Mes plus beaux souvenirs dans l'enseignement, signé par Ouarab Djamila, est un petit livret, édité dernièrement par les éditions Necib. Ce livret, qui se déroule sur une quarantaine de pages, revient sur le parcours d'une enseignante au collège. L'enseignante en question, qui n'est autre que la narratrice, est également la fille d'un ancien instituteur et inspecteur méritoire, Ouarab Hocine, de l'enseignement primaire. Le professeur et éditeur, Rachid Nacib, note dans la préface de ce livret : «Si El Hocine Ouarab a consacré sa vie à l'enseignement. Il a appris à des dizaines d'instituteurs débutants à passer le message pédagogique, à éduquer en inculquant des valeurs inusables aux enfants, à exercer un noble métier qui requiert, comme le suggère sa fille dans cette modeste autobiographie, générosité, patience, sens de l'effort et humilité. Car dans l'esprit de l'auteure comme dans la praxis paternelle, l'enseignant ne transmet pas seulement des notions par un enseignement codifié, mais il communique aussi la culture et les valeurs par son propre exemple.» L'auteure, Ouarab Djamila, avoue que l'idée d'écrire un livret lui est venue suite à une rencontre avec une journaliste lors de la tenue de l'une des éditions du Salon international du livre d'Alger. L'enseignante s'est livrée à cœur ouvert à cette jeune fille qui faisait ses premiers pas dans le journalisme. Son premier article était, justement, consacré à Ouarab Djamila. C'est ainsi que cette dernière décide de revenir sur le bon côté de l'enseignement et non sur les problèmes, rencontrés au cours de sa carrière dont, entre autres, la surcharge des classes, ou encore les litiges entre les parents et l'administration. Le ton est donné dès l'entame du récit, puisque le lecteur apprend que Ouarab Djamila a rejoint les rangs de l'enseignement en 1973 en qualité de professeure en langue anglaise au collège. Normalienne comme son paternel, elle suivi un stage de PEM à Ben Aknoun. Elle est affectée au CEM El Khenssa (ex-Victor Hugo) à Hussein Dey, situé à la rue de Tripoli, non loin du lycée Aïcha. Elle se souvient que soucieuse de connaître son premier CEM, elle s'est rendue en compagnie de sa sœur Fadhila repérer les lieux quelques jours avant la rentrée scolaire. «Je ne savais pas que ce collège d'apparence triste et modeste, renfermait une chaleur et une atmosphère qui m'ont fait aimer cet établissement dés le premier jour où j' ai travaillé. Cet amour pour ce collège, a grandi de jour en jour pendant les quatre années de service dans ce CEM et occupe jusqu'à présent une grande place dans mon cœur.» Dans une narration des plus nostalgiques, Ouarab Djamila se souvient que l'ambiance dans cette école était unique, dans la mesure où l'esprit de famille y régnait. La directrice de cet établissement, Mme Mesloub, était l'exemple même de la sagesse et de la gentillesse à la fois. Quoique de conditions très modestes, les élèves faisaient tout pour faire plaisir à leurs professeurs. «Leur soif d'apprendre se lisait dans leurs yeux et cela m'encourageait énormément», lit-on en page 9. De bons souvenirs irrévocables à jamais sont redondants chez cette enseignante. Preuve en est, le jour de sa première titularisation ou encore les réunions et les séminaires organisés régulièrement. Elle égrène d'autres souvenirs, comme ceux remontant à 1976, année où elle a quitté le CEM Victor Hugo pour un détachement d'une année dans un lycée de jeunes filles à Manchester, en Angleterre. Mes plus beaux souvenirs dans l'enseignement se referme par des conseils précieux en direction de la nouvelle frange d'enseignants. «Chers collègues, vous qui avez la chance de posséder un poste, ne l'abandonnez pas à cause d'une classe bruyante ou d'un malentendu avec l'administration. Cela fait partie des risques du métier et nous devons, nous, enseignants, faire avec. Malgré les obstacles que vous pouvez rencontrer, soyez patients et ne vous découragez pas ! Continuez à enseigner, car la patience est une des plus grandes qualités que l'enseignant doit avoir.»