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«Abane Ramdane est le sauveur de la libération»
Kheir-eddine Merad Boudia. Cardiologue et auteur
Publié dans El Watan le 27 - 05 - 2017

L'éminent doyen des cardiologues algérien, le Pr Kheir-eddine Merad Boudia vient tout juste de publier aux éditions APC son dernier né intitulé Excuses d'outre-tombe, entretiens Jean Moulin et Abane Ramdane. Rencontré lors d'une vente-dédicace, organisée à la librairie du tiers Monde à Alger, il nous donne quelques éclairages sur son ouvrage.
Vous êtes auteur de plusieurs ouvrages de médecine et de cardiologie, là vous signez un livre d'un tout autre genre ?
L'écriture de ce livre est venue naturellement. Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait par hasard. Je ne devais pas être médecin et je le suis devenu. Avec les gens de ma génération, nous ne pouvions pas sortir dans la rue, au moment de la Révolution, sans risquer nos vies.
Durant cette période, je ne suis pas mort. Durant la décennie noire, en 1990, j'étais, également, ciblé. Je pense, sincèrement que celui qui n'a pas chance ne peut pas réussir. Vous savez, nous autres de ma génération, ne pouvons pas nous détacher de la Révolution.
Il est vrai que j'ai signé plusieurs livres de médecine et de cardiologie, mais je pense qu'il ne faut pas sortir des sentiers battus pour s'adonner à un autre genre d'écriture. Je me suis dit, surtout devant l'agression perpétuelle, permanente et méchante de la France qui se targue de nous avoir civilisés, il fallait leur répondre. Et je pense avoir répondu, un peu, dans l'ensemble.
Pour eux, l'Algérie n'était pas, comme il se disait dans les bréviaires militaires, un désert alors qu'il y avait des arbres, des infrastructures et une culture. Comment peuvent-ils dire qu'ils nous ont civilisé dans un pays qui a connu la grande culture de Ibn Khaldoun, et qui a participé à la civilisation andalouse. Comment peuvent-ils dire cela ? Quelle audace ! Quelle insulte ! Et donc, il y a ce moment de révolte que nous avons connu entre 1954 et 1962. Dans ces circonstances, les Français se réveillent et il fallait leur répondre. Je pense avoir répondu du mieux que j'ai pu.
Vous avez confronté deux personnages historiques, à savoir, Jean-Moulin et Abane Ramdane, qui n'ont pas vécu à la même époque, mais leur combat est presque similaire ?
Tout à fait, Jean Moulin et Abane Ramdane ne se sont jamais connus. Ils appartiennent à deux générations différentes que tout sépare, à savoir, la langue, la culture, la géographie et la religion. Jean Moulin appartient à la bourgeoisie tandis qu'Abane Ramdane est un montagnard. Je dirai que le haut fonctionnaire et résistant français, Jean Moulin, incarne pour moi, un symbole de la révolution française, un exemple de civisme, d'humanisme et surtout de détachement. De plus, j'ai été apitoyé par sa mort. Il a été arrêté dans la banlieue de Lyon, en juin 1943 et conduit au siège de la Gestapo à Lyon où il a été torturé. Il a été, par la suite, transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le 8 juillet 1943.
Jean Moulin est quelqu'un qui a fait la résistance et tué dans une salle de torture alors qu'on aurait pu l'extirper, sachant qu'il était suivi. Quant au révolutionnaire algérien Abane Ramdane, je considère que c'est l'un des plus illustres de la Révolution algérienne. Il a unifié les rangs et donné au FLN une dimension internationale. Abane Ramdane, c'est le sauveur de la Révolution. Il mérite, tout de même, que je lui rende hommage à ma façon. Je trouve que Abane Ramdane et Jean Moulin ont eu des comportements presque similaires. Les deux hommes ont préconisé la primauté de l'intérieur.
Vous ne faites aucune révélation nouvelle sur la mort du révolutionnaire Abane Ramdane ?
Je vais être honnête avec vous en vous disant que beaucoup de personnes me disent si j'ai des révélations à faire sur sa mort. Mais les gens cherchent midi à quatorze heures. Ceux qui l'ont tué ont dit qu'ils l'avaient tué. Qu'est-ce que vous voulez de plus ? Quelle révélation ils veulent ? L'essentiel a été dit. Il a été tué par ses pairs. Cela peut même se comprendre. La révolution tue ses enfants. Des gens qui l'ont côtoyé m'ont dit que si ne n'était pas lui, ça aurait été nous. Ils ont a été plus vite que lui. Les gens cherchent du sensationnel. Il n'y a pas de sensationnel. Les faits sont là. Ce sont ces pairs qui l'ont tué après jugement. Ils ne l'ont pas tué à la légère. Abane Ramdane était à la fois coléreux. Hyperthyroïdien.
Votre livre se décline sous la forme d'un dialogue outre-tombe entre les deux hommes historiques qui se donnent de belles répliques sur les relations franco-algériennes ?
Ces entretiens sont le fruit de fiction, mais la fiction fait partie du réel. J'ai fait disserté Jean Moulin et Abane Ramdane sur des thèmes qui ont existé et qui sont de nos jours d'actualité, entre autres la laïcité, la civilisation française, la civilisation algérienne. J'oppose toujours la France à l'Algérie pour dire finalement que vous êtes venus ici, vous avez tout balancé et vous ne nous avez pas civilisés.
Est-ce que cela a été facile pour vous de réaliser un tel livre ?
Rien n'est facile quand vous voulez approcher la vérité. J'ai lu beaucoup sur Abane Ramdane. J'ai la chance de connaître des gens qui l'ont connu, à l'image de Benyoucef Benkhedda, Sâad Dahleb et Ahmed Ben Bella. Je connais un peu sur Abane Ramdane. J'ai lu tout ce qui a été écrit de bien sur lui, soit une dizaine de livres. Je suis même allé dans sa maison natale. Pour Jean Moulin, je peux dire que j'ai lu au minimum 3000 ouvrages. Je suis allé, même, au mémorial de Jean Moulin. Cela me confirme que c'était un homme politique.
N'y a-t-il pas une part de subjectivité dans votre écriture ?
Le malheur des hommes, c'est que souvent, on parle des choses en disant ce qu'on ressent, mais on ne dit pas ce que les autres ressentent. C'est cela le volet de l'histoire. Les gens ont toujours écrit pour leur intérêts. Après c'est subjectif, certainement. Mais je peux vous dire que j'ai essayé d'être honnête vis-à-vis de Jean Moulin et d'Abane Ramdane, et ce, dans la mauvaise posture. Je posais des questions et je répondais du mieux que je pouvais en faisant attention d'être près de la réalité.
Un autre livre en chantier…
Je suis bien avancé sur un nouvel ouvrage ayant pout titre Le vol de l'Histoire, le point de vue d'un Arabe.


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