Lundi soir, la magie du marché de Noël de Berlin s'est soudain transformée en tragédie. Un poids lourd de 38 tonnes, équipé de sa remorque, a foncé sur la foule qui se trouvait sur ce marché installé au cœur de la capitale allemande, faisant 12 morts parmi les passants et 48 blessés. Un poids lourd de 38 tonnes, équipé de sa remorque, a foncé droit sur la foule qui se trouvait sur ce marché, installé au cœur de la capitale allemande, faisant 12 morts parmi les passants et 48 blessés. Selon la police locale qui a confirmé, hier matin, qu'il s'agissait bel et bien d'un attentat terroriste, le bilan provisoire pourrait être revu à la hausse à cause, notamment, des nombreux blessés graves. C'est lundi, vers 20h, que le camion immatriculé en Pologne et appartenant à une société de transport polonaise a foncé sur le marché situé au cœur de Berlin, faisant voler les barrières, les petites baraques en bois et les chalets, tuant des passants et des touristes. Roulant à vivre allure, il a tout emporté sur sa route. Au départ, les premiers éléments de l'enquête avaient indiqué que deux personnes se trouvaient à bord du véhicule. Il s'agirait du chauffeur polonais et d'un jeune. La police avait parlé d'un jeune Pakistanais de 23 ans, dénommé Naved B., arrivé en décembre 2015 en Allemagne et en février 2016, il a demandé l'asile politique. Mais au cours de l'après-midi d'hier, la police a changé sa version des faits, indiquant que le véritable auteur est en fuite et est armé. «Nous allons continuer à vivre ensemble» Les zones d'ombre continuent d'entourer cet attentat et des interrogations se posent. Qui est cet homme, un Polonais, retrouvé mort dans la cabine du camion ? A-t-il vraiment fait partie des commanditaires ? A-t-il été recruté par l'EI ou obligé par le vrai commanditaire à conduire le camion et à foncer sur la foule ? Qui est vraiment l'instigateur de l'attaque terroriste ? Qui est cet individu qui court encore dans la nature ? Qui est ce jeune Pakistanais ? Autant de questions qui laissent planer le mystère sur l'attentat. Ce dernier a jeté, une fois de plus, l'effroi et la peur sur l'Europe à la veille de l'une des plus importantes fêtes religieuses et suscité une vague d'indignation au niveau international. A commencer par la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a réagi dans un premier temps sur son compte twitter en se disant en «deuil». Elle s'est rendue hier sur les lieux du drame pour soutenir les victimes et montrer que son pays ne se pliera jamais aux menaces terroristes. Visiblement affectée, Mme Merkel n'a pas caché sa tristesse en apprenant que l'attentat a été commis par un réfugié qui a déposé une demande pour l'obtention du droit d'asile en Allemagne. Mais cette version n'a finalement pas été retenue par les enquêteurs. Néanmoins, elle a ajouté que «nous allons continuer à vivre ensemble». «Comment pouvons-nous continuer à vivre après cet acte», s'est-elle interrogée. «Je ne sais pas comment nous allons pouvoir vivre avec cela. Tout ce que je peux dire c'est que nous ne voulons pas renoncer aux marchés de Noël. Nous ne voulons pas vivre avec la peur. Nous allons continuer à vivre ensemble, avec tous ceux qui veulent vivre avec nous en Allemagne dans la liberté et le respect.» Les capitales occidentales solidaires de l'Allemagne A l'unisson, les pays occidentaux ont vivement condamné l'attentat de Berlin. François Hollande a, dans un communiqué, exprimé «ma solidarité et ma compassion à la chancelière Merkel, au peuple allemand et aux familles des victimes de Berlin». Il a ajouté que jamais la menace terroriste n'a été aussi grande et a appelé les Français à plus de vigilance. De son côté, Bruno Le Roux, ministre de l'Intérieur, a renforcé la sécurité sur tous les sites sensibles, comme les aéroports, les lieux touristiques ainsi que sur les marchés de Noël qui drainent des milliers de touristes en cette période de fêtes de fin d'année. Pour sa part, le nouveau président américain élu, Donald Trump, a, dans un message posté sur son compte twitter, rendu hommage au peuple, à l'Allemagne et à d'autres pays qui souffrent du terrorisme, tels que la Turquie et la Suisse. Il a écrit : «Aujourd'hui il y a eu une attaque terroriste en Turquie, en Suisse et en Allemagne. La situation s'aggrave de plus en plus. Le monde civilisé doit changer sa façon de réfléchir.» Il a ajouté dans une déclaration rendue publique : «Des civils innocents ont été tués dans les rues alors qu'ils se préparaient à fêter Noël.» «L'Etat islamique et d'autres terroristes islamistes attaquent continuellement les chrétiens au sein de leurs communautés et lieux de culte», a lancé le futur Président, expliquant que cette stratégie faisait «partie de leur djihad mondial». En Italie, le Premier ministre, Angelino Affano, s'est dit «attristé» et «choqué». «C'est un triste moment qui devrait être plutôt rempli de joie et de paix à l'approche des fêtes de Noël.» Mais ces attaques «ne vont pas changer notre détermination à combattre le terrorisme», a-t-il promis. Le ministre de l'Intérieur tchèque a annoncé qu'il allait augmenter le dispositif de sécurité dans les lieux à haute fréquentation de son pays. Il a également annoncé la présence de davantage de policiers armés dans les rues et des mesures de sécurité plus importantes. Idem en Australie, en Espagne, au Portugal et en Nouvelle-Zélande qui outre les condamnations fermes de l'attentat de Berlin ont annoncé le relèvement du niveau de sécurité pour parer à toute éventualité terroriste. En Allemagne, les marchés de Noël de Berlin ont fermé hier en guise de deuil et de solidarité envers les victimes. Par contre, ceux des autres villes du pays ont été maintenus ouverts. Les Allemands comme l'ensemble des peuples européens ne veulent pas céder à la peur et à l'angoisse. Angela Merkel a, pour sa part, promis de punir le ou les commanditaires.