Un bel hommage sera consacré à la mémoire de l'architecte Hamid Ougouadfel, ce samedi 17 février à partir de 9h, à l'Ecole polytechnique d›architecture et d›urbanisme d'Alger. Hamid Ougouadfel, qui est mort le 12 janvier 2018, était l'un des architectes les plus importants de sa génération, il avait annoncé les désordres qu'engendrerait une architecture se basant uniquement sur la construction. Spécialiste des villes de fondation coloniale en Algérie (fondation et croissance), la disparition de Hamid Ougouadfel a suscité une forte émotion et des hommages de la part de ses amis, ses confrères, des médias et de ses admirateurs. L'architecte, Larbi Merhoum, lui consacre une lettre d'adieu le 15 janvier «Cher Hamid, Je voulais te dire que tu as compté dans ma formation d'algérois bien plus que celle d'architecte... je venais rôder dans ton atelier à regarder ce que dessinaient Karim Louni, Zoheir Messaoudene, Ali Benchabane ou Karim Bouchaoui rabbi yarahmou... je les trouvais hyper talentueux!Je découvrais, émerveillé, Alger,ses bâtiments,ses plans uniques et Guerrouabi. Tout semblait couler de source quand tu en parlais. Tout semblait d'une évidence biblique..Cela nous avait déchargé de l'angoisse de la créativité stérile pour nous charger d'un poids plus lourd de sens, celui de l'ancrage dans un territoire» écrit-il. Par ailleurs, notre confrère Ameziane Ferhani lui consacre une belle tribune dans El Watan : «Hamid Ougouadfel s'est battu autant qu'il le pouvait pour que cette discipline ait enfin sa place dans notre pays. Il avait adressé notamment une lettre ouverte au président de la République (El Watan, 17/04/06), un texte remarquable, où l'impertinence croisait la déférence avec une écriture qui laissait transparaître son exercice quotidien de l'humour. On pouvait y lire : ‘‘Monsieur le Président, un million de logements, c'est l'équivalent de trois fois au moins la population d'Alger. Or, la démarche conceptuelle, démarche dite programmative, nous achemine directement vers la production de Bachedjarrah et de Bab Ezzouar à grande échelle.''» Lisez-donc ce texte édifiant, où il défend l'idée que la construction sans architecture, de même que l'architecture sans urbanisme, sont de véritables bombes à retardement et à fragmentation.» écrit-il. Pour rappel, l'hommage organisé à l'EPAU qui se tiendra ce samedi à 9h30, en présence des enfants et des amis du défunt, abritera des projections et une conférence animée par Abdelkrim Bitam «Héritage urbain et architectural de Hamid Ougouadfel».
