La société civile à Mila est unanime quant aux vraies intentions que cachent les travaux, dits de réhabilitation, lancés au jardin public Châaboub Rachid. Pour l'association Mila-Verte, le rasage des carrés de verdure et l'extirpation des statuettes et du jet d'eau qui embellissaient le square sont un signe qui ne trompe pas. «La commune a pris la décision de raser l'enclos pour le brader par la suite». En effet, la présence d'engins à l'intérieur du jardin et la nature des travaux qui y sont lancés en ces jours de campagne électorale nourrissent les suspicions chez les riverains, qui croient dur comme fer que la commune est en train de détruire Djenan El Beylik pour en vendre le terrain. Selon ces mêmes sources, un membre influent de l'APC «aurait déjà passé tacitement un accord avec un homme d'affaires de la région dans ce sens». Aussi, des centaines de citoyens structurés en associations sont mobilisées, ces derniers jours, autour de cette question. Dans une pétition adressée au wali, les concernés dénoncent «les travaux de destruction» lancés sous le nom trompeur d'«opération de restauration», en appelant à une intervention rapide des autorités de la ville «pour que soit mis un terme à ce massacre». Le président de l'association Mila-Verte, Azeddine Benslimane, reste inquiet malgré les assurances du maire. Disant posséder des informations sûres quant au sort que la municipalité veut réserver à l'assiette foncière du jardin, il expliquera : «On va raser l'enclos pour construire, dans un premier temps, une esplanade à sa place. Puis, on pratiquera la même politique de clochardisation qu'on pratique depuis deux ans pour banaliser le jardin. A la fin, quand le coin aura perdu tout attrait, on passera à son bradage, c'est un plan de mafieux.» Benslimane, qui mène une campagne de mobilisation des notables et des intellectuels de la ville, compte radicaliser sa démarche si les controversés travaux de réhabilitation du square ne sont pas suspendus sous peu.
