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Le cinéma algérien dans le marasme : Cherche désespérément public (1re partie)
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Publié dans El Watan le 07 - 03 - 2017

Une petite virée à travers la capitale nous a permis de constater que le peu de salles de cinéma qui existent — six au total — fonctionnent au ralenti, voire avec les moyens du bord.
Devant l'absence d'une véritable industrie cinématographique, la plupart des salles de cinéma ont été détournées de leur vocation première. Une minorité de gérants ou de concessionnaires tentent, tant bien que mal, de maintenir une activité cinématographique approximative. Pour ceux qui s'en souviennent, la capitale comptait de prestigieuses salles de projection où, durant les années fastes, des réalisateurs étrangers tels que Claude Chabrol, Melvin Van Peebles, Jean-Luc Godard, Roger Hanin ou Gillo Pontecorvo venaient pour présenter et débattre de leurs films, notamment au niveau de la légendaire Cinémathèque d'Alger.
Un lieu mythique qui a connu son rayonnement durant les années 60', 70' et 80'. Boudjemaâ Karèche fut l'un des animateurs historiques, nommé directeur en 1978, succédant à son fondateur, Ahmed Hocine. Cet espace était à l'époque très fréquenté et prisé par les cinéphiles. Plusieurs réalisateurs algériens ont d'ailleurs fait leurs classes dans ce lieu dédié au 7e art. D'autres salles mythiques, à l'image de L'Afrique, L'Algeria ou encore Le Débussy ont brillé par une belle sélection de films à l'affiche. La commune de Bab El Oued comptait, à elle seule, dans les années 60', plus d'une vingtaine de salles de cinéma dont, entre autres, Marignan, Majestic, La Perle, Plazza ou encore Richelieu.
Au niveau de la rue Belouizdad (Belcourt), plusieurs salles de cinéma étaient implantées, pour disparaître à jamais. Seuls les souvenirs révolus à jamais subsistent dans la mémoire des plus anciens des cinéphiles. Flash-back de notre tournée à travers certaines salles obscures de la capitale.
Du côté de l'APC d'Alger-Centre, on tente tant bien que mal de proposer des activités artistiques et culturelles régulières dans les quatre salles de cinéma que compte la commune, dont l'Algeria, Casino, L'ABC et Débussy. Ces quatre salles tendent à se spécialiser, c'est du moins ce que nous a confié le maire de l'APC d'Alger-Centre, Abdelkrim Bettache. Le cinéma Débussy — restauré en novembre 2014 — accueille tous les samedis des projections et des conférences-débats animées par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA).
Une convention a d'ailleurs été signée entre les deux parties. Sinon, durant la semaine, deux projections par jour sont proposées. Pendant la saison estivale, le programme bascule vers une troisième projection en nocturne. Au niveau de la salle de cinéma ABC, les mardis et les samedis après-midi sont consacrés à des animations concoctées par des écoles et par l'académie d'Alger-Centre. Le cinéma L'Algeria, situé à la rue Didouche Mourad, propose, quant à lui, des projections, mais en 35mm. Le hall abrite parfois diverses expositions.
Le Casino, de son côté, offre des spectacles, des hommages, des conférences ainsi que des activités spécial écoles. Si ces salles peinent à maintenir des projections en 35 mm de manière régulière, le président de l'APC d'Alger-Centre révèle qu'une enveloppe budgétaire a été débloquée pour l'acquisition de deux DCP — un format de projection numérique — qui seront prochainement installés au niveau des salles L'Algeria et Casino.
Des collaborations sont même envisagées avec des distributeurs de films privés. Notre interlocuteur annonce que l'APC a récupéré deux autres salles, Le Paris et L'Olympia, dont les travaux de rénovation seront prochainement entamés. De son côté, l'Apc de Sidi M'hamed a confié la gestion des salles obscures relevant de sa circonscription à l'établissement «Founoun Sidi M'hamed». Un établissement qui a été créé il y a plus d'une décennie et dont le conseil d'administration est composé d'associations, de personnalités du monde de la culture, d'élus, du secrétaire général et du président de l'APC. L'Epic Founoun Sidi M'hamed a à sa charge les cinéma L'Afrique et Sierra Maestra.
23 milliards pour retaper le cinéma Afrique
Les portes du cinéma Afrique — qui a pourtant été inauguré en 2012 — sont toujours fermées alors que cet édifice a été entièrement retapé. La bagatelle de 23 milliards de centimes a été consacrée pour cette rénovation inscrite dans le budget communal. Pour rappel, en 2012, le dramaturge algérien Slimane Benaïssa avait fait une demande de location de la salle Afrique avec un apport de cinquante millions de dinars pour l'équipement et l'animation, et ce, dans le cadre d'un cahier des charges établi avec l'EPIC Founoun Sidi M'hamed. Une demande qui est restée, bien entendu, lettre morte. Il avait estimé qu'en trois ans il aurait pu réaliser 4 pièces de théâtre, 30 spectacles de variétés de grande tenue, 100 spectacles pour enfants, 20 rencontres-débats, 60 spectacles de danse et de musique.
La salle compte 1200 places. «A raison de 300 spectateurs en moyenne par séance au strict minimum, plus de 150 000 spectateurs auraient bénéficié de cette activité» avait-il indiqué par voie de presse. Mieux encore, le cinéma Sierra Mestra a arrêté ses projections depuis bientôt trois ans alors que la salle avait été entièrement rénovée en 2008. La raison invoquée à l'époque par le P/APC était la révision des circuits de distribution de films. L'activité cinématographique est à l'arrêt total.
Les travaux de réaménagement de la salle, entamés en 2004, ont coûté près de 100 millions de dinars. L'espace, qui s'est drôlement clochardisé, est parfois ouvert les mardis et samedis pour des représentations de clowns en direction des enfants. En outre, occasionnellement, des expositions et des festivités sont organisées. Un responsable de Founoun Sidi M'hamed précise que l'Epic sera probablement restructuré et qu'un travail de réflexion avec le conseil communal sera enclenché pour connaître l'issue du cinéma en question.
Il est important de souligner que l'Epic Founoun Sidi M'hamed n'a pas de subvention et en conséquence il sera difficile de gérer ces deux salles de cinéma. Notre source pose la problématique du piratage. Les distributeurs ramènent des films et le lendemain ils sont piratés et revendus à 100 DA. «Pour pouvoir gérer le cinéma, dit-il, il nous faut des moyens humains et matériels, ainsi qu'une subvention étatique. Il va falloir sensibiliser le quartier et le grand Alger. C'est toute une chaîne humaine qu'il faut impliquer.
Pour que les salles de cinéma rouvrent à nouveau, il faut une volonté politique. Peut-être que nous irons vers la location de ces deux salles de cinéma à des privés», conclut-il. La salle Ibn Khaldoun a rouvert ses portes en 2012 après sept ans de réfection par la wilaya d'Alger. D'une capacité de 800 places, la salle a été rénovée par l'architecte Pierre Chican pour un budget de 1 million d'euros. Elle dépend de l'Etablissement Art et Culture. Depuis quelque temps déjà, les projections se font sous forme numérique, permettant de programmer des films d'une qualité numérique professionnelle. Des films distribués en exclusivité par la société privée MD-Ciné sont à l'affiche au quotidien.
En dépit du prix élevé des billets, la salle Ibn Khaldoun a réussi à fidéliser un public de connaisseurs. Comme en témoigne ce couple accompagné de ses deux enfants : «Il est vrai que le prix du billet est un peu élevé, mais nous avons tout le confort et la qualité de l'image. Nous découvrons la sortie de la plupart des films simultanément avec la France.» L'Office national de la culture et de l'information (ONCI) a en charge cinq salles de projection en DCP : Le Mougar, Atlas, le complexe culturel Abdelwahab Salim de Tipasa et deux autres espaces de projection au niveau de la salle Ahmed Bey de Constantine.
Le chargé de la communication de l'ONCI indique que Le Mougar est la seule salle en Algérie à proposer des projections de films algériens à raison de trois projections par jour : 14h, 16h et 20h. Bien qu'étant des espaces polyvalents, la salle Atlas et le complexe culturel de Tipasa programment régulièrement des projections. Comme le précise si bien le chargé de la communication, l'ONCI est un Epic qui fait dans la location de son matériel et de ses espaces. Au niveau de l'Office de Riad El Feth à Alger se trouvent quatre salles de cinéma, lesquelles arrivent à se maintenir tant bien que mal financièrement.
La filmothèque Mohamed Zinet, gérée par le producteur et cinéaste Lyazid Khodja, rappelle avec fierté qu'il est parti de cinq projections par jour il y a exactement trente ans. Notre interlocuteur indique qu'en 1991 et 1992, il était possible de fonctionner avec deux séances par jour. Il y avait un monde fou. Aujourd'hui, le rythme a basculé à trois projections en 35 mm par jour, soit 15h, 18h et 20h. «L'affluence, dit-il, est relativement moyenne. Nous arrivons quand même à équilibrer notre budget.
C'est ce qui est important pour pouvoir payer le personnel, les impôts, les charges et l'entretien d'une manière générale.» A la question de savoir si la salle sera prochainement équipée d'un projeteur numérique, Lyazid Khodja assène qu'il faut une véritable volonté politique et qu'il faut former avant tout les gens qualifiés. «En France, dit-il, le système qui est de type capitaliste accompagne son industrie cinématographique. C'est l'Etat qui avance l'argent pour l'achat de DCP. Cet argent qui est avancé est retiré par tranches. En Algérie, on l'a fait pour l'agriculture et à un certain nombre d'industries. J'espère qu'on arrivera au cinéma.
On a toujours tendance à compter sur l'Etat. Il faudrait trouver des formules où le privé s'investit et s'implique.» Le réalisateur n'écarte pas l'idée d'autres formules de financement, notamment avec les ambassades et les services culturels. «L'acquisition, dit-il, de ce genre de projecteur de dernière génération coûte certes cher, mais cela va se faire obligatoirement car les films viennent de moins en moins en 35 mm.
Il faut former les gens pour pouvoir assurer le bon fonctionnement.» Sur le même niveau que la filmothèque, la salle Sid Ali Kouiret, ex-Cosmos de Riad El Feth, projette en DCP, depuis septembre dernier, des films distribués en exclusivité par la société de distribution MD-Ciné à raison de 2 à 3 séances par jour. L'affluence est conséquente les mardis après-midi et le week-end. A l'étage supérieur de Riad El Feth se trouve la salle Ibn Zeydoun. Une salle polyvalente qui abrite des activités culturelles et artistiques multiples.
Des projections de films en 35 mm sont proposées quand la salle est libre. De même que des avant- premières fréquentes sont organisés en étroite collaboration avec l'agence nationale pour le rayonnement culturel (ANRC). Que ce soit à Bab El Oued ou encore dans le quartier de Belouizdad, il existe des salles qui sont toujours fermées et livrées à l'usure du temps. D'autres salles ont été reconverties en salles des fêtes, à l'image d'El Feth, ou encore de l'Elbiaroise.
En somme, les salles de cinéma en Algérie ne sont pas près de connaître une embellie. Elles s'enfoncent dans une médiocrité qui ne dit pas son nom. Le cinéphile préfère découvrir tous les films récents étrangers via sa parabole, les supports DVD et le téléchargement direct sur internet.


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