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Exposition : L'effacement de l'histoire est-il possible ?
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Publié dans El Watan le 28 - 02 - 2017

L'exposition «L'effacement», que l'on peut voir aux Ateliers sauvages, a été conçue par Wassila Tamzali à partir d'œuvres de jeunes artistes : deux sont nés dans les années 1980, le troisième en 1991.
Le thème lui a été suggéré par le livre de Samir Toumi, L'effacement, qui met en scène un personnage disparaissant faute de pouvoir se mesurer à son héros de père. Pour autant, l'exposition n'est pas l'illustration d'un thème, mais la réunion d'œuvres à travers une question : Quelles sont les différentes figures de l'effacement dans l'art ? L'exposition, qui reste à l'échelle d'un espace privé, en retient trois : l'effacement des corps, l'effacement de l'histoire et l'effacement existentiel.
Le découpage de l'espace reflète cette tripartition ; l'espace central est occupé par les photographies de Hakim Rezaoui et les vidéos de Halida Boughriet, tandis qu'une extrêmité est occupée par une banne qui abrite l'installation Caravan-Saraj de Sofiane Zouggar, l'autre un ensemble d'œuvres de Fouad Bouatla, dont la scénographie souligne l'unité malgré la diversité des médias utilisés et auquel elle donne une unité.
Si les photographies de Hakim Rezaoui sont données à voir frontalement, le parcours guide vers ce qui peut apparaître comme un point focal de l'exposition, un «tableau-piège» de Fouad Bouatba. L'inventeur du concept de tableau-piège, Daniel Spoerri, voyait dans cette manière d'opérer le moyen de faire entrer l'histoire dans l'art. C'est ce que fait intuitivement Fouad Bouatba.
Fouad Bouatba artiste embarqué
Né en 1982, Fouad Bouatba vit et travaille à Annaba, ville d'où partent chaque semaine des harraga, comme les guerres du Moyen-Orient ont vu apparaître des journalistes «embedded», invités à assister aux combats aux côtés de l'armée, F. Bouatba a vécu l'expérience des harraga, dont il témoigne dans son œuvre, notamment à travers les documents de police qui encadrent de part et d'autre le tableau-piège, «Noir intense», et une sculpture molle, «Notre terre».
Mais réduire l'œuvre au statut de témoignage — au sens de restitution d'une réalité — en ferait un produit médiatique, alors que l'ambition de l'artiste est toute autre : il s'agit au contraire de déconstruire les images toutes faites sur le voyage des harraga. Dans le tableau-piège où l'artiste a rassemblé des chaussures laissées sur la plage de Annaba se lit la diversité de la société candidate au départ : chaussures d'hommes ou de femmes, d'enfants, dont le geste de l'artiste qui les recouvre d'acrylique noir met en équivalence les traces.
La boule de vêtements faite à partir d habits de harraga disparus en mer, intitulée «Notre terre» porte l'empreinte des mots des harraga : mots décalés, sortes de voix d'outre-tombe, qui disent le désir de partir avec une lucidité froide sur l'issue. L'installation complexe met en scène aussi des dessins, dont l'installation horizontale permet de suivre le voyage qu'ils représentent, non sans évoquer le mythe de l'Arche de Noé.
L'enquête de Sofiane Zouggar
A l'opposé de la salle, dans une sorte de cabane qui sacralise les documents exposés, l'installation de Sofiane Zouggar invite à une réflexion sur l'effacement de l'histoire. Avec une minutie de chercheur appliqué à trouver la vérité quand les traces se brouillent ou s'effacent, il se met en quête de la figure d'un personnage qui joue un rôle à la fois dans l'histoire politique de l'Algérie et dans l'histoire littéraire puisqu'il inspire Mohammed Dib.
L'homme réel est Mohammed Badsi.Que restait-il de l'homme pour qui dans les années 30 des Algériens avaient soulevé la voiture du commissaire après qu'avait été rendu un verdict inique ? Sofiane Zouggar agit d'abord comme un interprète du roman de Mohammed Dib La grande maison : le personnage, Hamid Saraj, incarne, pour l'enfant qu'il était, la figure du héros de la Guerre de libération alors que l'enquête menée par l'artiste aujourd'hui l'amène à rendre visible l'engagement du militant communiste.
A partir d'archives privées, de la relecture du roman, d'entretiens avec d'anciens militants communistes, l'artiste entre dans un processus de réélaboration de l'image du héros, en propose une reconstitution dans une installation qui permet de rassembler des éléments jusque-là épars.
Il agit de ce fait comme un historien qui pratiquerait la micro-histoire, s'intéressant à tout ce qui permet de reconstituer l'outillage mental du personnage : prennent sens ainsi les documents du PCA, le livre de M. Iline. Mais cette réélaboration passe aussi par une installation qui met en scène et en relation des documents de différentes natures -documents écrits, dessins, gravures- sollicitant l'attention du spectateur. L'art de Sofiane Zouggar suscite une hyperlecture (au sens où c'est au spectateur de faire l'effort d'établir des liens) dans ce qui s'avère le cheminement complexe de l'histoire.


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