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Muses exilées, ou la révolte des mots
Cinquième édition à Béjaïa
Publié dans El Watan le 06 - 04 - 2017

Pour sa cinquième édition, Muses exilées a donné écho à l'exaltation de jeunes artistes dans un spectacle fidèle au mélange des genres. De la poésie, de la musique et de la danse.
Des arts, de la beauté et de la fougue. Le hall du Théâtre régional de Béjaïa a abrité les tableaux de deux artistes-peintres bougiotes passionnés, Abbaci Nabila et Layachi Haddadi, où le portrait a côtoyé de près l'abstrait. Face au buste en bronze de Abdelmalek Bouguermouh, qui orne le hall du théâtre, un autre artiste-peintre, Anouar Aboussalih, alias Mekky, de Constantine, s'est mis à l'œuvre pour reproduire au crayon le portrait du défunt dramaturge, dont le théâtre porte fièrement le nom.
De la sculpture au dessin et à la peinture, les traits du crayon et des pinceaux ont fait une jonction des arts, d'autant plus heureuse qu'elle a couvé sous le toit d'un théâtre, où les deuxième et troisième arts ont amoureusement communiqué dans l'hospitalité du quatrième art. Mais l'enlacement est autrement plus chaleureux, puisque littérature, poésie et musique s'y ajoutent, sur une scène où trônent un tas de livres, comme une généreuse moisson massée des esprits libres.
Dans la salle de spectacles, le programme a été inauguré avec la générosité d'une jeune danseuse bougiote, qui a exécuté une danse folklorique chaouie. Daouia Zaïdi, à peine 23 ans, ne se prédestine pas à se noyer dans les plans de l'architecte qu'elle est. Elle danse, peint, milite pour les animaux, l'environnement… Elle vit pleinement et utilement. Halim Bouarouri, un autre jeune danseur bougiote, a partagé la scène avec elle pour une danse moderne qui a annoncé le rythme de cette cinquième édition.
Comme de tradition, la littérature agrémente les retrouvailles par des textes lus en hommage à des auteurs algériens. A l'honneur, cette fois-ci, le dramaturge Mohya et l'écrivain, poète et sociologue Habib Tengour, auteur de Le vieux de la montagne, son premier roman (1983), dont on a lu certains extraits, où on raconte El Khayyam, Nizam Al Mulk et Badra «indescriptible comme la femme aimée». Les textes mémorables et corrosifs de Mohya rappellent, au bon souvenir du jeune public, l'engagement de celui que l'on considère comme le «père fondateur du théâtre kabyle» et qui laisse à la postérité une œuvre riche, singulière et ouverte sur l'universalité.
Universalité dans laquelle s'inscrivent de jeunes artistes d'aujourd'hui, à l'image de Farah Mokhtari, à peine 20 ans, qui baigne dans les rythmes jazz, blues, rock et reggae. Elle a assuré une enivrante pause musicale au rythme de Bob Marley et Bob Dylan. Won't you help to sing/These songs of freedom?/'Cause all I ever have/Redemption songs. Dans la voix de Farah Mokhtari, Songs of freedom, aux connotations révolutionnaires de Bob Marley, donne une nouvelle joie que prolonge une autre jeune chanteuse bougiote. Souad Hanniz fait glisser ses cordes vocales sur les airs de la chanson française, de Moustaki à Brel.
«Je voudrais sans la nommer/vous parler d'elle/Comme d'une bien-aimée/D'une infidèle/Une fille bien vivante/Qui se réveille/à des lendemains qui chantent/Sous le soleil.» Elle, c'est la «Révolution permanente» reprend, agréablement, Souad Hanniz. Poète slameur en arabe et en français, Imad Hamada, jeune Constantinois, pantalon aux couleurs militaires, a mis dans ses mots le rythme rappeur, de la colère, réclamant la paix, «la paix dans l'anarchie» en défonçant les tabous. Salim Benkhelifa, de Béjaïa, l'a fait également, dans sa langue maternelle, le kabyle.
Auteur du texte de Tamurt-iw, chanté par les Abranis, Benkhelifa a rendu hommage à Mohia en déclamant un de ses poèmes coup de gueule, qui crie l'exaspération à la face des oppresseurs. Egalement d'expression amazighe, la poésie de Lynda Bousseksou, de Béni Ouartilane, est profonde. Ses vers, qui invitent à la réflexion, sont des «questions sans réponse».
Pour clôturer, sans rompre avec la note d'espoir, le groupe Tritonid, de Béjaïa, offre au public un bouquet parfumé de chansons aux sonorités variées : algériennes, capverdiennes et enfin marocaines, où l'air gnawi a rappelé la clôture de la précédente édition qui s'était mise aux couleurs de l'africanité. «La thématique de cette année, il faut la deviner», dit au public ravi Sihem Benniche, cheville ouvrière de ce concept, qui est un enfant légitime du Café littéraire. Quant les mots et les arts se révoltent…


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