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De la normalité de la corruption
Publié dans El Watan le 09 - 12 - 2006


A l'heure où l'ancien wali d'Oran, le désormais célèbre Bachir Frik, s'apprête à être rejugé, un bref survol de son procès, tenu du 20 au 26 avril 2005 au tribunal criminel près la cour d'Alger, s'avère instructif. Car en dépit ou en raison de ses nombreuses zones d'ombre, le procès en question a eu le mérite de mettre en évidence le lien intimement structurel qu'entretient la corruption avec le mode de fonctionnement de l'Etat algérien. Parmi les pratiques du système répertoriées par l'ancien cadre de la haute administration étatique, deux d'entre elles méritent une attention particulière : la légalisation de la prédation et l'informalisation des charges publiques. L'ex-préfet encourt une peine de dix ans de réclusion criminelle pour « dilapidation de biens publics ». Pour se disculper, le prévenu répète comme une antienne une donnée singulièrement importante : la loi offre aux walis un quota de 10% dans la distribution de logements. « Ce que j'ai fait est une pratique courante du système de la rente », explique-t-il en vieux routier de l'institution préfectorale. Pour établir la banalité de sa pratique clientéliste, l'ancien commis de l'Etat se met alors à évoquer des exemples, autrement plus édifiants, qui renseignent sur la légalité de certains dispositifs de prédation. L'ancien haut fonctionnaire de l'Etat cite à l'appui de son plaidoyer l'exemple de ce décret confectionné pour exproprier des gens à Moretti et affecter leurs biens à des personnalités influentes du régime. L'ex-wali, qui vient de purger trente-neuf mois de détention à la prison de Serkadji pour « fausse déclaration sur le patrimoine », invoque tout à trac la fameuse loi de 1981 portant cession des biens de l'Etat au dinar symbolique, l'affaire des villas du ministère des Affaires étrangères affectées à quelques « hauts responsables », les biens d'un ancien chef de gouvernement… En dépit de son importance, l'argument défendu par les avocats de l'accusé ne semble pas convaincre la présidente du tribunal de l'innocence de l'inculpé. Pour tenter de se disculper des charges retenues contre lui, Bachir Frik invoque une deuxième pratique consacrée par le système politique algérien, celle de la subordination des civils face aux militaires et son corollaire l'informalisation des directives. L'ancien wali de Jijel, d'Oran et d'Annaba en livre le secret du fonctionnement : si vous marchez avec le système vous devez vous exécuter sans discuter. A l'aune de cette règle, il aurait ainsi distribué des milliers de logements et des centaines de locaux commerciaux uniquement sur recommandations verbales, qui d'un général, qui d'un chef de région militaire, qui d'un directeur central. Il s'agirait là, plaide l'accusé, d'une pratique courante qui meuble le quotidien d'un wali. Fait révélateur : de toutes les personnalités influentes du régime à avoir bénéficié des faveurs du préfet incriminé, aucune d'entre elles n'a été poursuivie par la justice. Don't act. Le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) sur la dilapidation du portefeuille foncier d'Alger entre 1994 et 2000 –dont le contenu a été révélé par El Watan dans son supplément économique n°26– tend, s'il en était encore besoin, à accréditer l'hypothèse de l'informalisation des charges publiques. Les cas –passés en revue par les inspecteurs du ministère des Finances– de cessions de terrains domaniaux de la capitale au profit de particuliers sont en effet nombreux et éloquents ; ils attestent quasiment tous de l'illégalité des cessions accordées par ceux-là mêmes qui sont en charge de veiller à la légalité juridique. Les inspecteurs de l'IGF ont identifié une deuxième pratique illégale dans la gestion du domaine foncier d'Alger : l'abattement des prix du m2 au profit de certains privilégiés du système. Ce n'est pas tout : les agents de l'inspection générale des finances ont enregistré des écarts entre les superficies attribuées et celles consignées dans les actes administratifs. Là encore les exemples sont bien trop nombreux et édifiants, qui attestent de la routinisation de la « combine ». Jusqu'où ira cette colonisation de l'Etat par la corruption ?

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