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Des auteurs algériens parlent de leurs romans
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Publié dans El Watan le 04 - 11 - 2016

El Watan Week-end a rencontré certains auteurs algériens présents au 21e Salon international du livre d'Alger (SILA) qui ferme ses portes demain au Palais des expositions des Pins maritimes. Ils parlent de leurs œuvres.
- Waciny Laredj : Waciny Laredj vient de publier aux éditions Enag, à Alger, Les Femmes de Casanova.
«Nous avons une image de séduction de Casanova. Nous n'avons pas d'autre image de lui, plus représentative, de ce qu'il était. Il fallait donc détruire cette image, mais l'icône est toujours là. J'ai lu une partie de son journal de 3000 pages. J'ai découvert une image plus complexe de lui. Ce que l'on connaît, c'est le regard des autres.
Ce n'est pas son propre regard. Il était, par exemple, un ami intime de Voltaire. Cela m'a poussé à approfondir la réflexion et la recherche. Je me suis donc fait une image qui, par rapport à moi en tant que romancier, est exacte sur le plan littéraire. Dans le roman, Casanova n'est pas placé en tant que personnage historique mais comme une lecture. Il est marié à quatre femmes, un clin d'œil à la religion. Mais ce qui m'intéressait, c'est le rapport de ces femmes à leur époux, pas leur nombre. Chaque femme a un caractère différent.
Casanova porte également le prénom de Loth qui renvoie, là aussi, à un prophète qui avait une vision évoluée par rapport à la société dans laquelle il vivait. Je voulais créer un autre univers dans lequel vivait Casanova. J'avais en tête, en écrivant ce roman, Les Mille et une nuits. Comment ce livre a-t-il changé le monde et une certaine vision par rapport à la femme. Sherazad a changé le regard vis-à-vis de la femme. Donc j'ai donné l'occasion à ces quatre femmes de devenir quatre Sherazad modernes, représentatives de la société arabe d'aujourd'hui.»
- Fatma-Zohra Bouzina Oufriha : Tlemcen au XV e siècle, d'après le traité de Hisba de Mohammed El Oqbani est un essai paru aux éditions Enag à Alger. Il est l'œuvre de Fatma-Zohra Bouzina Oufriha, agrégée en sciences économiques.
«Ce livre est destiné aux économistes, historiens, sociologues. Mohammed El Oqbani a écrit au XV e siècle sous le règne du sultan Abou Abass Ahmed Al Aquil. J'apporte des éléments d'information sur le traité de Hisba. El Oqbani faisait partie d'une grande dynastie de savants et juristes.
J'ai découvert avec émerveillement qu'il avait fait de la pensée économique à son époque. Il avait notamment travaillé sur la théorie de ‘la mauvaise monnaie chasse la bonne' et sur la théorie des marchés. Nous n'avons pas beaucoup d'archives et de documentations sur cette période historique du Maghreb central.
Cela m'a pris donc beaucoup de temps pour trouver le texte du Traité de la Hisba, de l'analyser ensuite. Je rends hommage à Bachir Guellil qui a traduit le texte. J'ai constaté que les Tunisiens et les Espagnols connaissaient Mohammed El Oqbani, pas les Algériens !» Fatma-Zohra Bouzina Oufriha prépare un nouvel ouvrage, Au temps du royaume zianide, qui couvre la période allant de 1236 à 1555. Le livre paraîtra chez Enag.
- Kaouther Adimi : Des Pierres dans ma poche est le nouveau roman de Kaouthar Adimi, publié aux éditions Barzakh à Alger.
«Le style du nouveau roman est différente du premier, Les Ballerines de la papicha. Les pierres viennent d'un peu partout. La narratrice a une trentaine d'années, habite Paris. Sa mère l'appelle pour lui dire que sa petite sœur va se marier. ‘Ne reste que toi', lui dit-elle. Le mariage dans notre société a un énormément de poids, j'ai voulu l'utiliser en le détournant.
J'en ai fait une farce, un prétexte pour que la narratrice replonge dans ses souvenirs en Algérie. Les pierres sont ces souvenirs qu'elle a dans sa proche, qui l'alourdissent et la réconfortent en même temps. J'ai fait le choix de la narratrice qui pouvait être en écho avec moi. Mais c'est une romance absolue, je n'ai pas de sœur et la narratrice n'a pas de père alors que mon père est encore en vie.
Je voulais que la mère ait un poids plus important dans ce roman. Dans la littérature, pas forcément algérienne, la mère est toujours une femme aimée. Les écrivains aiment leurs mères. Je voulais raconter une mère méchante par moments, anxieuse, intrusive. D'où l'absence du père.»
- Saïd Khatibi : Saïd Khatibi vient de publier aux éditions El Ikhtilaf à Alger et Al Dhifaf à Beyrouth 40 ans en attendant Isabelle.
«Je travaille depuis des années sur la question de l'appartenance et de l'identité. C'est un roman sur les oubliés en Algérie. Il couvre une période allant de la guerre de libération nationale au début de la crise sécuritaire en Algérie. Les personnages de Isabelle et Josef sont deux exemples de ces oubliés. Le problème de l'oubli est idéologique. Après l'indépendance de l'Algérie, beaucoup d'écrivains algériens ont été mis de côté parce que leurs positions par rapport à la Guerre de Libération nationale n'étaient pas conformes à la pensée dominante. Pourtant, ils n'avaient exprimé aucune position favorable au colonialisme.
Je peux citer Jean Amrouche, Isabelle Eberhadt. On ne peut pas demander à un écrivain d'être un soldat. La lecture de ses écrits doit d'abord être littéraire. Après 1962, les textes littéraires étaient lus d'une manière idéologique. C'est ce qui explique la marginalisation de certains auteurs. Je souhaite les réhabiliter à travers le roman. Je pense que nous sommes passés à une nouvelle phase de l'histoire du pays. L'histoire de l'Algérie n'a pas commencé en 1962, mais bien avant. Il s'agit de périodes qui se complètent...»
- Samir Toumi : Samir Toumi vient de publier son premier roman L'Effacement aux éditions Barzakh à Alger.
«C'est un livre qui parle de ma génération et sa difficulté à exister face à celle de nos parents. La génération qui a libéré et construit le pays. Une génération qui, selon moi, nous a complètement dévorés. Mon personnage est le fils d'un grand moudjahid qui a du mal à exister face à la légende de son père. C'est l'occasion de décrire une certaine époque, les années 1970-1980, et la manière de vivre d'une certaine catégorie de la population.
Il fallait imaginer la trajectoire d'un personnage complètement écrasé par cette image du père. Le personnage n'a pas de prénom. Il n'est pas encore au stade de se nommer. Il va à la découverte de lui-même, constate qu'il n'a pas de qualités, n'a pas pris d'initiatives. Tout au long du roman, je n'ai pas éprouvé le besoin de le nommer.
Son frère est dans ma posture d'un adolescent qui ne veut pas grandir et expose, comme un enfant, son existence bruyante, désordonnée. Lui aussi n'est pas accompli. On est dans le non-accomplissement des deux frères qui sont à l'opposé l'un de l'autre. Le personnage prend une initiative, part à Oran où il découvre la vie. Son corps commence à s'exprimer, à éprouver de la colère, à avoir des nausées...»
- Racim Bey Benyahia : Il a publié sa première BD, Constantine 1836, aux éditions Dalimen à Alger.
«J'ai voulu retracer à ma façon la première bataille de Constantine contre l'armée coloniale française. La BD est un hommage à ma ville, son histoire, et à l'Algérie. A l'Est, Ahmed Bey affrontait les colonisateurs au moment où l'Emir Abdelkader les combattait à l'Ouest. On ne parle pas assez du combat d'Ahmed Bey. Je voulais faire de la BD, mais avec une vision précise. Je compte poursuivre dans la BD historique. Je veux m'intéresser davantage à l'histoire de Constantine, à d'autres villes algériennes et à des personnages historiques. Cela me tient beaucoup à cœur. Les jeunes Algériens doivent connaître l'histoire de leur pays. La BD est un moyen pour y parvenir.»
- Anys Mezzaouar : Anys Mezzaour, 21 ans, est l'un des plus jeunes écrivains algériens. Il vient de publier aux éditions Enag L'Espérance des mondes, qui clôt sa trilogie intitulée Le Lien des temps.
«Mes trois romans relèvent de la littérature fantasy. C'est l'utilisation de la magie, du surnaturel dans un monde imaginaire. C'est différent de la littérature fantastique qui est l'éruption dans le monde réel. Je fais intervenir mes personnages sur terre, notamment en Algérie. A mon avis, la littérature algérienne peut toucher à ce genre. On n'est pas obligés de rester bloqué dans le passé. Nous avons déjà une littérature assez fournie sur cette période. Il est venu le temps de passer à autre chose. Mes romans évoquent le voyage dans l'espace- temps. D'où le titre de la trilogie, Le Lien des temps.
Chaque roman a son propre personnage principal. A chaque fois, ils arrivent sur Terre, rencontrent l'incompréhension des terriens, sont happés par des aventures. Tant dans le monde réel qu'imaginaire. Dans mon enfance, j'ai été bercé par Harry Potter, Star Wars, la télévision, Dan Brown... J'ai publié à l'âge de 11 ans ! Au fil du temps, j'ai transformé ce qui était littérature de jeunesse adressée aux jeunes en une littérature accessible à tous les publics.»


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