L'hommage rendu, la semaine dernière, à Smaïl Yefsah, dans son village natal, Tala Amara, s'est déroulé dans une atmosphère empreinte d'émotion et de recueillement. Le défunt journaliste fait partie de la longue liste des victimes des hordes terroristes pendant la décennie noire. Il a été lâchement assassiné le 18 octobre 1993 par un groupe armé qui le guettait alors qu'il sortait de son domicile à Bab-Ezzeouar (Alger) pour rejoindre son lieu de travail. Il avait 31 ans. Vingt quatre années sont passées et l'image du jeune journaliste est toujours vive dans les mémoires. De nombreuses personnes, dont des proches et des amis de Smaïl en plus de bien d'autres anonymes ont tenu à être présents, mercredi matin, pour assister à la cérémonie de recueillement qui s'est déroulée au cimetière du village. La commémoration a débuté avec un dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe où repose le martyr de la presse ainsi qu'une minute de silence en sa mémoire. Des prises de parole ont eu lieu, notamment du frère aîné du défunt, Abderrahmane Yefsah qui a rappelé à l'occasion tout l'amour que portait son jeune frère au métier de journalisme. «Smaïl n'hésitait jamais à tendre son micro à quiconque voulait s'exprimer», a-t-il ajouté. Il dira en outre que «pour sa famille, c'est le déni de mémoire qui fait le plus mal». Il est aussi difficile pour le frère aîné de constater que «des textes de loi protègent ceux qui ont semé la mort lors de la décennie noire». L'hommage rendu à Smaïl Yefsah a été en outre marqué par l'organisation de la 1e édition d'un semi-marathon à Tizi Rached. La manifestation sportive est initiée par l'association Le Défi, en collaboration avec la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) de Tizi Ouzou ainsi que de la ligue de wilaya d'athlétisme.