix Medicis étranger en 2005. C'est l'histoire d'un poète et journaliste, Ka, qui va enquêter en Anatolie sur des cas de jeunes filles qui se suicident et qui ont toutes un point commun, le port du foulard islamique. Dans le même temps, Ka tente de retrouver la belle Ipek dont il a été amoureux lorsqu'ils étaient à l'université et qui vient de divorcer de Muhtar, candidat islamiste à la mairie de Kars. Une histoire superbe, un roman dense qui montre la complexité des relations humaines. Neige évoque, grâce à une multitude de personnages convaincants, les drames qui surviennent lorsqu'il n'y a pas de communication entre des citoyens qui n'ont pas la même vision de l'avenir, qu'elle soit rétrograde ou moderne. Neige est un roman qui montre combien les extrémismes sont dangereux et tournent au drame. Les autres livres de Orhan Pamuk sont ancrés dans sa ville natale, Istanbul, où il réside, à la croisée de deux mondes, et qu'il décrit avec amour et sensibilité. Orhan Pamuk montre les tiraillements et les déchirements douloureux de la société turque prise entre l'Orient et l'Occident, entre un grand désir de modernité et de démocratie, initié par le visionnaire Ataturk, et dans le même temps, un islamisme qui se radicalise. C'est un romancier d'aujourd'hui, au cœur de la problématique des choix d'évolution dans certains pays arabes comme l'Egypte ou l'Algérie. Sa force, en tant que créateur de fiction, a toujours été la recherche de l'authentique dans la description de l'âme de sa ville natale. Il a su trouver à travers ses écrits de « nouvelles images spirituelles pour le combat et l'entrelacement des cultures ». Ainsi donc, l'importance de l'écrit pour cet auteur est indéniable et il vous happe dès que l'on commence à le lire. En arrière-plan de ce prix, il y a l'engagement du romancier pour une meilleure compréhension et une meilleure acceptation de la culture des autres, une meilleure acceptation des différences, peu importe la société dans laquelle on vit. Il faut souligner que les auteurs les plus valorisés finalement sont ceux qui parlent de ce qui les touchent le plus. Comme l'a souvent dit William Faulkner, qui n'a écrit que sur son sud natal des Etats-Unis, ceux qui mettent en scène leur terroir sont ceux qui réussissent. Orhan Pamuk a fait des études d'architecture et de journalisme, ce qui explique certainement son engagement pour une société qu'il veut juste. Trouver « sa voix propre, donner la globalité d'une vision du monde », c'est son combat au quotidien à travers l'écriture.

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