Cela fait neuf mois que le téléphérique de Constantine est à l'arrêt. L'Entreprise de transport de Constantine (ETC), qui a assuré sa gestion depuis sa mise en service en juin 2008, n'en est plus responsable depuis le 1er septembre dernier, date du transfert du personnel au nouveau gestionnaire, l'Entreprise de transport aérien par les câbles (ETAG). Les usagers du téléphérique, qui, rappelons-le, traverse les gorges du Rhummel pour relier le centre-ville à la partie est de la ville, au niveau de la cité Emir Abdelkader (faubourg), en passant par le CHU Ben Badis, privés depuis des mois de ce moyen de transport, s'interrogent sur cet arrêt prolongé sans pour autant avoir une réponse. Eux, qui sont revenus à la case départ, depuis février dernier, en renouant avec le calvaire des bus et des taxis dans leurs déplacements. Même le responsable de l'ETC, hier, au forum de la radio, n'a pu justifier cette situation qui pénalise des usagers, dont le nombre est estimé à 10 000 par jour. Toutefois, qui dit nouveau gestionnaire dit nouvelle stratégie. L'ETAG, qui est une société mixte -créée en joint-venture, en décembre 2014, par l'Etusa et l'EMA (Entreprise du Métro d'Alger) qui détiennent 51% du capital de l'entreprise et les 49% restants par le constructeur de téléphérique français Poma- a pour mission «le développement, l'exploitation et la maintenance de tout le réseau d'appareils urbains de transport par câbles en Algérie». Selon une source proche du dossier, l'ETAG, avant de relancer le télécabine de Constantine, devrait entreprendre une opération de restructuration, visant à soumettre le personnel à un cycle de formation pour un fonctionnement «sécurisé et durable». S'ensuivra une opération de maintenance, car les 33 cabines détachables doivent faire l'objet d'une révision technique après 22 000 heures d'exploitation. Une durée qui aurait été largement dépassée pour ce cas. Des préalables à observer en référence au nouveau cahier de charges, selon la même source. L'application de cette stratégie prendra sans nul doute quelque temps. Ce qui augure d'un renvoi certain dans la remise en service du téléphérique à une date encore inconnue. Un désappointement, non seulement pour les usagers, mais aussi pour l'ensemble des citoyens qui ont appris récemment le gel du projet de deux lignes de téléphérique, prévues entre le centre-ville et Bekira, d'une part, et entre le centre-ville et Sidi Mabrouk, d'autre part. Un gel dicté par la politique d'austérité au profit de l'extension de la ligne du tramway reliant Zouaghi à la nouvelle ville Ali Mendjeli.