Voulant recadrer le débat sur les écoles coraniques de la petite enfance qui a suscité le mécontentement de certaines associations religieuses, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a souligné hier : «Aucune décision n'a été prise pour le moment.» La ministre s'est exprimée en marge du lancement du programme de formation destiné à des enseignants de langue italienne. Elle a indiqué à propos des écoles coraniques que «le débat est ouvert sur tous les mécanismes pouvant encadrer ces établissements. Le ministère de l'Education a donné son avis dans le cadre de ce débat, mais rien n'est encore décidé». La ministre a dénoncé l'ampleur prise par l'annonce «non fondée» de la fermeture de ces établissements. Pour rappel, au début du mois en cours, la ministre de l'Education avait annoncé l'installation d'une commission conjointe avec le ministère des Affaires religieuses pour la mise en place d'un cahier des charges pour la gestion des écoles coraniques, dont une partie comprend des classes préparatoires. Il s'agit donc, pour le département de l'Education, d'atteindre «un seuil de formation avec des objectifs bien précis, si bien que certaines écoles coraniques seront considérées comme étant des écoles préscolaires, préparatoires à l'école, avec le programme de celles-ci». La ministre ajoute : «Le département de l'Education et le ministère des Affaires religieuses élaborent actuellement ensemble un cahier des charges, dont l'objectif est d'avoir le label préscolaire ou préparatoire, il faut prendre la dimension pédagogique déjà élaborée par l'Education nationale.» L'occasion était également pour Mme Benghabrit de lancer un appel aux médias et à la communauté éducative de «préserver un cadre serein» pour les élèves qui doivent passer dans quelques semaines les examens de fin de cycle. Le ministère de l'Education nationale a lancé hier un programme de formation sur l'amélioration des compétences linguistiques au profit des enseignants de langue italienne, en partenariat avec l'ambassade d'Italie, qui finance une partie de ce programme. Cette formation s'inscrit dans le cadre de la politique de la professionnalisation des enseignants. «Notre ambition est d'améliorer les compétences linguistiques et communicatives des professeurs d'italien et de leur fournir un ensemble de principes pédagogiques qui leur permettent d'optimiser le processus d'enseignement et d'apprentissage de la langue italienne, qui connaît un réel engouement auprès des apprenants du cycle secondaire», a souligné Nouria Benghabrit, lors de son allocution d'ouverture de la formation. Selon la ministre, depuis l'introduction de cette matière dans la filière langues étrangères en 2013, le nombre d'élèves qui font le choix de l'étudier a triplé, passant de 4000 à près de 11 000 élèves aujourd'hui. Le nombre d'enseignants est passé de 108 à 149, répartis sur 204 lycées dans 28 wilayas.