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Comment mettre fin à la mauvaise gestion des équipements médicaux
La question de la maintenance des équipements biomédicaux n'a pas été abordée dans le nouveau projet de loi sur la santé
Publié dans El Watan le 15 - 01 - 2017


Par Dr Mahfoud CHAFAï
Enseignant universitaire (ex-ingénieur biomédical et hospitalier hop. Timone); consultant-expert en maintenance et sécurité industrielle.
Auteur de l'ouvrage Management de la maintenance industrielle (Ed. OPU)
Le problème de maintenance s'est toujours posé avec acuité, a été à maintes reprises évoqué par les spécialistes. Jusqu'a maintenant, il n'y a eu aucune stratégie dégagée ni action efficace de la part des responsables pour y remédier ; et comme conséquence, des équipements importés à des sommes faramineuses sont en panne.
Exemples de Constats
Selon Le Quotidien d'Oran, 9 septembre 2010 : sur les 73 500 équipements médicaux que comptent les établissements de santé au niveau national,
- 10 000 sont immobilisés ;
- 5200 en panne ;
- 2200 sont montés mais non opérationnels.
Ce qui peut représenter presque 30% du parc national qui est indisponible.
Le constat de large taux d'indisponibilité ou de défaillances techniques des équipements biomédicaux, l'insécurité technique et l'absence de gestion de maintenance dans les hôpitaux ont incité à soulever à nouveau ce problème de gestion technico-économique crucial et touchant la santé des patients car un diagnostic ou une thérapie-assistance fiable et rapide des médecins dépend énormément des équipements et donc leur indisponibilité ou retard dans leur dépannage peut conduire à des conséquences néfastes et surtout dans le cas des urgences.
Le matériel médical coûte très cher et moins d'importance a été donnée à sa maintenance (intervention et gestion technico-économique) et son exploitation pour une bonne longévité du matériel.
Les techniques biomédicales ont pris de l'ampleur et le corps technique n'a pas suivi en moyens, effectifs et en qualification. On n'a pas pu dégager jusqu'à maintenant une stratégie de maintenance efficace des équipements biomédicaux et hospitaliers.
Il est donc nécessaire d'établir une évaluation globale, un diagnostic et un audit de la fonction maintenance au niveau de nos hôpitaux, ce qui permettra d'identifier les points faibles et points forts et d'indiquer le niveau de performance de la fonction via des questions qu'on peut se poser et des constats.
Combien de matériels qui sont tombés en panne ont été mis de côté après quelques tentatives de réparation ou à cause d'un composant ayant un coût dérisoire ?
Un certain nombre d'équipements sont déclassés après une courte période de fonctionnement alors que la durée de vie moyenne (MTBF) d'un équipement biomédical est de 10 ans.
- A-t-on réuni les conditions et la logistique qu'il faut (documentation, pièces, outillage et formation de qualification) pour que l'équipement soit maintenable et donc disponible ? Qui assure la maintenance et respecte-t-on les normes (de sécurité, courant, de fuite et performances) et surtout pour le matériel après-réparation ou rénovation ?
- Le matériel acheté : est-il accessible, facile à réparer, pièce de rechange disponible ? Plus le matériel est complexe et sophistiqué (avec un software avancé et carte à SMC) plus sa maintenabilité est faible ou donc difficile à maintenir ou rétablir en cas de panne même par le SAV.
- Peu d'importance a été donnée à cette fonction. L'investissement dans la maintenance fluctue entre 5% et 10% du prix de l'équipement (norme Benchmark : réf. Occident) ou par rapport à la valeur du bien immobilisé. Ce ratio reste encore faible en Algérie. On doit donc investir dans les conditions de base pour réduire les coûts globaux à long terme.
-Le statut de technicien supérieur et d'ingénieur en biomédical est inexistant (Fonction publique) et donc pas de recrutement et pas d'effectifs ou ressources pour assurer la maintenance en interne. La sous-direction de l'équipement (créée au niveau par exemple de l'EHS) a un effectif 2 ou 3, très limité par rapport au parc existant ou à l'effectif médical-paramédical. Ceci doit être pris en compte dans le nouveau projet de la loi de santé.
En effet, il est judicieux de choisir une maintenance interne (prise en charge par l'établissement) aux dépens de la maintenance externe pour les équipements abondants. Elle a comme avantages (à moyen et long termes) : un court délai d'intervention, un coût relativement faible (1/4), une longévité de l'équipement et la sécurité technique. Pour le matériel lourd d'imagerie, une maintenance mixte serait la solution, mais à la condition que les techniciens internes soient formés pour intervenir à un certain niveau. Trop souvent, le SAV de certains fournisseurs fait défaut et donc n'est pas assuré.
La maintenance (à laquelle est liée étroitement la sécurité) doit être sérieusement prise comme fonction avec ses structures, son organisation et sa gestion. Elle a pris de l'ampleur en occident, mais elle est restée méconnue et au stade pompier (d'urgence) chez nous.
La notion de maintenance doit naître lors de la phase d'acquisition du matériel qui nécessite une étude pour une optimisation du rapport coût-disponibilité par le choix :
- du matériel présentant les meilleurs critères de fiabilité, de maintenabilité et de sécurité
- du type de maintenance : interne ou externe ou mixte (et élaboration de contrat)
La réception du matériel, après les délais de livraison, doit être suivie d'une formation du personnel d'exploitation et de maintenance donnée par le fournisseur et de son installation.
La diversification technologique des équipements biomédicaux est la raison la plus importante de la complexité de la maintenance dans un hôpital.
Il n'existe pas de méthodes standards de cette gestion à cause des moyens financiers, humains et matériels qui diffèrent d'un hôpital à l'autre. Les techniques d'optimisation et d'aide à la décision pour le bon choix de la politique de maintenance (curative ou préventive) et du type de maintenance (interne ou externe) restent les outils les plus efficaces.
Cependant, dans notre pays on a tendance à focaliser tous les problèmes de la maintenance à la pièce indisponible (en raison de la diversification des marques d'équipements) ou souvent spécifique (raison convaincante pour la majorité) alors qu'en réalité cette dernière n'est qu'une raison parmi tant d'autres, telles que :
1- mauvaise démarche dans l'acquisition d'équipements biomédicaux (cahier de charges, choix selon coût/qualité, négociation des contrats de maintenance…) ;
2- dominance de la politique de maintenance curative et d'urgence (pompier et sous-stress) aux dépens de la maintenance préventive : plus de 80% ;
3- manque de connaissances en matière de gestion de la maintenance (suivi technico-économique, stock de PDR, GMAO, des ressources humaines…) ;
4- non-qualification des techniciens en maintenance biomédicale et absence de statut ;
5- mauvaise qualité d'utilisation et d'exploitation des équipements par le corps médical;
6- environnement inadéquat :
- électrique : qualité du réseau électrique (surcharge, harmoniques, déséquilibre à l'intérieur de l'hôpital, absence ou mauvaise qualité de terre (normes non respectées…) ;
- ambiant : température, poussière, humidité, vibrations… ;
- gaz médicaux : fuites, fluctuations de pression.
Pour les trois premières raisons, la formation est primordiale dans :
- la gestion technico-économique, GMAO, approvisionnement pour les gestionnaires ;
- la qualification des techniciens de maintenance dans les méthodes et techniques de réparation (pour un diagnostic efficace) ;
- la formation des manipulateurs pour une meilleure utilisation et une exploitation à bon escient du matériel.
En ce qui concerne le 4e point, un contrôle rigoureux doit être effectué périodiquement par des organismes agréés par la vérification des systèmes de protection électrique (disjoncteurs, ampérage des fusibles, isolation câblage, surcharge…), des isolations des appareils électromédicaux (ECG, EGG, bistouri électrique…), des mise à la terre, la consommation électrique (bilan afin d'éviter des surcharges), sécurisation de l'alimentation secteur (par des groupes électrogènes et onduleurs) et leurs tests de bon fonctionnement.
Mon intention, en tant qu'expert dans l'ingénierie biomédicale, est simplement d'éclairer les responsables concernés du secteur de la santé afin de mieux gérer le plateau technique d'équipement dont le thème nécessite un analyse sérieuse et notamment en cette période de contraintes économique sévères, et donc incite à soulever un débat-rencontre entre les services techniques des principaux hôpitaux, les organismes de contrôle technique en collaboration avec les instituts de formation en maintenance, les universités et de nombreux Algériens ingénieurs biomédicaux à l'étranger afin de trouver des solutions technico-économiques et un modèle dans le cadre de l'amélioration de notre système de santé et ainsi éviter aux patients des situations critiques…


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