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Hommage et parution, Deluz, architecte et urbaniste : Simple et incontournable
Publié dans El Watan le 15 - 05 - 2010

Un an après son décès, la parution d'un livre et une rencontre autour de sa vie et de son œuvre.
Celui que certains qualifient de « plus algérien des Suisses » avait lié son destin à celui de l'Algérie, depuis sa jeunesse jusqu'à son dernier souffle. Pour autant, il portait en lui les meilleures valeurs hélvètes même si, comme partout ailleurs, elles se perdent. Décédé le 30 avril 2009, son enterrement, deux jours plus tard au cimetière d'El Alia, selon ses dernières volontés, avait été suivi par une foule émue où figuraient ses anciens élèves mais aussi ses collègues, voisins et amis de plusieurs décennies algériennes, partageant avec une humilité, pour beaucoup incroyable, les joies, les épreuves et les espoirs d'un peuple. Il ne s'était jamais considéré comme une pièce rapportée, mais bien un citoyen de cœur et d'esprit d'une Algérie qui – bureaucratie oblige - n'a pas pu profiter pleinement de ses talents mais à laquelle il laisse un trésor de connaissances et d'idées et, pour ceux qui voudront s'en inspirer, un parcours exemplaire de travail et de création.
Né à Lausanne en avril 1930, il dut, dans son adolescence, choisir entre les mathématiques et l'architecture. C'est sur cette dernière discipline qu'il inclina. Il entre à l'école de Lausanne, et c'est, racontera-t-il, suite à une conférence du grand architecte Alva Aalto, qu'il découvrira véritablement la portée de cette discipline. En 1953, il est en stage à Paris et il en profite aussi pour approfondir ses passions pour le cinéma, la musique, la littérature et enfin la peinture qu'il pratiquera toute sa vie, de manière confidentielle, ses tableaux connus de ses seuls proches. A peine son diplôme obtenu, en 1959, il accepte un poste à Alger dans un cabinet d'architectes avant de se former à l'urbanisme à l'agence du Plan d'Alger sous la direction de Gérard Hanning auquel il succède en 1959.
Dès le départ, la ville le fascine et le séduit et, écrit-il, elle « restera, envers et contre tout, mon port d'attache ». Il apprend à lire la ville dans ses moindres recoins, étudie son histoire urbaine, traite de ses problèmes de croissance, la faisant à la fois son sujet central et sa passion personnelle. Il fréquentera l'architecte Pouillon ainsi que d'autres personnalités de la vie culturelle algérienne d'alors. Arrive l'indépendance, et c'est sans hésitation, quasi-naturellement qu'il reste soucieux d'apporter sa pierre à l'édifice qui va se construire. Il ouvre en 1963 un cabinet d'architecte et, conscient des enjeux de la formation pour le développement de l'Algérie, il enseigne à l'école d'architecture.
Durant cette carrière, qui s'étend entre 1964 et 1988, il contribue à la formation d'au moins vingt promotions d'architectes, pointilleux dans son travail, comme peut l'être un Suisse qui, de plus, aimait l'Algérie. Il ne s'absentera d'Algérie que contraint et forçé, de 1993 à 1997. Sa polyarthrite, qui a débuté en 1970, ne l'empêche pas de travailler, quand on le sollicite, et surtout d'écrire. Ses essais sont aujourd'hui une contribution de référence à la connaissance de l'architecture et de l'urbanisme, notamment d'Alger.
On lui doit quatre ouvrages, devenus incontournables pour toute personne qui s'intéresse à ces questions et, à fortiori, pour les architectes, urbanistes, sociologues, historiens, décideurs, etc. Citons-les : L'urbanisme et l'architecture d'Alger (Mardaga/OPU, Bruxelles/Alger, 1988) ; Alger, chronique urbaine (Bouchène, Paris, 2001) ; Les Voies de l'imagination (Idem, 2003) ; Fantasmes et réalités, réflexions sur l'architecture (Barzakh, Alger, 2008). Aujourd'hui, ainsi qu'ils l'avaient promis, les éditions Barzakh publient Le Tout et le fragment, ensemble de textes allant de 1956 à 2007, soit toute sa carrière, et constitués d'articles, de notes de réflexion et accompagnés de croquis.
C'est là une contribution majeure aux domaines de l'architecture et de l'urbanisme dans notre pays qui souffrent cruellement de références nationales et qui demeurent marginalisés, sinon niés dans leur essence même. L'ouvrage posthume sera présenté aujourd'hui* dans le cadre des rencontres du Diwan Dar Abdellatif organisées périodiquement par l'AARC, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel. En collaboration avec les éditions Barzakh, une rencontre hommage se tiendra à cette occasion. Elle sera animée par Françoise Saur, photographe des projets de Jean-Jacques Deluz et particulièrement celui de Sidi Abdellah, nouvelle zone urbaine à l'ouest d'Alger ; Rachid Sidi Boumediène, l'éminent sociologue spécialiste du fait urbain ; les architectes Larbi Merhoum et Younès Maïza, proches de leur ancien professeur, puis collègue et ami.
Comme modérateur, Sofiane Hadjadj s'imposait à la fois en tant qu'éditeur et architecte de formation. L'hommage connaîtra un second acte, demain*, au siège de la revue Vies de Villes, publication algérienne spécialisée en architecture et urbanisme et devenue depuis une référence des praticiens et des chercheurs. Il s'agira d'une rencontre entre professionnels, cependant ouverte au public, au cours de laquelle, au delà de l'hommage, ses participants réfléchiront sur le legs de Jean-Jacques Deluz du point de vue du traitement de la démarche architecturale et urbanistique et de son apport à la description et l'analyse des tendances d'Alger.
Un troisième acte est prévu au profit des enseignants et des étudiants de l'EPAU (Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme) qui a désiré naturellement s'associer à cet hommage envers un de ses anciens professeurs. Cependant, la période actuelle des examens (puis les vacances) en a différé la date. El Watan avait consacré un spécial « Arts et Lettres » à Jean-Jacques Deluz (7 mai 2009). Une année après, notre conviction est toujours aussi forte sur la qualité d'une œuvre et celle d'un homme dont la simplicité le disputait au talent. Son riche ouvrage posthume le confirme davantage.
*JJ Deluz, une évocation. Dar Abdellatif, chemin Kechkar Omar, El Hamma (Bois des Arcades), samedi 15 mai à partir de 15 h. *Rencontre au siège de la revue « Vies de Villes », 21, rue Abane Ramdane, Alger, dimanche 19 mai à 19 h.


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