Avec la disparition de Saïd Sellami, après celle de Lyes Meziani, c'est un autre passionné de la photographie qui vient de disparaître. Beau-frère d'Ahmed Ben Bella, il a été longtemps reporter photographe à El Moudjahid. Ses confrères ont toujours apprécié les sorties sur le terrain avec lui. Au-delà de l'excellent travail qu'il fournissait pour illustrer les différents reportages, il était blagueur et fin d'esprit. Pour l'anecdote, dans les années 1970, alors qu'il s'apprêtait à photographier Boumediène, il eut soudaine ment une crise d'épilepsie. La garde rapprochée pensait à une action contre le Président. Saïd fut sauvé de justesse. Lors du séisme d'El Asnam, un officier supérieur, à l'époque, avait pris une pose avec des journalistes et lui avait demandé de leur tirer le portrait. La réponse de Saïd fut sèche. «Hé papa, cet appareil ne photographie que le peuple !» Puis, sans se soucier de la réaction de l'officier, il passa son chemin. Il était ainsi fait. Qu'il repose en paix et sincères condoléances à sa famille.