ONU: réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur les attaques contre Rafah    Le transfert de l'expérience algérienne dans le domaine des hydrocarbures au centre des entretiens de M. Arkab avec le ministre de l'économie mozambicain    Roland-Garros : Nadal balayé au premier tour    Continental Silver Tour 2024 – 3000 m/steeple : L'Algérien Hichem en bronze    L'Algérie remporte la médaille de bronze    Le HCA célèbre son 29e anniversaire    Vingt-quatre romans retenus dans la longue liste    Ligue 2 amateur: l'ES Mostaganem accède en Ligue 1    Athlétisme/Meeting d'Ostrava: l'Algérien Sedjati remporte le 800 m et réalise la meilleure performance de l'année    Boughali reçoit le chef de la délégation somalienne ayant participé aux travaux de l'UIPA    Assemblées annuelles de la BAD: lancement d'une opération de financement destinée aux projets climatiques dans 37 pays    La politique nationale des archives au centre d'une journée d'étude à Alger    Eliminatoires de la Coupe du Monde 2026/Algérie: Petkovic dévoilera sa liste jeudi pour la Guinée et l'Ouganda    Arrivée de plus de 1600 pèlerins algériens à La Mecque    Saison estivale: bientôt une grande opération de camping au profit de 32.000 enfants    L'Irlande reconnaît officiellement l'Etat de Palestine    L'UIPA décerne le Prix de l"Excellence parlementaire" au député Bakhouche    UNICEF: "Les images d'enfants et de familles brûlés à Rafah nous choquent tous"    Aoun: la valeur des exportations de médicaments devraient atteindre 80 mns de dollars en 2024    77e session de l'AG de l'OMS à Genève: Saihi s'entretient avec son homologue cubain    Accidents de la route: 24 morts et 1460 blessés en une semaine    Tlemcen: ouverture du 4e salon national de la photographie    Rebiga salue le rôle des SMA en matière de diffusion des valeurs de patriotisme    Le Moudaf appelle la société civile à contribuer à la réussite des élections    Rencontre wali-société civile    Les efforts de l'Algérie salués    Réalisation de 9 postes transformateurs et 8 km de lignes électriques    Les responsables politiques français appellent à l'action    Abdelmadjid Tebboune, s'entretient avec le Premier ministre de la République de Slovénie    Laâziz Faid en mission à Nairobi    « Tuez-les tous (Palestiniens), Dieu Capital nous sera reconnaissant ! »    En tête de l'ordre du jour, la question palestinienne    La H'rira oranaise, symbole de générosité et d'hospitalité    Près de 8 quintaux de viande avariée, des produits alimentaires et de la boisson périmés saisis    La Gendarmerie nationale sur tous les fronts    L'étude du schéma permanent du secteur sauvegardé lancée    Le pouvoir politique US des deux poids, deux mesures….    Palestine. Mieux vaut tôt que jamais    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ratages et ravages
Edito : les autres articles
Publié dans El Watan le 02 - 11 - 2016

Au fil des années, la foire du livre a gagné en notoriété, attirant un public toujours plus nombreux, jeunes et moins jeunes qui par passion, qui par curiosité. Mais de cet engouement, le SILA n'a pas toujours su en tirer prétexte pour faire rayonner la grande littérature algérienne et la mettre à la disposition de cet étonnant public.
Pourquoi n'avoir pas osé aller vers Nabile Farès, décédé tout récemment, ce sociologue, psychanalyste et ethnologue qui a analysé avec lucidité tous les maux charriés par l'Algérie de la colonisation et de l'après-indépendance tout en vouant à son pays une grande passion ? Et également pourquoi le SILA n'a pas judicieusement saisi la journée du 28 octobre, date anniversaire du décès de Kateb Yacine – le 27e – pour un hommage à cet homme illustre qui ferait revisiter ce trésor qu'est Nedjma et son théâtre d'expression populaire dit en arabe maghrébin et à fort substrat amazigh ?
La conjoncture s'y prêtait pourtant, du moins dans le discours officiel qui prône la «réhabilitation de la culture et des langues populaires dans le sillage de la révision constitutionnelle». Et sur la lancée, faire également redécouvrir cet autre monument de la littérature qu'est Mostefa Lacheraf dont les idées sur l'école et la culture sont plus que jamais d'actualité. Cet illustre bilingue, diplômé d'El Thaalibya et de la Sorbonne,
avait écrit qu'«un jour on fera remonter la date fatale de la perte d'une algérianité ancienne et fervente qui nous a forgés et nous était chère, à l'intrusion dans notre société d'un malentendu dont l'école et le nationalisme allaient payer le prix le plus fort, l'égal d'une véritable catastrophe, celui d'un Baâth pur et sournois, idéologie minoritaire». Mostefa Lacheraf avait compris que derrière le drame de l'école se trouvaient surtout les idéologues étroits et conquérants du panarabisme.
C'est ce que dit en substance l'appel tout récent de six intellectuels –Ahmed Djebar, Abderrezak Dourari, Mohamed Harbi, Wassiny Laredj, Khaoula Taleb Ibrahimi et Houari Touati – pour le sauvetage de l'école. On ajoutera le péril terroriste et le danger salafiste tant sur cette école tant décriée que sur la société algérienne dans son ensemble.
Avec ses mots et son talent, Yasmina Khadra aurait bien pu en parler. Mais le SILA n'a pas jugé utile d'inviter l'auteur des Hirondelles de Kaboul et des Agneaux du Seigneur, il s'en est offusqué d'ailleurs publiquement mais pour la forme, sachant pertinemment qu'il était devenu pestiféré dès lors qu'il avait déclaré que le quatrième mandat présidentiel était «une absurdité». Et puis, la question religieuse, qui peut mieux l'évoquer aujourd'hui que l'œuvre de Mohammed Arkoun ? Ce penseur n'est pas en odeur de sainteté dans son pays du fait qu'il propose une lecture critique de l'islam et qu'il prône son accès à la modernité politique et culturelle.
Last but not least, le SILA a raté l'opportunité de célébrer bien à propos le 1er Novembre loin des sempiternelles fanfares, en invitant l'historien qui a le mieux rendu compte de la réalité et de la complexité de la Guerre de Libération, en l'occurrence Mohamed Harbi. Le regard lucide et sans complaisance de ce dernier serait-il porteur de risques dès lors qu'il rame à contresens des «vérités» officielles, toutes les vérités ? En réalité, c'est là le doigt sur la plaie. Le SILA n'est qu'un exemple de ce qui est exigé, directement ou implicitement, des institutions étatiques : elles doivent «faire très attention» avec les intellectuels et les artistes qui peuvent être bien plus redoutables que des troupes d'émeutiers.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.