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L'informel : la gangrène !
Il représente pas moins de 45% du PNB
Publié dans El Watan le 04 - 03 - 2017

Les chiffres de l'ONS sur l'économie informelle donnent le vertige. Son poids représente près de la moitié de l'économie du pays. Ayant tissé sa toile dans les secteurs d'activité les plus en vue (commerce et services, BTP, activités manufacturières), l'informel a fini par gangréner
de larges pans de notre économie. Que faire ?
A l'heure où l'économie souterraine gagne encore en taille, profitant d'une passivité presque complice des institutions de l'Etat, le ministre du Commerce relance le débat en mettant sur la scène publique des statistiques surprenantes, voire alarmantes sur la taille du commerce informel. L'économie souterraine pèse pour 45% du produit national brut (PNB).
Le chiffre fait référence à une enquête de l'Office national des statistiques (ONS) réalisée en 2012, mais qui n'a jamais été dévoilée jusqu'ici. Un rapport arithmétique de deux valeurs ; celle du PNB national et la part de l'économie souterraine fait ressortir un équivalent vénal de plus 124 milliards de dollars pour un PNB de 276,2 milliards de dollars en 2012.
Elle correspond à la taille de l'économie informelle qui, selon les données du ministère du Commerce, renseigne d'un mal qui serait jusqu'ici sous-évalué par toutes les précédentes estimations, tant officielles qu'officieuses. L'enquête de l'ONS balaie tout, de la valeur des montants de la monnaie fiduciaire en circulation dans les réseaux invisibles, à la valeur des transactions sans facturation en passant par la taille supposée du marché informel des devises.
Un chiffre à retenir désormais, l'économie informelle, de surcroît illégale et nocive, représente 45% du PNB, correspondant à près de 125 milliards de dollars.
Aucun secteur d'activité n'est épargné par cette gangrène. Selon ladite enquête, l'économie informelle employait 1,6 million de personnes en 2001 avant d'augmenter à 3,9 millions de personnes en 2012, soit l'équivalent de 45,6% de la main-d'œuvre totale non agricole réparties comme suit : commerce et services 45,3% ; BTP 37% et activités manufacturières 17,7%.
Des chiffres qui donnent le tournis et qui renseignent d'une plaie gangreneuse dont les cures d'esthétique n'ont fait qu'aggraver le mal. Il a fallu qu'un sous-directeur au ministère du Commerce retire le pansement pour constater l'étendue des dégâts.
C'est carrément le far west dans plusieurs secteurs d'activité, fragilisant ainsi des pans entiers de l'économie nationale, où nombre de bons contribuables ont les jambes coupées sous l'effet d'une fiscalité pesante. Ainsi, bien que les chiffres soient éloquents, ils sont néanmoins indicateurs d'un manque à gagner de dizaines de milliards de dollars pour le Trésor public, de millions de contribuables non assujettis et de millions de cotisants à la Sécurité sociale et au système des retraites.
Plutôt que de s'attaquer au mal à sa source, l'Exécutif n'oppose qu'une molle résistance, faisant montre tantôt d'une passivité complice, tantôt d'un manque criant de solutions, voire de volonté.
Alors que la moitié de l'économie est prise au piège par les réseaux invisibles, où prospèrent la fraude, l'évasion fiscale, le blanchiment d'argent et les affaires non déclarées, le gouvernement semble privilégier davantage les solutions de facilité, plutôt que de nettoyer les zones de non-droit qui font fi des lois de la République. Jamais les fortunes des circuits informels n'ont bénéficié d'un aussi bon traitement ; le concept de l'amnistie fiscale a effleuré l'action de l'Exécutif maintes fois sans que «les brebis égarées» ne répondent aux appels du messie.
À El Hamiz et Semmar, les affaires vont bien
A El Hamiz et Semmar, deux endroits de la capitale, où des fortunes colossales se développent sans répit à l'ombre d'un système fiscal à deux vitesses, notre démarche d'aller sonder les commerçants sur les projets du gouvernement de canaliser leurs fortunes vers le circuits bancaires était plutôt périlleuse. D'éclatants regards voulaient scruter les motifs de notre action. Ils étaient par moments menaçants, faisant comprendre un rejet d'une quelconque collaboration aux fins d'une publication de presse.
Il convient de noter qu'aucun d'entre eux n'évolue sans tentacules et/ou en électron libre, car la présence d'une personne suspecte, de la presse, de l'administration fiscale, des services du ministère du Commerce, est aussitôt signalée. La nouvelle s'est répandue sans délai. S'en suit un mouvement baissier des rideaux métalliques, les moteurs des gros tonnages arrêtent simultanément de vrombir et l'activité est suspendue, le temps d'une dissipation des brumes. La reprise du travail n'intervient qu'au-delà des horaires administratifs, lorsque aucun agent, d'une quelconque institution, ne risque de surgir et déranger la quiétude ambiante, nous explique un fonctionnaire de l'administration fiscale.
Loin de toute considération liée à la religion et à la confiance, il est peu probable que cette communauté d'affaires puisse intégrer un jour les listings du fisc et les fichiers des banques pour une raison simple : «Les affaires vont mieux lorsqu'elles sont discrètes», nous explique notre interlocuteur qui voulait garder l'anonymat. Nous comprenions mieux les sourires narquois de certains des commerçants, lorsque nous les questionnions pour savoir si la religion et/ou le manque de confiance pouvait justifier leur insensibilité aux appels du gouvernement. Aux dernières nouvelles, l'Exécutif préparait un nouveau package de produits financiers et bancaires au bénéfice des détenteurs de capitaux circulant hors du canal bancaire.
Le ministère du Commerce a lancé également, jeudi, une étude sur l'économie informelle en Algérie en partenariat avec le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).


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